Troubles de l'alimentation

Troubles de l'alimentation

En France, près de 600 adolescents et jeunes adultes entre 000 et 12 ans souffrent d'un trouble de l'alimentation (TDA). Parmi eux, 35 % sont des jeunes filles ou des jeunes femmes. Une prise en charge précoce est essentielle pour prévenir le risque d'évolution de la maladie vers une forme chronique. Mais les sentiments de honte et d'isolement empêchent souvent les victimes d'en parler et de demander de l'aide. De plus, ils ne savent pas toujours vers qui se tourner. Plusieurs possibilités s'offrent à eux.

Troubles du comportement alimentaire (TCA)

On parle de trouble alimentaire lorsque les habitudes alimentaires habituelles d'un individu sont perturbées par des comportements anormaux ayant des conséquences négatives sur sa santé physique et mentale. Parmi les troubles alimentaires, il y a :

  • Anorexie nerveuse: la personne anorexique se limite à manger par peur de grossir ou de grossir malgré son insuffisance pondérale. En plus des restrictions alimentaires, les anorexiques se font souvent vomir après avoir ingéré de la nourriture ou ont recours aux laxatifs, diurétiques, coupe-faim et hyperactivité physique pour éviter de prendre du poids. Ils souffrent également d'une altération de la perception de leur poids et de la forme de leur corps et ne réalisent pas la gravité de leur maigreur.
  • Boulimie : la personne boulimique absorbe beaucoup plus de nourriture que la moyenne, et ce, en peu de temps. Elle veille également à ne pas prendre de poids en mettant en place des comportements compensatoires comme les vomissements provoqués, la prise de laxatifs et de diurétiques, l'hyperactivité physique et le jeûne.
  • Frénésie alimentaire ou frénésie alimentaire : la personne qui souffre de frénésie alimentaire a mangé beaucoup plus de nourriture que la moyenne en peu de temps (moins de 2 heures par exemple) avec une perte de contrôle des quantités ingérées. De plus, il existe au moins 3 des comportements suivants : manger vite, manger jusqu'à avoir des maux d'estomac, manger beaucoup sans avoir faim, manger seul car on a honte des quantités ingérées, se sentir coupable et déprimé après avoir mangé. Contrairement à l'anorexie et à la boulimie, les patients hyperphagiques ne mettent pas en place de comportements compensatoires pour éviter la prise de poids (vomissements, jeûne, etc.)
  • Les autres troubles dits « d'ingestion alimentaire » : orthorexie, pica, mérycisme, restriction ou évitement de la prise alimentaire, ou grignotage compulsif.

Comment savoir si j'ai un trouble de l'alimentation?

Le questionnaire SCOFF, développé par des scientifiques, permet de détecter la présence d'un trouble de l'alimentation. Il se compose de 5 questions destinées aux personnes susceptibles de souffrir d'un ATC :

  1. Diriez-vous que la nourriture est une partie importante de votre vie ?
  2. Vous faites-vous vomir lorsque vous sentez que votre estomac est trop plein ?
  3. Avez-vous récemment perdu plus de 6 kg en moins de 3 mois ?
  4. Pensez-vous que vous êtes trop gros quand les autres vous disent que vous êtes trop mince ?
  5. Avez-vous l'impression d'avoir perdu le contrôle de la quantité de nourriture que vous mangez ?

Si vous avez répondu « oui » à deux questions ou plus, vous souffrez peut-être d'un trouble de l'alimentation et devriez en parler à votre entourage pour une prise en charge possible. Les ACT peuvent avoir des conséquences très graves sur la santé s'ils deviennent chroniques.

Les freins à la gestion du TCA

La prise en charge du TCA n'est pas facile car les patients n'osent pas en parler, consumés de honte. Leurs comportements alimentaires inhabituels les incitent également à s'isoler pour manger. De ce fait, leurs relations avec les autres s'affaiblissent au fur et à mesure que le trouble s'installe. La honte et l'isolement sont donc les deux principaux freins à la prise en charge des personnes souffrant d'un trouble de l'alimentation.

Ils sont pleinement conscients que ce qu'ils se font est mal. Et pourtant, ils ne peuvent s'arrêter sans aide. La honte n'est pas seulement sociale, c'est-à-dire que les patients savent que leurs comportements alimentaires sont considérés comme anormaux par les autres. Mais aussi intérieure, c'est-à-dire que les personnes qui en souffrent ne supportent pas leur comportement. C'est cette honte qui conduit à l'isolement : on refuse progressivement les invitations à dîner ou à déjeuner, on préfère rester à la maison pour ingérer de grandes quantités de nourriture et/ou se faire vomir, aller travailler devient compliqué quand le trouble est chronique...

A qui dois-je parler ?

A son médecin traitant

Le médecin traitant est souvent le premier interlocuteur médical des familles. Parler de son trouble alimentaire avec son médecin généraliste semble plus facile qu'avec un autre praticien qui ne nous connaît pas et avec qui nous n'avons pas encore établi de lien de confiance. Une fois le diagnostic posé, le médecin généraliste proposera plusieurs options de prise en charge de la maladie, en fonction de l'état du patient.

A sa famille ou ses proches

La famille et les proches d'une personne malade sont les mieux placés pour détecter le problème car ils peuvent constater que leur comportement est anormal au moment des repas ou que leur prise ou perte de poids a été excessive ces derniers mois. Ils ne doivent pas hésiter à discuter du problème avec la personne concernée et à l'aider à trouver une aide médicale et psychologique. Tout comme celui-ci, il ne faut pas hésiter à demander de l'aide à son entourage.

Aux associations

Plusieurs associations et structures viennent en aide aux patients et à leurs familles. Parmi elles, la Fédération nationale des associations liées aux troubles alimentaires (FNA-TCA), l'association Enfine, le Fil Santé Jeunes, l'association Autrement, ou encore la Fédération française d'anorexie boulimique (FFAB).

A d'autres personnes qui vivent la même chose

C'est probablement la façon la plus simple d'admettre que vous souffrez d'un trouble de l'alimentation. Qui de mieux pour comprendre une personne atteinte d'un TCA, qu'une autre personne qui souffre d'un TCA ? Partager votre expérience avec des personnes qui souffrent de TCA au quotidien (malades et proches de la maladie) montre que vous voulez vous en sortir. Il existe pour cela des groupes de discussion et des forums dédiés aux troubles alimentaires. Privilégiez les forums proposés par les associations de lutte contre les troubles alimentaires dans lesquels les fils de discussion sont animés. En effet, on trouve parfois sur la toile des chats et des blogs faisant l'apologie de l'anorexie.

Dispose de structures pluridisciplinaires dédiées au TCA

Certains établissements de santé proposent une structure dédiée à la prise en charge des troubles du comportement alimentaire. C'est le cas de :

  • La Maison de Solenn-Maison des adolescents, rattachée à l'hôpital Cochin à Paris. Médecins assurant la prise en charge somatique, psychologique et psychiatrique de l'anorexie et de la boulimie chez les adolescents de 11 à 18 ans.
  • Le Centre Jean Abadie rattaché au groupe hospitalier Saint-André à Bordeaux. Cet établissement est spécialisé dans l'accueil et la prise en charge pluridisciplinaire des enfants et adolescents.
  • L'Unité Nutritionnelle du TCA Garches. Il s'agit d'une unité médicale dédiée à la prise en charge des complications somatiques et de la dénutrition sévère chez les patients atteints d'ATC.

Ces unités spécialisées sont souvent débordées et limitées en termes de places. Mais sachez que si vous habitez en Ile-de-France ou à proximité, vous pouvez vous tourner vers le Réseau TCA Francilien. Il rassemble tous les professionnels de santé qui prennent en charge le TCA dans la région : psychiatres, pédopsychiatres, pédiatres, médecins généralistes, psychologues, nutritionnistes, urgentistes, réanimateurs, diététiciens, enseignants, travailleurs sociaux, associations de patients, etc.

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