"Choisis un travail

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Les filles et les garçons font des choix différents

En France comme au Canada, on observe des inégalités dans les parcours scolaires et professionnels liées au genre des individus. Si les filles réussissent en moyenne mieux que les garçons dans leur éducation, elles tendent davantage vers les sections littéraires et tertiaires, qui sont des voies moins rentables que les sections scientifiques, techniques et industrielles choisies par les garçons. Selon les auteurs Couppié et Epiphane, c'est ainsi qu'ils perdent » partie du bénéfice de cette meilleure réussite scolaire ". Leur choix de métier est indéniablement moins rentable d'un point de vue financier, mais qu'en est-il de sa pertinence pour le bonheur et l'épanouissement ? On sait malheureusement que ces orientations professionnelles entraînent des difficultés d'insertion professionnelle pour les femmes, des risques de chômage plus élevés et des statuts plus précaires… 

La carte cognitive de la représentation des métiers

En 1981, Linda Gottfredson a avancé une théorie sur la représentation des professions. Selon ce dernier, les enfants se rendent d'abord compte que les emplois sont différenciés selon le sexe, puis que les différentes fonctions ont des niveaux de prestige social inégaux. Ainsi, à 13 ans, tous les adolescents disposent d'une carte cognitive unique pour représenter les métiers. Et ils l'utiliseront pour établir un domaine des choix de carrière acceptables selon 3 critères : 

  • la compatibilité du sexe perçu de chaque profession avec l'identité de genre
  • la compatibilité du niveau de prestige perçu de chaque profession avec le sentiment d'avoir la capacité d'accomplir ce travail
  • la volonté de faire tout ce qui est nécessaire pour obtenir l'emploi souhaité.

Cette carte des « carrières acceptables » déterminerait l'orientation scolaire et les changements possibles susceptibles de se produire au cours de la carrière.

En 1990, une enquête a montré que les professions préférées des garçons étaient des professions telles que scientifique, policier, artiste, agriculteur, charpentier et architecte, tandis que les professions préférées des filles étaient enseignante, professeur de lycée, agriculteur, artiste, secrétaire. et épicier. Dans tous les cas, c'est le facteur genre qui prime sur le facteur prestige social.

Néanmoins, alors que les garçons seraient très attentifs aux salaires des différentes professions convoitées, les préoccupations des filles sont davantage tournées vers la vie sociale et la conciliation des rôles familiaux et professionnels.

Ces perceptions stéréotypées existent dès le plus jeune âge et surtout au début de l'école primaire. 

Doutes et compromis au moment du choix

En 1996, Gottfredson a proposé une théorie du compromis. Selon ce dernier, le compromis est défini comme un processus par lequel les individus modifient leurs aspirations pour des choix professionnels plus réalistes et accessibles.

Selon Gottfredson, les compromis dits « précoces » surviennent lorsqu'un individu se rend compte que la profession qu'il désire le plus n'est pas un choix accessible ou réaliste. Des compromis dits « empiriques » se produisent également lorsqu'un individu modifie ses aspirations en réponse à des expériences qu'il a vécues en tentant d'obtenir un emploi ou lors d'expériences de sa scolarité.

Les compromis anticipés sont liés à des perceptions d'inaccessibilité et non à des expériences réelles sur le marché du travail : ils apparaissent donc plus tôt et influencent le choix d'un futur métier.

En 2001, Patton et Creed observent que les adolescents se sentent plus assurés de leur projet professionnel lorsque la réalité de la prise de décision est lointaine (vers 13 ans) : les filles se sentent particulièrement en confiance car elles ont une bonne connaissance du monde professionnel.

Mais, étonnamment, après 15 ans, les garçons comme les filles vivent dans l'incertitude. A 17 ans, lorsque le choix est proche, les filles commenceraient à douter et ressentiraient une plus grande incertitude dans leur choix de métier et le monde professionnel que les garçons.

Choix par vocation

En 1996, Holland a proposé une nouvelle théorie basée sur le « choix professionnel ». Il distingue 6 catégories d'intérêts professionnels, chacune correspondant à des profils de personnalité différents :

  • Réaliste
  • Enquêteur
  • Artistique
  • Réseaux sociaux
  • entrepreneur
  • conventionnel

Selon Holland, le sexe, les types de personnalité, l'environnement, la culture (expériences d'autres personnes du même sexe, issues du même milieu par exemple) et l'influence de la famille (notamment attentes, sentiments acquis) permettraient d'anticiper les aspirations des adolescents. 

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