Anuptaphobie

Anuptaphobie

L'anuptaphobie est une phobie spécifique définie par la peur irrationnelle d'être célibataire, de ne jamais trouver de partenaire de vie, ou de le voir partir. La personne souffrant d'anuptaphobie mettra en œuvre tous les stratagèmes possibles pour maintenir ou créer une relation intime. La psychothérapie permet le plus souvent de sortir de cette peur façonnée par les situations d'abandon et les pressions sociales.

Qu'est-ce que l'anuptaphobie ?

Définition de l'anuptaphobie

L'anuptaphobie est une phobie spécifique définie par la peur irrationnelle d'être célibataire, de ne jamais trouver de partenaire de vie, ou de le voir partir. Cette peur sociale fait écho à la peur de l'abandon. Elle est à différencier de l'autophobie, la peur de la solitude.

Plus la peur d'être célibataire est grande, plus l'anuptaphobe abaisse ses critères de sélection du partenaire – attractivité, statut social, qualités relationnelles, etc. – par rapport à ses attentes réelles. Le statut de la relation, c'est-à-dire le fait d'être ensemble, prime sur la qualité de la relation. La personne souffrant d'anuptaphobie considère qu'il vaut mieux être en mauvaise compagnie que seule. Tel un anxiolytique, le partenaire rassure la personne souffrant d'anuptaphobie.

Types d'anuptaphobie

Il n'y a qu'un seul type d'anuptaphobie.

Causes de l'anuptaphobie

Certaines des causes de l'anuptaphobie sont:

  • Pressions biologiques, psychologiques et sociales : établir des liens physiques et psychologiques entre les humains est un comportement tout à fait naturel. Chacun a plus ou moins besoin de ces liens sociaux étroits pour construire un socle de sécurité et de confiance. Dès qu'une personne est seule, une pression biologique et psychologique peut s'accumuler et faire naître la peur d'être célibataire. Cette pression peut aussi venir de la société elle-même : de nombreuses personnes estiment qu'il est anormal d'être seul et que tout le monde devrait être en couple et avoir des enfants en société ;
  • Un attachement exacerbé : le système d'attachement est souvent activé tôt dans la vie du nourrisson. Un lien se crée entre lui et l'aidant, qu'il soit parent ou professionnel de santé. Il se développe davantage lorsque la détresse ou la menace existe et que seul le soignant peut assurer la sécurité et le confort du nourrisson. Par la suite, l'enfant devenu adulte peut développer un besoin excessif d'attachement à d'autres parents ;
  • Une séparation traumatisante durant l'enfance ou un divorce parental : certains schémas de séparation peuvent induire la peur d'être seul.
  • Un trouble neurologique : au début des années 2010, des chercheurs ont mis en évidence une activation cérébrale anormale chez des adultes phobiques. Cela concerne les parties du cerveau impliquées dans la perception et l'amplification précoce de la peur, telles que l'amygdale, le cortex cingulaire antérieur, le thalamus et l'insula. Ainsi, les adultes phobiques semblent être plus facilement excités par des stimuli phobiques et leur capacité à réguler cette excitation serait réduite.

Diagnostic de l'anuptaphobie

Le premier diagnostic d'anuptaphobie, posé par un médecin traitant via la description du problème vécu par le patient lui-même, justifiera ou non la mise en place d'une thérapie. Ce diagnostic est posé sur la base des critères de la phobie spécifique du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux :

  • La phobie doit persister au-delà de six mois ;
  • La peur doit être exagérée vis-à-vis de la situation réelle, du danger encouru ;
  • Les patients évitent la situation à l'origine de leur phobie initiale – en l'occurrence le fait de ne pas être en couple ;
  • La peur, l'anxiété et l'évitement provoquent une détresse importante qui interfère avec le fonctionnement social ou professionnel.

Les personnes atteintes d'anuptaphobie

L'anuptaphobie touche souvent les adultes, hommes ou femmes, que la société considère en âge d'être en couple.

Facteurs favorisant l'anuptaphobie

Le principal facteur favorisant l'anuptaphobie est le fait d'être exclusivement entouré de personnes en couple : ce facteur renforce la pression biologique et psychologique dictant qu'il est normal d'être en couple.

Symptômes de l'anuptaphobie

Sentiment d'insuffisance

L'anuptophobe manque de confiance en lui et se sent en décalage avec la société. Il se sent comme une coquille vide, ayant constamment besoin de connexion et de compagnie.

Planification excessive

Seul, l'anuptophobe passe des heures à analyser un message reçu, une rencontre ou une situation. En couple, il planifie en permanence les étapes d'une vie de couple « parfaite » : présentation aux parents, mariage, naissances, etc.

En couple à tout prix

L'anuptophobe est prêt à tout pour être en couple. Il va vers l'autre non pour ses qualités mais pour surmonter sa peur d'être seul, quitte à rester dans des relations qui ne fonctionnent pas.

Autres symptômes

  • Incapacité à passer du temps seul;
  • Jalousie;
  • S'inquiéter ;
  • Anxiété;
  • Détresse;
  • Solitude ;
  • Crise de paranoïa.

Traitements de l'anuptaphobie

Différentes thérapies, associées à des techniques de relaxation, permettent de rechercher la cause de l'anuptaphobie puis de déconstruire la peur irrationnelle du célibat :

  • Psychothérapie;
  • Thérapies cognitives et comportementales;
  • Hypnose;
  • La Technique de Gestion Émotionnelle (EFT). Cette technique combine la psychothérapie avec l'acupression – pression avec les doigts. Il stimule des points précis du corps dans le but de libérer les tensions et les émotions. Il s'agit de dissocier le traumatisme – ici lié au toucher – de l'inconfort ressenti, de la peur.
  • EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) ou désensibilisation et retraitement par mouvements oculaires ;
  • Méditation de pleine conscience.
  • La prise d'antidépresseurs peut être envisagée pour limiter la panique et l'anxiété.

Prévenir l'anuptaphobie

Difficile de prévenir l'anuptaphobie. En revanche, une fois les symptômes atténués ou disparus, la prévention des rechutes peut être améliorée.

  • Utiliser des techniques de relaxation : techniques de respiration, sophrologie, yoga, etc. ;
  • En abandonnant le besoin d'une autre personne pour être en sécurité et en vous forçant à faire des tâches gratifiantes par vous-même.

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