Des aliments réconfortants bons pour le moral… et la santé ?

Des aliments réconfortants bons pour le moral… et la santé ?

Des aliments réconfortants bons pour le moral… et la santé ?

La mini carotte, un aliment réconfortant ?

Souvent associés au sucre et aux graisses, les aliments réconfortants – ou aliments réconfortants – sont connus pour être caloriques. Mais, selon Jordan LeBel de l'Université Cornell aux États-Unis, les aliments faibles en calories pourraient également être souhaitables, agréables et réconfortants.

Dans une étude récente2 menée auprès de 277 personnes, plus de 35% des personnes interrogées ont déclaré que les aliments les plus réconfortants étaient, en fait, les aliments hypocaloriques, principalement les fruits et légumes.

« Un aliment réconfortant a une dimension physique, son goût, sa texture, son allure et une dimension émotionnelle », explique Jordan LeBel. Et l'émotion peut déterminer la nourriture réconfortante que vous recherchez. "

 

La mini carotte, appréciée des jeunes adultes

Bien que sucrées, les petites carottes pelées vendues en sachets sont un aliment réconfortant pour de nombreux jeunes adultes. « Ils trouvent ces carottes excitantes à manger, la texture leur fait sentir un 'cirque en bouche' », illustre Jordan LeBel. Ces carottes leur donneraient aussi des émotions positives. « Ils faisaient régulièrement partie de leur sac à lunch », ajoute-t-il. Ils leur rappellent la chaleur du foyer, l'amour de leurs parents. "

L'étude présentée par Jordan LeBel montre que les aliments sains sont généralement précédés d'émotions positives, c'est-à-dire que l'on consomme plus quand on est déjà dans une bonne disposition émotionnelle. « À l'inverse, lorsque nous sommes stressés, nous sommes plus enclins à privilégier les aliments riches en matières grasses ou en sucre », note-t-il.

Plus encore, la consommation d'aliments hypocaloriques génère des émotions positives. « En plus d'être bons pour la santé, ces aliments servent aussi à rester dans un état psychologique positif », poursuit-il.

Selon lui, il conviendrait de miser sur les émotions pour inciter les consommateurs à se tourner davantage vers la bonne nourriture, d'un point de vue de santé publique. «Quand vous faites vos courses et que vous avez faim, vous êtes plus grincheux et vous avez tendance à faire des choix douteux», explique Jordan LeBel. D'où l'importance de bien se connaître. "

Il croit que les chefs et les gestionnaires de services alimentaires devraient également mettre davantage l'accent sur la psychologie du consommateur. « Dans les restaurants, en particulier dans les fast-foods, tout est fait pour préserver notre stress quotidien, comme être en ligne et prendre une décision rapide », explique-t-il. Au contraire, vous devez créer une atmosphère qui vous invite à vous détendre et à manger lentement, car vous mangez moins quand vous mangez lentement. "

Légumineuses : pour la santé et l'environnement

De 1970 à 2030, la demande mondiale de viande aura presque doublé, passant de 27 kg à 46 kg par personne. Pour atténuer la pression croissante exercée par le bétail sur l'environnement, un changement est nécessaire, selon le chercheur néerlandais Johan Vereijke. « Nous devons passer de la viande aux légumineuses. On pourrait ainsi répondre à la demande de protéines sans hypothéquer notre planète », argumente-t-il.

Une telle approche pourrait permettre de réduire de trois à quatre fois la surface des terres utilisées ainsi que la quantité de pesticides et d'antibiotiques que nécessite la culture animale, selon cet expert en technologies alimentaires. « Et de réduire de 30 à 40 % les besoins en eau que cela implique », ajoute-t-il.

Mais Johan Vereijke sait que le goût des haricots, des pois et des lentilles souffre par rapport à celui de la viande de plus en plus appréciée des Brésiliens, des Mexicains et des Chinois. « Surtout au niveau de la texture : il faut arriver à reproduire l'effet des fibres en bouche si on veut convaincre les consommateurs de manger moins de viande et plus de légumineuses », précise-t-il.

Il propose néanmoins une autre voie potentiellement prometteuse : créer des produits associant les protéines de la viande à celles des légumineuses.

Joyce Boye, chercheuse d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, est d'accord : « Le mélange de protéines de légumineuses avec d'autres produits est une avenue prometteuse pour l'industrie de la transformation. Il est important, dit-elle, de développer de nouvelles techniques « pour reproduire des aliments familiers que les gens aiment, et aussi pour créer de nouveaux aliments distincts ».

Sur ce point, Susan Arnfield, de l'Université du Manitoba, salue l'arrivée sur le marché de produits à base de légumineuses grillées ou soufflées. « Non seulement les légumineuses sont une alternative aux protéines animales, mais elles sont riches en fibres alimentaires – et les Canadiens manquent cruellement de ces fibres ! Elle s'exclame.

Un porte-parole de Pulses Canada3, qui représente l'industrie canadienne des légumineuses, va encore plus loin. Julianne Kawa estime que ces légumineuses doivent faire partie de la stratégie de lutte contre l'obésité : « Manger 14 g de légumineuses par jour réduit les besoins énergétiques de 10 % ».

Le Canada est le troisième plus grand producteur de légumineuses au monde, après la Chine et l'Inde. Mais elle exporte la majorité de sa production.

Les gras trans : un impact sur le développement des enfants

Les gras trans sont associés à un risque accru de troubles cardiovasculaires. Leur consommation est également liée à l'apparition de troubles du développement chez les jeunes enfants.

C'est ce qu'a dit Hélène Jacques, spécialiste en nutrition humaine à l'Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF).4 de l'Université Laval, en passant en revue les études scientifiques portant sur les risques de ces graisses sur la santé humaine.

Et les méfaits des gras trans peuvent affecter les enfants avant même leur naissance. « Les Canadiennes sont de grandes consommatrices de gras trans et ils sont transférés du placenta au fœtus. Cela peut affecter le développement du cerveau et de la vision de l'enfant », explique-t-elle.

À l'échelle nationale, les nourrissons courent un risque accru de troubles du développement, une étude montrant que le lait maternel peut contenir jusqu'à 7 % de gras trans.

Les Canadiens, tristes champions

Les Canadiens sont parmi les plus gros consommateurs de gras trans au monde, même devant les Américains. Pas moins de 4,5% de leur apport énergétique quotidien provient de ce type de graisse. C'est quatre fois plus que ce que recommande l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soit 1 %.

« Pas moins de 90 % des gras trans consommés au pays proviennent d'aliments transformés par l'industrie agroalimentaire. Le reste provient des viandes de ruminants et des huiles hydrogénées », explique Hélène Jacques.

Citant une étude américaine, elle insiste sur le fait qu'une augmentation de 2 % des gras trans dans l'alimentation se traduit à long terme par une augmentation de 25 % du risque de maladies cardiovasculaires.

 

Martin LaSalle - PasseportSanté.net

Texte créé le : 5 juin 2006

 

1. Cette rencontre, qui a lieu tous les deux ans, permet aux professionnels de l'industrie agroalimentaire, aux scientifiques, aux enseignants et aux représentants gouvernementaux du domaine de se tenir au courant des connaissances et des innovations dans l'industrie agroalimentaire, grâce à la présence de dizaines de locuteurs étrangers.

2. Dubé L, LeBel JL, Lu J, Asymétrie affective et consommation alimentaire réconfortante, Physiologie et comportement, 15 novembre 2005, Vol. 86, n° 4, 559-67.

3. Pulses Canada est une association représentant l'industrie canadienne des légumineuses. Son site Web est www.pulsecanada.com [consulté le 1er juin 2006].

4. Pour en savoir plus sur l'INAF : www.inaf.ulaval.ca [consulté le 1er juin 2006].

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