Décomposition du corps : que devient le corps humain après la mort ?

Décomposition du corps : que devient le corps humain après la mort ?

Dès qu'il est privé de vie, le corps commence à se décomposer.

Combien de temps faut-il au corps pour se décomposer ?

Après la mort, le corps se refroidit et se raidit, puis se détend à nouveau vers la 36e heure. Commence alors le processus de décomposition, également appelé putréfaction. Celle-ci est initiée au bout de 48 à 72 heures si les dépouilles sont laissées à l'état naturel et à l'air libre. Il débute plus tard s'il a bénéficié de soins de conservation ou est placé en chambre froide. 

Si le corps est laissé à l'air libre : deux ou trois ans

A l'air libre et sans soins de conservation, la décomposition est rapide. Des mouches nécrophages viennent se poser sur le cadavre, afin que leurs larves puissent s'en nourrir. Ces asticots peuvent éliminer tous les tissus mous en moins d'un mois. Le squelette, il met deux ou trois ans à devenir poussière.

Le temps de décomposition dépend néanmoins de la localisation du corps, de sa taille et du climat. En milieu aride, la putréfaction peut être entravée : le corps se dessèche avant d'être complètement décomposé, puis se momifie. De même, dans les zones de froid extrême, le corps peut être gelé et sa décomposition très ralentie.

Il arrive aussi, lorsqu'un corps se retrouve piégé dans des sédiments adéquats, que son squelette ne se détériore pas. Cela explique pourquoi nous découvrons encore aujourd'hui les ossements de nos ancêtres préhistoriques.

Dans un cercueil : plus de dix ans

À moins que le cercueil ne soit en bois et n'ait été enterré dans le sol, les insectes ne peuvent pas y pénétrer. Dans une voûte en béton, les seules larves qui se développent sur les dépouilles sont celles des rares mouches qui ont pu être en contact avec le corps avant sa mise en cercueil. Ils mettent donc plus de temps à faire disparaître la chair. Le processus de décomposition se poursuit car il est le résultat de réactions biochimiques et de l'action des bactéries.

Que se passe-t-il lorsque le corps s'effondre ?

Lorsque le corps est vivant, il est le siège de millions de réactions biochimiques (hormonales, métaboliques, etc.) Mais, une fois le cœur arrêté, celles-ci ne sont plus régulées. Surtout, les cellules ne sont plus irriguées, oxygénées et nourries. Ils ne peuvent plus fonctionner correctement : les organes tombent en panne et les tissus dégénèrent.

Premières heures : rigidité et lividité cadavériques

Le sang, qui n'est plus pompé, s'accumule sous l'effet de la gravité dans la partie inférieure du corps (celle qui repose sur le lit ou le sol), provoquant l'apparition de taches couleur vin sur la peau. peau sous le corps. On parle de « lividités cadavériques ».

Sans régulation hormonale, le calcium est massivement libéré dans les fibres musculaires, provoquant leur contraction involontaire : le corps devient rigide. Il faudra attendre la dissipation du calcium hors des cellules pour que les muscles se détendent à nouveau.

Le corps se déshydrate, ce qui provoque le dessèchement des orteils et des doigts, la contraction de la peau et l'affaissement des globes oculaires.

Premières semaines : de la putréfaction à la liquéfaction

La tache verte qui apparaît sur la paroi de l'abdomen 24 à 48 heures après la mort est le premier signe visible de putréfaction. Elle correspond à la migration des pigments des matières fécales, qui traversent les parois et apparaissent en surface.

Toutes les bactéries naturellement présentes dans le corps, notamment dans les intestins, se mettent à proliférer. Ils attaquent le système digestif, puis tous les organes, produisant des gaz (azote, gaz carbonique, ammoniac, etc.) qui vont gonfler l'abdomen et dégager une forte odeur. Le liquide pourri s'échappe également par les ouvertures. 

D'autres réactions biochimiques se produisent également : la nécrose des tissus qui, par manque d'oxygénation, brunissent puis noircissent, et la liquéfaction des graisses. La peau finit par suinter des fluides rouges et noirs. De grosses bulles, remplies de liquides pourris et de graisse liquéfiée, apparaissent à sa surface. Tout ce qui n'a pas été mangé par les asticots finit par se détacher du corps sous forme de liquides putrides.

Autour du squelette

À la fin de ce processus, seuls les os, le cartilage et les ligaments restent. Celles-ci se dessèchent et rétrécissent, tirant sur le squelette, qui se désagrège progressivement avant d'amorcer sa propre dégradation.

Trop d'antibiotiques pour la décomposition des corps ?

Depuis une dizaine d'années, dans certains pays où l'espace pour inhumer les morts est limité, les responsables des cimetières se sont rendu compte que les corps ne se décomposent plus. Lorsqu'ils ouvrent des tombes en fin de concession, pour faire place à de nouvelles sépultures, ils constatent de plus en plus que les locataires du site sont encore reconnaissables, même quarante ans après leur mort, alors qu'ils ne devraient être que poussière. Ils soupçonnent notre alimentation, devenue très riche en conservateurs, et parfois un usage excessif d'antibiotiques, d'entraver le travail des bactéries responsables de la décomposition.

Que font les agents d'embaumement ?

L'embaumement n'est pas obligatoire (sauf en cas de rapatriement), mais il peut être demandé par les familles. Il s'agit de préparer le défunt, notamment par des soins de conservation destinés à ralentir la décomposition du corps lors des funérailles :

  • désinfection du corps;
  • remplacement du sang par une solution à base de formaldéhyde (formol);
  • drainage des déchets organiques et des gaz présents dans le corps;
  • hydratation de la peau.

Comment les médecins légistes datent-ils un cadavre ?

Le médecin légiste autopsie les cadavres pour connaître les causes et les circonstances de leur mort. Il peut intervenir sur des individus qui viennent de mourir, mais aussi sur des restes exhumés des années plus tard. Pour diagnostiquer l'heure du crime, il s'appuie sur sa connaissance du processus de décomposition du corps.

Soyez sympa! Laissez un commentaire