Education : comment canaliser un enfant turbulent

Votre mini-tornade ne tient pas en place et vous ne parvenez pas à gérer son agitation incessante et bruyante… Rassurez-vous, il existe des stratégies efficaces pour aidez votre batterie électrique à réguler son énergie trop débordante. Suivez les conseils de notre coach Catherine Marchi pour faire baisser la pression…

Étape 1 : je dédramatise

Les tout-petits sont en remuant naturellement : ils ont besoin de ramper, toucher, explorer, bouger, courir, sauter, grimper… Simplement parce que c'est grâce à la motricité qu'ils 

développer leur intelligence. Trouvez-vous le vôtre particulièrement rapide et mouvementé ? Réjouis-toi car c'est un signe d'éveil intellectuel, et au cours de son développement psychomoteur, il s'investira dans des occupations plus calmes. 

Vous voudriez qu'il soit plus tranquille ? La première chose à faire est de lui donner une image positive de lui-même. Votre bulldozer est dynamique et plein de vie, félicitez-le pour sa belle énergie et réjouissez-vous car il déploiera la même vitalité pour apprendre à se dépasser grandir. N'oubliez pas que c'est le comportement de votre tout-petit qui pose problème, pas lui. Vos propos et la façon dont vous le regardez sont essentiel pour qu'il se sente bien dans sa peau et développer une bonne confiance en soi. Si vous lui dites continuellement qu'il est dur et qu'il vous épuise, il va construire une image négative de lui-même, et c'est tout le contraire de ce que vous voulez. Acceptez qu'il ne réagisse pas comme vous. Si vous êtes plutôt d'une nature calme et recueillie et que vous étiez un enfant calme, votre enfant est différent et ne ressemble qu'à lui-même. 

Surtout, ne collez pas l'étiquette, trop vite dégainée ces derniers temps, d'enfant hyperactif ! Associés d'hyperactivité trois symptômes : troubles de l'attention (incapacité à se concentrer), agitation permanente et impulsivité. Si votre enfant est très actif mais peut aussi s'asseoir pour écouter une histoire, faire de la pâte à modeler ou toute autre activité qu'il aime, il est juste tapageur, et vous pouvez l'aider à se canaliser.

Étape 2 : j'essaie de comprendre pourquoi mon enfant est si agité

Pour aider votre petit cyclone à se calmer, il est essentiel de comprendre pourquoi il est si excité. Les parents d'aujourd'hui stimuler énormément leurs bébésC'est positif car ils sont très éveillés, mais le côté négatif de la surstimulation est qu'ils s'habituent à avoir des activités enchaînées sans prendre le temps de rêvasser. 

Demandez-vous si vous donnez à votre enfant suffisamment d'occasions de ne rien faire : les enfants ont besoin de s'ennuyer ! Dans ces moments-là, ils réfléchissent et trouvent des idées pour prendre soin d'eux. Consultez l'horaire de ses journées. Peut-être que son rythme de vie est trop intense ? Ou peut-être est-ce le vôtre qui est si frénétique que vous n'avez pas assez de temps pour être disponible ! Surtout depuis que vous avez repris le travail. L'agitation est souvent un signal d'appel, une façon d'attirer l'attention d'un parent trop occupé et pas assez présent au goût de l'enfant. 

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Prenez l'habitude de planifiez des moments rien que pour votre enfant dans votre emploi du temps quotidien, même s'il est surchargé. Lorsque vous rentrez du travail, par exemple, faites une pause d'une demi-heure et jouer avec lui, avant de vous occuper du bain et du dîner, et du reste. Le matin, prenez le temps de partager un bon petit déjeuner en famille. Discutez régulièrement avec lui des événements qui ont rythmé sa journée. Raconte-lui des histoires le soir au coucher.

Une autre cause fréquente d'excitation est fatigue physique. Si vous constatez que votre enfant ne tient pas en place à la sortie de la crèche ou de l'école ou parce qu'il n'a pas fait de sieste, c'est qu'il est épuisé et n'a pas d'argent liquide. dormir. Soyez plus ferme sur heure du coucher et sur les siestes, et vous verrez que ce sera plus calme. Un enfant peut aussi devenir très turbulent lorsque ses parents ou proches vivent des événements anxiogènes, un déménagement, une perte ou un changement d'emploi, une séparation, l'arrivée d'un autre enfant… Si tel est votre cas, rassurer votre enfant, parlez-lui, minimisez la situation et il se calmera.

Témoignage de Melissa : « Carla et Micha ont besoin de se détendre ! »

 

Nos deux enfants sont très agités et nous profitons des vacances pour lâcher prise. L'été dernier, nous avons loué un chalet dans les Vosges. Ils faisaient des balades à poney, des pique-niques au bord d'un étang, des baignades dans un torrent. Avec leur papa, ils ont construit une cabane, une mangeoire à oiseaux, une balançoire. On les laisse se rouler dans l'herbe, grimper sur le tas de bois, se salir, courir sous la pluie. Nous avons réalisé à quel point ils manquaient d'espace dans notre petit appartement en ville. Et du coup, on pense déménager pour s'installer dans une maison avec un grand jardin.

Mélissa, maman de Carla, 4 ans, et Micha, 2 ans et demi.

Étape 3 : je lui donne un cadre clair

Pour encourager votre enfant à être moins agité, il est important de expliquer les comportements qui posent problème et ce que vous voulez exactement de lui. Demander un nouveau règles claires, mettez-vous à son niveau, regardez-le dans les yeux et dites-lui calmement ce qui ne va pas. « Je ne veux pas que tu cours partout, que tu joues au ballon dans l'appartement, que tu touches à tout sans ma permission, que tu ne termines pas un jeu que tu as commencé… » Et puis dis-lui ce que tu préfères qu'on le fasse à la place. 

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Répéter les règles chaque fois qu'il se comporte de manière inappropriée. Cela ne va pas changer d'un coup. Expliquez-lui que son agitation n'est pas appréciée en société, qu'elle dérange son professeur, ses grands-parents, sa nourrice, les autres enfants… Apprenez-lui à réfléchir à « comment se comporter » en société pour être appréciée. Recadrez-le aussi souvent que nécessaire tout en restant zen, mais ne répondez pas à son agitation de manière répressive, car les punitions (ou pire une fessée) sans qu'il comprenne pourquoi ça fait mal ne fera qu'ancrer davantage le problème. Et n'hésitez pas à lui donner des responsabilités : mettre la table, vous aider à ranger les courses ou préparer le repas. Vous l'aiderez à trouver une place bien à lui et un rôle bien ancré dans la famille. Il n'aura plus besoin de courir dans tous les sens pour trouver sa place !

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Étape 4 : Je propose des activités intéressantes

Dès que vous sentez que votre cyclone prend de l'ampleur, intervenez. Faites-lui savoir que vous le trouvez bien trop énervé et lui proposer des activités alternatives ça va l'intéresser. Il ne s'agit pas de l'empêcher de bouger, car il en a besoin, mais de aidez-le à canaliser son énergie extraordinaire

Comme votre ouragan a désespérément besoin de s'éteindre, vous pouvez opter pour activités physiques en plein air, aller au parc, faire une promenade en forêt, une partie de foot, le tricycle, le scooter… Il pourra utiliser son énergie physique limité dans le temps et non sans arrêt.

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En alternance avec des activités motrices, planifier des moments calmes où il peut jouer avec ses peluches et figurines, jeux de construction. Activités manuelles : invitez-le à dessiner et/ou à peindre, à faire de la pâte à modeler ou un spectacle de marionnettes, à se déguiser. Ouvrir un livre illustré et posez-le sur vos genoux pour pouvoir le lire ensemble. Asseyez-vous avec lui pour regarder un petit dessin animé, mais ne le laisse pas devant les écrans (télé, tablette, ordinateur, smartphone) pendant des heures sous prétexte qu'il se tait enfin, car cela ne fait que l'exciter davantage et c'est une bombe à retardement… Vous pouvez aussi lui faire un gros câlin dans tes bras car c'est un sédatif très efficace. Et s'il est partant, suggère un petit exercice de relaxation (voir encadré ci-dessous). Pour attirer son attention, allumez une bougie et demandez-lui de l'éteindre en soufflant doucement sur la flamme plusieurs fois de suite.

Petit exercice de relaxation

L'enfant s'allonge sur une natte au sol, ferme les yeux, sa couverture posée sur le ventre (ou un 

ballon) pour faire monter et descendre l'ascenseur ! Il inspire en se gonflant le ventre (l'ascenseur monte), il expire en soufflant (l'ascenseur descend).

 

 

Étape 5 : je le félicite et j'encourage ses efforts

Comme tous les parents (ou presque…), vous avez tendance à signaler ce qui ne va pas et oublier de mentionner ce qui va bien. Quand votre petite voiture ramasse un livre, atterrit pour une activité, arrête de courir quand vous lui demandez de… félicitez-le chaleureusement ! Dis-lui qu'il peut être fer de lui, donnez-lui éventuellement un petite récompense (une balade, un nouveau livre, une figurine…) pour l'inciter à recommencer. Pas tout le temps bien sûr, il faut que ça reste exceptionnel pour être motivant.

Témoignage de Fabien : « Après l'école, on emmène Tom au square  »

 

A la maison, Tom est un vrai cascadeur, il déplace tous ses jouets dans le salon trois fois par jour, grimpe sur les fauteuils, veut changer de jeu toutes les cinq minutes… Il est épuisant ! Nous étions inquiets pour l'école, mais contre toute attente, son professeur nous a dit qu'il restait sagement assis avec les autres, et participait aux activités avec plaisir. Alors, on l'emmène jouer sur la place pour se défouler tous les jours après l'école. Nous avons trouvé le bon rythme et le bon équilibre.

Fabien, papa de Tom, 3 ans

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