Carotide

Carotide

Les carotides sont des artères qui alimentent le cerveau, le cou et le visage. La sténose carotidienne est la principale pathologie à craindre. Relativement fréquent avec l'âge, il peut ou non conduire à un accident vasculaire cérébral transitoire.

Anatomie

Le cerveau est alimenté par différentes artères : deux artères carotides en avant et deux artères vertébrales en arrière. Ces quatre artères se rejoignent à la base du crâne pour former ce qu'on appelle le polygone de Willis.

L'artère carotide dite primaire ou commune naît de l'aorte et monte dans le cou. Elle se divise au niveau de la partie médiane du cou en deux artères : la carotide interne et la carotide externe. Cette zone de jonction est appelée bifurcation carotidienne.

physiologie

Les artères carotides internes alimentent le cerveau, tandis que les artères carotides externes alimentent le cou et le visage. Ce sont donc des artères très importantes.

Anomalies / Pathologies

La sténose carotidienne est la principale lésion à craindre au niveau de l'artère carotide.

Elle correspond à une diminution du diamètre de l'artère carotide, le plus souvent consécutive à la formation d'une plaque d'athérome (dépôt de cholestérol, de tissus fibreux et calcaire) au sein de l'artère. Dans la majorité des cas (90 %), cette sténose est localisée au niveau de la bifurcation carotidienne cervicale.

Le risque est que l'artère carotide finisse par être bloquée par la plaque d'athérome ou qu'elle se fragmente. Un accident ischémique transitoire (AIT) peut alors survenir qui régresse sans séquelle en moins de 24 heures, ou un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un infarctus cérébral, avec des séquelles plus ou moins graves.

La sténose carotidienne est fréquente avec l'âge : selon la Haute Autorité de Santé, 5 à 10 % des personnes de plus de 65 ans ont une sténose supérieure à 50 %. On estime que la sténose carotidienne est responsable d'environ un quart des accidents vasculaires cérébraux.

Traitements

La prise en charge de la sténose carotidienne repose sur un traitement médicamenteux, le contrôle des facteurs de risque vasculaire et pour certains patients une procédure de revascularisation.

Concernant le traitement médicamenteux, trois types de médicaments sont prescrits ensemble : un antiplaquettaire pour fluidifier le sang, une statine pour limiter le développement des plaques d'athérome et un inhibiteur de l'ECA (ou bêta-bloquant dans certains cas).

Concernant la revascularisation, l'Autorité nationale de santé a émis des recommandations spécifiques pour l'indication de la chirurgie en fonction du degré de sténose carotidienne symptomatique :

  • entre 70 et 99% des sténoses, la chirurgie est indiquée avec un bénéfice significatif équivalent chez l'homme et la femme ;
  • entre 50 et 69 % de sténose, la chirurgie peut être indiquée mais le bénéfice est moindre, surtout chez la femme ;
  • entre 30 et 49 %, la chirurgie n'est pas utile ;
  • en dessous de 30 %, la chirurgie est délétère et ne doit pas être pratiquée.

Lorsqu'une revascularisation est indiquée, la chirurgie reste le gold standard. L'intervention, appelée endartériectomie carotidienne, est le plus souvent réalisée sous anesthésie générale. Le chirurgien fait une incision dans le cou, clampe les trois artères puis coupe l'artère carotide au niveau de la sténose. Il enlève ensuite soigneusement la plaque d'athérosclérose et ses débris, puis referme l'artère avec un fil très fin.

L'angioplastie avec stent n'est pas indiquée comme traitement de première intention. Elle n'est proposée que dans certains cas particuliers de contre-indication à la chirurgie.

En cas de sténose carotidienne asymptomatique :

  • supérieur à 60 % : une revascularisation par chirurgie carotidienne peut être indiquée en fonction de certains facteurs (espérance de vie, évolution de la sténose…) ;
  • en cas de sténose inférieure à 60 %, la chirurgie n'est pas indiquée.

Parallèlement aux traitements médicamenteux et chirurgicaux, il est indispensable de revoir son hygiène de vie pour limiter les facteurs de risque : hypertension artérielle, tabac, hypercholestérolémie et diabète.

Diagnostique

La sténose carotidienne peut être asymptomatique et être découverte lors d'un examen médical par votre médecin généraliste ou spécialiste, ou lors d'une échographie de la thyroïde par exemple. La présence d'un souffle carotidien à l'auscultation doit conduire à la prescription d'une échographie doppler carotidienne pour diagnostiquer une éventuelle sténose carotidienne et évaluer le taux d'obstruction. En fonction des résultats, une angio-IRM, une TDM ou une angiographie carotidienne digitale seront prescrites. Elle permet de déterminer la localisation, la morphologie et l'extension de la plaque, et d'apprécier la diffusion de l'athérome sur les autres axes et en particulier l'autre artère carotide.

Lorsqu'elle est symptomatique, les signes de sténose carotidienne sont ceux d'un accident ischémique transitoire (AIT) et d'un accident vasculaire cérébral. Soit, selon la zone du cerveau touchée :

  • lésions oculaires (perte de vision soudaine et indolore d'un œil ou amaurose transitoire);
  • paralysie d'un côté du corps, soit totale, soit limitée au membre supérieur et/ou au visage (hémiparésie, paralysie faciale) ;
  • perte de la parole (aphasie).

Face à ces signes, il est indispensable de contacter le 15.

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