Dépendance à la cocaïne

Dépendance à la cocaïne

Précisons d'abord que la cocaïne (ainsi que les amphétamines) est classée parmi les agents dits stimulants du système nerveux central. Bien qu'une grande partie de l'information présentée ici s'applique également à la dépendance à l'alcool et à d'autres drogues, certaines preuves se rapportent spécifiquement à cette famille de produits chimiques.

On parle de toxicomanie lorsque l'usager manque à plusieurs reprises à ses obligations au travail, à l'école ou à la maison. Ou qu'il consomme la substance malgré un danger physique, des problèmes juridiques, ou que cela entraîne des problèmes sociaux ou interpersonnels.

La dépendance se caractérise par la tolérance, c'est-à-dire que la quantité de produit nécessaire pour obtenir le même effet augmente ; des symptômes de sevrage à l'arrêt de la consommation, une escalade des doses et de la fréquence d'utilisation. L'usager consacre une grande partie de son temps à des activités liées à la consommation, et il continue malgré des conséquences négatives importantes.

L'addiction est le fait de chercher compulsivement à consommer une substance sans tenir compte des conséquences négatives (sociales, psychologiques et physiologiques) de cet usage. La dépendance semble se développer lorsque l'utilisation répétée de la substance modifie certains neurones (cellules nerveuses) dans le cerveau. Nous savons que les neurones libèrent des neurotransmetteurs (diverses substances chimiques) pour communiquer entre eux ; chaque neurone peut libérer et recevoir des neurotransmetteurs (via des récepteurs). On pense que ces stimulants provoquent une modification physiologique de certains récepteurs dans les neurones, affectant ainsi leur fonctionnement général. Ceux-ci peuvent ne jamais récupérer complètement, même lors de l'arrêt de la consommation. De plus, les stimulants du système nerveux central (dont la cocaïne) augmentent les niveaux de trois neurotransmetteurs dans le cerveau : Dopamine noradrénaline et par la sérotonine.

Dopamine. Il est normalement libéré par les neurones pour activer les réflexes de satisfaction et de récompense. La dopamine semble être le principal neurotransmetteur lié au problème d'addiction, car les réflexes de satisfaction ne se déclenchent plus normalement dans le cerveau chez les usagers de cocaïne.

La norépinéphrine. Normalement libéré en réponse au stress, il provoque une augmentation du rythme cardiaque, une augmentation de la pression artérielle et d'autres symptômes semblables à ceux de l'hypertension. Le sujet éprouve une augmentation de l'activité motrice, avec de légers tremblements aux extrémités.

La sérotonine. La sérotonine aide à réguler l'humeur, l'appétit et le sommeil. Il a une action calmante sur le corps.

Des recherches récentes indiquent que les drogues provoquant une dépendance modifient la fonction cérébrale d'une manière qui persiste après qu'une personne a cessé de consommer. Les difficultés sanitaires, sociales et professionnelles qui accompagnent souvent l'abus de ces substances ne s'arrêtent pas forcément à l'arrêt de l'usage. Les experts considèrent la dépendance comme un problème chronique. La cocaïne semble être la drogue présentant le plus grand risque d'addiction, en raison de son puissant effet euphorisant et de sa rapidité d'action.

Origine de la cocaïne

Les feuilles de l'Erythroxyloncoca, une plante originaire du Pérou et de la Bolivie, était mâchée par les peuples amérindiens et par conquistadors qui appréciait son effet tonique. Cette plante a également contribué à réduire la sensation de faim et de soif. Ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle que la cocaïne pure a été extraite de cette plante. A cette époque, les médecins l'utilisaient comme substance tonique dans de nombreux remèdes. Les conséquences néfastes n'étaient pas connues. Thomas Edison et Sigmund Freud sont deux utilisateurs célèbres. Sa présence comme ingrédient dans la boisson originale « coca-cola » est probablement la plus connue (la boisson en est exemptée depuis plusieurs années).

Formes de cocaïne

Les personnes qui abusent de la cocaïne en consomment sous l'une des deux formes chimiques suivantes : chlorhydrate de cocaïne et crack (base libre). Le chlorhydrate de cocaïne est une poudre blanche qui peut être sniffée, fumée ou dissoute dans de l'eau, puis injectée par voie intraveineuse. Le crack est obtenu par transformation chimique du chlorhydrate de cocaïne pour obtenir une pâte dure pouvant être fumée.

Prévalence de la dépendance

L'Institut national américain sur l'abus des drogues (NIDA) affirme que le nombre total de consommateurs de cocaïne et de crack a diminué au cours de la dernière décennie1. L'overdose de cocaïne est la principale cause d'admissions liées à la drogue dans les hôpitaux aux États-Unis et en Europe. Selon les données d'enquêtes canadiennes, la prévalence de la consommation de cocaïne parmi la population canadienne en 1997 était de 0,7 %2, un taux identique à celui des États-Unis. Il s'agit d'une diminution par rapport au taux de 3 % en 1985, qui était le taux maximal signalé. Selon ces mêmes enquêtes, les hommes sont deux fois plus susceptibles que les femmes de déclarer consommer de la cocaïne.

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