Devenir mère – troisième trimestre

Au premier trimestre, l'enfant était un espoir, puis une certitude ; dans le second, il est devenu présence ; au troisième trimestre, l'échéance approche, l'enfant monopolise les pensées, les intérêts, les préoccupations de la mère. Alors que les événements qui forment le tissu de la vie quotidienne semblent la toucher de moins en moins au fil des semaines, la maman est attentive au moindre signe du développement de son bébé, à sa croissance, à sa position, à ses périodes de calme ou d'agitation. A partir de ses rêveries, de ses pensées, de la perception des mouvements, des images échographiques, la femme a progressivement imaginé son bébé. Maintenant, elle l'intègre dans la famille, fait des projets pour lui. A mesure que la naissance approche, l'enfant réel prend peu à peu la place de l'enfant imaginé. La mère, le père, se préparent à accueillir leur bébé.

Se préparer à l'accouchement

Les séances de préparation à la parentalité et à l'accouchement sont également utiles pour vous guider dans vos préoccupations maternelles, pour aider votre conjoint à les comprendre, et éventuellement vous aider à dialoguer. C'est aussi un lieu qui permet de faire le lien entre les modifications corporelles, le développement du bébé et l'approche de l'accouchement. Vous pouvez également vous préparer à l'allaitement si telle est votre intention, ou vous renseigner sur l'arrêt de l'allaitement si vous ne souhaitez pas allaiter. La sage-femme ou le médecin constatent parfois que la future maman reste très éloignée des préoccupations de l'accouchement, de l'arrivée du bébé, ou est au contraire envahie par les angoisses relatives à celui-ci. Ils proposeront à ces mères de rencontrer un psychologue de la maternité pour les aider à mieux reconnaître la réalité de leur enfant, ou apaiser leurs inquiétudes.

Une adaptation nécessaire

Au troisième trimestre, certaines mères ont du mal à s'intéresser à leur travail, elles font moins attention, elles ont des troubles de la mémoire. Ils craignent de ne plus avoir les mêmes capacités à leur retour au travail. Qu'on les rassure : ces modifications n'ont rien à voir avec des pensées dépressives, ni avec une perte de compétence ; ils sont une adaptation transitoire aux soins nécessaires pour elle-même pendant la grossesse et pour leur bébé par la suite. Le congé de maternité est utilisé pour s'adonner à cette saine « préoccupation maternelle primaire » décrite par le psychanalyste DW Winnicott.

À savoir : Dans certaines maternités, les femmes enceintes peuvent avoir quelques entretiens avec un psychologue pour faire part de leurs préoccupations : angoisses, phobies, cauchemars, etc., et leur trouver un sens.

Rêves et cauchemars

Quand on attend un enfant, on rêve beaucoup, souvent de façon très intense. Rêves de plénitude, d'enveloppement, d'eau… mais qui se transforment parfois en cauchemars violents. Nous le signalons car c'est fréquent et ça inquiète. Il y a des mères qui craignent que ces rêves soient prémonitoires ; on peut vraiment les rassurer, ce qui se passe est normal. Cette activité onirique est due à l'importante réorganisation psychologique de la grossesse ; la même chose se produit dans toutes les périodes décisives de la vie, vous l'avez certainement observé, nous rêvons davantage. Ces rêves s'expliquent par ce que Monique Bydlowski appelle la transparence psychique de la femme enceinte. Durant cette période, la mère revit avec intensité les événements qui ont traversé son enfance ; de très vieux souvenirs précédemment refoulés commencent à faire surface dans la conscience, émergeant avec une facilité inhabituelle pour se manifester dans les rêves et les cauchemars.

«Mon bébé ne s'est pas retourné, le médecin parle d'une césarienne. Et moi qui voulais accoucher par voie vaginale. Je vais aller au bloc … sans mon mari …» Fatou.

Les dernières semaines

La grossesse est une évolution, pas une révolution. Qu'elle soit de tempérament actif, la future maman tiendra les magasins, voudra aménager le coin bébé ; qu'elle soit plus réservée, elle s'évadera dans ses rêveries. Mais dans les deux cas, ses pensées, ses préoccupations tourneront autour de l'enfant. Toutes les femmes essaient de se préparer mentalement à l'accouchement, en imaginant ce qui peut arriver, bien qu'il soit bien sûr impossible de le savoir vraiment. Ces pensées sont utiles pour apaiser les appréhensions, les angoisses. Et ne vous contentez pas des histoires, des expériences de vos proches. Posez également des questions aux professionnels de votre entourage, sages-femmes, obstétriciens.

« On me dit que mon bébé est gros. Saura-t-il passer ? "

Ne restez pas avec ces soucis. Le troisième trimestre est souvent un moment où les mères portent leur bébé avec un bonheur évident, puis, au fil des semaines, que le bébé pèse de plus en plus, que la future maman dort moins bien, est moins alerte, une certaine lassitude apparaît et, avec elle, le désir que les événements précipitent maintenant. Certaines mères craignent d'en vouloir à leur bébé en retard. Qu'ils soient rassurés, c'est un sentiment normal. Les dernières semaines semblent alors plus longues que celles qui ont précédé. De plus, cette impatience a un avantage : elle brouille l'appréhension de l'accouchement qui persiste toujours plus ou moins. On peut se demander pourquoi cette peur reste si souvent présente aujourd'hui alors que les progrès médicaux devraient rassurer. Cette peur est sans doute liée à l'inconnu, à cette expérience singulière vécue comme un passage initiatique.

Il faut ajouter que l'hypermédicalisation qui entoure souvent la naissance, l'information véhiculée par certaines émissions de télévision, ne rassure pas les parents. Rassurez-vous, une femme qui accouche dans une maternité n'est jamais seule mais entourée d'une équipe qui veille sur elle et son bébé, sans oublier le futur papa.

A la veille de l'accouchement, la maman est souvent saisie d'une grande activité, d'une envie de ranger, de nettoyer, de ranger, de déplacer des meubles, une énergie qui tranche avec la lassitude des jours précédents.

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© Horaï

Cet article est tiré de l'ouvrage de référence de Laurence Pernoud : 2018)

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