Tout ce que vous devez savoir sur le prolapsus ou la descendance d'organe

On en entend très peu parler et pourtant… Un tiers des femmes (50 % de plus de 50 ans) seront touchées par un prolapsus – ou descendance d'organes – au cours de leur vie !

Quelles sont les causes du prolapsus ?

Comme son nom l'indique, il s'agit d'une chute d'un ou plusieurs organes (vagin, vessie, utérus, rectum, intestin) hors du petit bassin. Le plus souvent, les muscles et les ligaments du périnée se relâchent après un traumatisme : accouchement trop rapide,utilisation de forceps, passage d'un gros bébé...

Magali, 40 ans, raconte : « Le lendemain de la naissance de mon fils, quand je me suis levé, j'avais peur de ma vie. Quelque chose sortait de moi ! Un médecin est venu m'expliquer que je souffrais d'un prolapsus assez sévère. Selon lui, mon périnée manquait de tonus, puisque j'avais passé une bonne partie de ma grossesse allongée. »

Si le prolapsus concerne principalement les femmes qui ont accouché, il n'est pas forcément lié à la naissance de ses enfants. Cela peut arriver des années plus tard, souvent autour de la ménopause. A cet âge, les tissus perdent leur élasticité, les organes souffrent d'un soutien moins efficace.

Le mode de vie favorise également la survenue de prolapsus. La pratique de certains sports (course à pied, tennis…), un une toux chronique, ou la constipation augmentent les risques car ils provoquent des contractions répétées du plancher pelvien (tous les organes du petit bassin). Le prolapsus le plus courant est appelé cystocèle (plus de 50% des cas). Il s'agit d'une chute de la paroi vaginale antérieure et de la vessie.

Descente d'organes : quels sont les symptômes ?

Les femmes atteintes de prolapsus parlent de sensation de "gravité" au bas du ventre. La descente d'organes ne passe pas inaperçue. Non seulement vous le ressentez physiquement, mais vous pouvez aussi… le « voir » !

Nefeli, 29 ans, se souvient : « J'ai eu un choc en regardant avec mon miroir : une sorte de « boule » est sortie de mon vagin. J'ai découvert plus tard que c'était mon utérus et ma vessie. »Au quotidien, le prolapsus constitue une vraie gêne. Il est difficile de rester debout longtemps, de marcher quelques heures ou même de porter son enfant sans sentir ses organes « tomber ». Cette sensation désagréable disparaît en s'allongeant quelques instants.

Prolapsus : troubles associés

Comme si cela ne suffisait pas, le prolapsus s'accompagne parfois d'incontinence urinaire ou anale. À l'inverse, certaines femmes peuvent avoir des difficultés à uriner ou à évacuer les selles.

Perte d'organes : un problème encore tabou

« J'ai 31 ans et j'ai l'impression d'avoir un vieux problème ! Mon prolapsus a changé ma vie intime. Ça me met mal à l'aise… Heureusement, mon mari est moins gêné que moi », dit Élise. Un sentiment de honte et de peur, partagé par de nombreuses femmes… A tel point que certains hésitent encore avant de se rendre chez leur gynécologue pour en discuter » petit " problème. Sachez cependant que la médecine peut désormais vous aider à retrouver une vie normale !

Cependant, le tabou entourant la descendance d'organes s'est estompé au fil des générations. La preuve : en dix ans, le nombre de consultations a augmenté de 45 % !

Traitement du prolapsus : rééducation périnéale

Pour soigner un prolapsus modéré, quelques séances de kinésithérapie et le tour est joué ! La rééducation périnéale ne remet pas les organes en place, mais redonne du tonus aux muscles du petit bassin. De quoi gommer cette désagréable sensation de ” la gravité Dans le bas-ventre. Lorsque les organes sortent du vagin, la chirurgie est (presque) incontournable.

Descente d'organes : chirurgie

Par la laparoscopie (petits trous dans l'abdomen et au niveau du nombril) ou voie vaginale, l'intervention consiste à fixer des bandes entre les différents organes pour les maintenir. Parfois, le chirurgien doit effectuer une hystérectomie (ablation de l'utérus). C'est pourquoi certaines femmes attendent plusieurs années avant de passer du temps sur la table d'opération, le temps d'avoir autant de bébés qu'elles le souhaitent…

Dans d'autres cas encore, une prothèse est placée pendant la chirurgie vaginale. Cela diminue le risque de récidive, mais augmente le risque d'infection, de fibrose, de douleur pendant les rapports sexuels, etc.

Prolapsus : placer un pessaire

Le pessaire se présente sous la forme d'un cube gonflé ou une bague. Il est inséré dans le vagin, pour soutenir les organes qui tombent. Cette technique est peu utilisé par les médecins français. Elle reste surtout une bonne indication pour améliorer la qualité de vie du patient en attente d'une intervention chirurgicale.

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