Allaitement : le témoignage d'un « mauvais père »

Le regard critique d'un jeune papa sur l'allaitement

«Le principal avantage d'être un mauvais père est que vous êtes effectivement disqualifié pour le titre de mère indigne.. Comme je suis plutôt du genre humble, ça m'aurait dérangé d'avoir les deux distinctions. L'avantage d'être père, c'est que parce que l'on s'attend à ce que vous ne vous impliquiez pas (ou pas comme vous le voudriez), on n'attend pas grand-chose de vous. Par contre, j'ai toujours été impressionné par le nombre d'injonctions à la perfection qui pèsent sur les épaules de nos chères épouses. Et dans certains cas, ces injonctions peuvent être contradictoires.

Si on prend l'exemple de l'allaitement, on passe d'un extrême à l'autre. Soit la femme allaite et on dit qu'elle est soumise, asservie par l'allaitement et qu'il faut la relâcher, soit elle n'allaite pas et on dit qu'elle ne donne pas le meilleur pour son enfant. Pas facile.

Personnellement, je suis plutôt pour l'allaitement. D'après ce que j'ai lu sur le sujet, c'est plutôt mieux pour l'enfant (si Dame Nature a inventé les surtensions, ce doit être pour une bonne raison). Quand ma femme a décidé d'allaiter, je me suis levé pour lui amener le bébé afin qu'elle n'ait pas à se lever la nuit.

Maintenant, ça ne doit pas devenir une obsession. Allaiter à tout prix, même si ça ne marche pas bien, même si la maman est fatiguée, il y aura toujours quelqu'un pour glisser un petit « Allez, courage, c'est mieux pour ton enfant », histoire de culpabiliser les gens. . Lorsque ma femme dormait à peine à cause de l'appétit vorace de notre sœur cadette, j'ai dû utiliser toutes mes compétences de négociateur pour introduire la bouteille dans l'alimentation. J'ai gagné mon procès quand j'ai suggéré qu'elle s'étouffe entre 1h00 et 7h00 du matin (curieusement, elle n'a pas trouvé beaucoup d'arguments contre).

Même si je pense avoir été présente pendant l'allaitement et jusqu'à ce qu'il s'arrête, je trouve que l'allaitement, surtout s'il dure, reste un forme d'exclusion du père. On peut dire que le père a sa place dans la promotion de l'allaitement, dans sa « logistique » (coiffeuse-Maman – Maman/couffin), l'homme doit s'inscrire dans une relation mère/enfant où le Père n'a pas forcément son endroit. Heureusement, ce n'était pas le cas pour moi. Mais si ma femme avait fusionné avec nos enfants, comment aurais-je pu passer un moment privilégié avec eux ? Comment pourrais-je penser mon rôle de père en dehors de celui de mère ? Dans la petite enfance, si le père veut s'impliquer, son rôle doit-il se limiter à un rôle d'appoint ?

Même si je peux dire que j'ai eu des expériences heureuses autour de l'allaitement, j'ai vraiment eu du mal à en parler à des collègues féminines qui m'insultaient parce que j'avais osé me bourrer le sein. nez dans l'intimité de ma femme. A ces "froid pisses", je voudrais juste rappeler qu'un enfant, ça se fait avec deux. Du début à la fin."

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