Crise existentielle

Crise existentielle

Faire le point et se dire que cette vie ne nous convient plus… Se sentir déprimé ou au contraire vouloir tout changer dans un élan d'euphorie. C'est ce qu'on appelle la crise existentielle. Pouvons-nous le surmonter sans souffrir ? Arrive-t-elle toujours au milieu de la vie ? Comment s'en sortir ? Pierre-Yves Brissiaud, psychopraticien, nous éclaire sur le sujet.

Qu'est-ce qui caractérise la crise existentielle ?

La crise existentielle ne se produit pas du jour au lendemain. Il s'installe progressivement et des signes doivent alerter :

  • Un malaise général.
  • Des questions tous azimuts. « Tout y passe : le travail, le couple, la vie de famille », précise Pierre-Yves Brissiaud.
  • Symptômes similaires à ceux de la dépression : grande fatigue, perte d'appétit, irritabilité, hyperémotivité…
  • Un déni de son propre mal-être. « Nous essayons de normaliser ce sentiment en trouvant des excuses, notamment en blâmant les autres. On se dit que le problème ne vient pas de soi mais des collègues, des médias, du conjoint, de la famille, etc. », détaille le psychopraticien.

La crise existentielle peut être assimilée à un burn-out en raison de ses symptômes. « Les deux sont concomitants, il n'est pas facile de les distinguer. C'est l'histoire de l'œuf ou de la poule. Lequel est arrivé en premier ? Le burn-out s'est installé, puis a déclenché la crise existentielle, ou l'inverse ? ", demande le spécialiste.

Pour d'autres, la crise existentielle ne se manifeste pas de la même manière. A défaut d'être déprimés, ils entament une véritable révolution dans leur vie en changeant leurs habitudes. « Ils sortent, transgressent, régressent comme pour revivre les sensations de l'adolescence. C'est l'image caricaturale souvent donnée à la crise existentielle dans les films, mais elle est bien réelle », note Pierre-Yves Brissiaud. Derrière cette mini-révolution se cache en fait un profond malaise auquel on se refuse à affronter. "Contrairement aux personnes dépressives qui tentent de se poser des questions sur leur mal-être, elles refusent de donner un sens à cette phase de folie".

La crise existentielle a-t-elle un âge ?

La crise existentielle survient le plus souvent vers l'âge de 50 ans. Elle est aussi appelée crise de la quarantaine. Selon Jung, à cet âge, notre besoin de changement peut être lié au processus d'individuation. Ce moment où l'individu se réalise enfin, considère qu'il est complet car il a pris conscience de ce qui constitue son noyau intérieur. Le processus d'individuation nécessite une introspection, c'est-à-dire un regard en soi. « C’est là que se posent les grandes questions existentielles comme « Ai-je fait les bons choix dans ma vie ? », « Est-ce que mes choix ont été influencés », « Ai-je toujours été libre » », énumère le psychopraticien.

Depuis quelques années, on entend de plus en plus parler de crise existentielle à d'autres moments de la vie. Est-ce que la crise XNUMX-quelque chose ou la crise de la quarantaine vous parle ? « Notre société est en train de changer. Certains repères et rites de passage ont été ébranlés. Le problème, c'est que nous n'avons pas eu le temps de mettre en place de nouveaux rituels. Des questions existentielles peuvent surgir plus tôt aujourd'hui pour différentes raisons : la famille nucléaire n'est plus le seul modèle familial, les couples se séparent plus facilement, les adolescents restent adolescents plus longtemps… », observe Pierre-Yves Brissiaud.

Ainsi, à l'aube de la trentaine, certaines personnes ont l'impression qu'il est temps pour elles de devenir enfin adultes. Et ils le vivent comme une contrainte car ils sont nostalgiques de l'insouciance de la vingtaine. Comme s'ils voulaient prolonger leur adolescence le plus longtemps possible. Les célibataires craignent l'idée de ne pas trouver quelqu'un avec qui partager leur vie, les personnes en couple n'idéalisent plus le couple, le monde des affaires déçoit ou fait peur, les contraintes matérielles se multiplient…

La crise de la quarantaine est, comme la crise de la quarantaine, une crise de la quarantaine. S'il survient si tôt, c'est qu'un événement l'a peut-être anticipé. Comme par exemple un divorce, l'arrivée d'un enfant ou la perte d'un emploi.

Comment surmonter la crise existentielle ?

La crise existentielle ne peut être vécue sans souffrance. C'est ce qui nous permet d'avancer et de surmonter la crise. « La souffrance nous oblige à nous remettre en question, c'est nécessaire », insiste le spécialiste. Sortir de la crise nécessite un travail sur soi. On commence d'abord par faire le point et voir ce qui ne nous convient plus, puis on se demande de quoi on a besoin pour être heureux. Cette introspection peut se faire seul ou avec l'aide d'un thérapeute. 

Pour Pierre-Yves Brissiaud, il est important, en tant que psychopraticien, de valoriser la crise. « La crise existentielle n'arrive pas par hasard, elle est utile à la personne qui la traverse. Après avoir posé le diagnostic, j'aide mes patients à rentrer en eux-mêmes. C'est un travail plus ou moins long, cela dépend des personnes. Mais ce n'est généralement pas un exercice facile car nous vivons dans une société tournée vers l'extérieur dans laquelle on nous demande de faire mais pas d'être. L'homme n'a plus d'idéaux. Pourtant, la crise existentielle nous oblige à revenir à l'essentiel, à redonner ou enfin à donner un sens à notre vie ». Puisque la crise existentielle est un désaccord entre ce qu'on nous demande d'être et qui nous sommes vraiment, le but de la thérapie est d'aider les gens à trouver l'harmonie avec leur moi intérieur.

Certains profils sont-ils plus à risque que d'autres ?

Chaque individu est différent, donc chaque crise existentielle est différente. Mais il semble que certains profils soient plus susceptibles de passer par cette phase. Pour Pierre-Yves Brissiaud, les gens dits « bons à tous égards » et les gens très fidèles sont en danger. Ce sont en quelque sorte de bons élèves qui ont toujours tout bien fait et qui ont toujours répondu aux attentes des autres. Ils n'ont jamais appris à dire non et à exprimer leurs besoins. Sauf qu'au bout d'un moment, ça explose. "Ne pas exprimer ses besoins est la première violence que l'on s'inflige", prévient le psychopraticien.

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