Mandat d'éducation quotidienne pour la belle-famille : nouvelle loi, nouvelle loi ?

Belle-famille : le mandat de l'éducation quotidienne

Se séparer n'est jamais facile. Pour reconstruire sa vie non plus. Aujourd'hui, près de 1,5 million d'enfants grandissent dans des familles recomposées. Au total, 510 enfants vivent avec un beau-parent. Réussir à maintenir l'harmonie dans votre foyer, même après un divorce difficile, est souvent le défi des parents séparés. Le nouveau compagnon doit prendre sa place et assumer le rôle de beau-parent. Qu'est-ce que le mandat d'éducation quotidien pour les belles-mères et les beaux-pères changera réellement ? Comment les enfants vivront-ils cette nouvelle mesure ?

Droit de la famille : le mandat de l'éducation quotidienne dans la pratique

Si la loi FIPA ne donne pas de « statut légal » aux beaux-parents, il permet la mise en place d'un « mandat d'éducation quotidienne », avec l'accord des deux parents. Ce mandat permet à une belle-mère ou à un beau-père vivant de façon stable avec l'un des parents, d'accomplir les actes habituels de la vie quotidienne de l'enfant au cours de sa vie commune. En particulier, le beau-parent peut signer officiellement un livret scolaire, participer aux réunions avec les enseignants, emmener l'enfant chez le médecin ou à une activité parascolaire. Ce document, qui peut être dressé à domicile ou devant notaire, certifier les droits d'un tiers à prendre soin de l'enfant dans la vie de tous les jours. Ce mandat peut être révoqué à tout moment par le parent et prendra fin en cas de rupture de leur cohabitation ou de décès du parent.

Une nouvelle place pour le beau-parent ?

La mise en place d'un tel mandat aura-t-elle un réel impact sur le quotidien des familles recomposées ? Pour Elodie Cingal, psychothérapeute et conseillère en divorce, explique "quand tout va bien dans la famille recomposée, il n'est pas nécessaire de revendiquer un statut particulier". En effet, de nombreux enfants, vivant dans des familles reconstituées avec des beaux-parents et des enfants d'une précédente union, grandissent avec un beau-parent, et ce dernier l'accompagne régulièrement aux activités parascolaires ou à la maison. docteur. Selon elle, il aurait été plus intéressant de donner un statut juridique au « tiers » que d'opter pour ce mandat en demi-teinte. Elle ajoute même que « lorsque la relation est difficile entre la belle-mère ou le beau-père et l'autre parent, cela peut accentuer les conflits. Il est possible qu'un beau-parent qui prend beaucoup de place en prenne encore plus et revendique ce mandat, comme une sorte de pouvoir. « Par ailleurs, Agnès de Viaris, psychothérapeute spécialisée dans les questions familiales, précise que « l'enfant aura ainsi deux modèles masculins différents, ce qui est sain pour lui. " En revanche, dans le cas où la garde principale est confiée à la mère, et où le père biologique ne voit ses enfants qu'un week-end sur deux, et donc, de facto, passe moins de temps avec ses enfants que le beau-père. « Ce nouveau mandat va accentuer cette inégalité entre le père et le beau-père » selon la psychothérapeute Elodie Cingal. Céline, mère divorcée vivant dans une famille recomposée, explique que "pour mon ex-mari, ce sera très compliqué, il a déjà du mal à avoir une relation stable avec ses enfants". Cette mère estime qu'il ne faut pas laisser plus de place au beau-parent. « En ce qui concerne les réunions d'école, le médecin, je ne veux pas que ce soit le beau-père qui s'en occupe. Mes enfants ont une maman et un papa et nous sommes responsables de ces choses « importantes » dans leur vie quotidienne. Pas besoin d'impliquer une autre personne dans cela. De même, je ne souhaite pas plus que cela m'occuper des enfants de mon nouveau compagnon, je souhaite leur apporter du réconfort, des soins, mais les problèmes médicaux et/ou scolaires ne concernent que les parents biologiques. "

Cependant, ce nouveau droit accordé, version édulcorée de ce qui aurait pu être un véritable statut de « tiers », confère un peu plus de responsabilité, voulue et revendiquée, à la belle-famille. C'est l'avis d'Agnès de Viaris qui explique que « cette avance est une bonne chose pour que le beau-parent puisse trouver sa place et ne se sente pas oublié dans la famille recomposée. « Une maman du forum Infobebes.com, vivant dans une famille reconstituée, partage cette idée et se réjouit de ce nouveau mandat : ​​« les beaux-parents ont beaucoup de devoirs et aucun droit, c'est juste dégradant pour eux. Du coup, même si c'est pour des petites choses que beaucoup de beaux-parents font déjà, ça leur permet d'être reconnus ».

Et pour l'enfant, qu'est-ce que cela change ?

Alors pour qui est-ce différent ? L'enfant ? Elodie Cingal explique : si des compétitions ou des conflits existent entre parents, ex-parents et beaux-parents, cela les renforcera et l'enfant subira à nouveau la situation. Il sera tiraillé entre les deux. L'enfant a été séparé dès le départ de toute façon. Pour le psychothérapeute, c'est l'enfant qui favorise la réussite de la famille recomposée. Il est le lien entre les deux familles. Pour elle, il est important que le beau-parent reste « un amant » la première année. Il ne doit pas s'imposer trop vite, cela laisse aussi la place à l'autre parent d'exister. Puis, au fil du temps, c'est à lui d'être adopté par l'enfant. De plus, c'est lui qui désigne le « beau-parent » et c'est à ce moment-là que le tiers devient le « beau-parent ».

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