Première coupe de cheveux d'Olivia, 3 ans

Sa première coupe de cheveux

Olivia n'est pas pressée de se faire coiffer. Ce n'est pas qu'elle n'aime pas qu'on s'occupe d'elle, non. Au contraire, à presque 3 ans, elle adore… C'est plutôt que la petite fille a de quoi s'occuper, dans ce paradis pour enfants au cœur de Paris. L'espace bureau a toute son attention et, comme les adultes, elle lit tranquillement en attendant que Bruno Liénard se libère. Ce « coiffeur familial », comme il se définit, est l'un des premiers à avoir lancé un salon* dédié aux tout-petits, en 1985. Jusqu'à présent, il était en charge de mannequins pour des photos de mode ou des défilés, une activité qui a fini par perdre sa signification. Une journaliste de mode lui souffle alors l'idée de s'installer comme coiffeur pour enfants à Paris. Plus de vingt-cinq ans plus tard, il ne regrette pas de s'être lancé dans l'aventure : "Je trouve toujours aussi émouvant d'observer un bambin qui parvient à rester assis et se laisse faire avec le sourire", confie-t-il.

Le boom des coiffeurs pour enfants

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Aujourd'hui, plusieurs d'entre eux proposent un décor ludique et un service adapté. « Les parents nous amènent leurs bébés de plus en plus tôt, parfois même dès l'âge de 3 ou 4 mois, explique la spécialiste des blondes. Ils veulent à tout prix éviter les commentaires désobligeants de leur entourage sur la disparité des longueurs de brins, ce qui est parfaitement normal chez les bébés. Quand les petits ne savent pas encore s'asseoir, ils sont peignés dans les bras de leurs parents. Plus tard, ils grimpent sur des donjons à roulettes ou des chevaux à bascule, comme Olivia. Dans les mains de Bruno, on sent la petite fille confiante. Comme elle est trop jeune pour appuyer sa nuque contre le plateau (elle y arrivera vers 8 ou 10 ans), il la peigne sur des cheveux secs. Pendant la coupe, elle continue de jouer, Bruno la rassure et lui offre un regard bienveillant. Elle est détendue et passe un bon moment. Un lien singulier unit le pro des ciseaux à ses petits clients : « Cette première coupe de cheveux est un peu le symbole de leur entrée dans la vie sociale, précise Bruno. Ils sont marqués par leur visite au salon. Et ils reviennent, même les jeunes adultes ! "

Une expérience inoubliable

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Ce travail demande beaucoup d'adresse et de patience car tous les enfants ne sont pas aussi heureux qu'Olivia ! Si l'un d'eux fait preuve d'appréhension, souvent liée à de mauvaises expériences, Bruno n'hésite pas à raccourcir les mèches progressivement : quelques millimètres le premier jour, puis le reste trois à quatre jours plus tard. Mais parfois, la peur vient des parents, ils projettent leurs propres angoisses enfantines : une coupe de cheveux ratée, la peur des ciseaux près de l'oreille... « Il faut dire qu'à leur époque, on n'avait aucune empathie pour les enfants, analyse Bruno. Ils étaient coiffés à la dure, comme des adultes. Dans ce cas, il vaut mieux éviter complètement leur présence pendant la séance. Autre opération périlleuse : rattraper les coupes dans la maison des parents. C'est encore pire lorsque l'enfant a une serrure ou une frange. « Je les déconseille car, non seulement ils reviennent toutes les trois semaines dans les yeux des enfants, mais ils cachent leur visage. Quand ils arrivent plutôt agacés, j'essaie de trouver une solution, mais je leur dis souvent que je ne peux rien faire. Quand c'est coupé, c'est trop tard ! « Pour Olivia, pas de frange ratée. Au bout de vingt petites minutes, Bruno sort le miroir princesse. Les yeux d'Olivia pétillent : elle est visiblement très contente du résultat ! On ne devrait pas lui demander de revenir dans trois à six mois. 

* 8, rue de Commaille, Paris 7e.

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