Peur du noir : comment rassurer son enfant ?

 

Comment s'appelle la peur du noir ? A quel âge apparaît-elle ?

L'anxiété, principalement nocturne, de l'obscurité est appelée nyctophobie. Chez l'enfant, l'angoisse du noir apparaît vers l'âge de deux ans. Il prend conscience de la séparation d'avec ses parents à l'heure du coucher. En parallèle, son imagination débordante développera ses peurs : peur du loup ou des ombres par exemple.

La phobie des ténèbres chez les enfants et les bébés

« Si la phobie du noir est partagée par de nombreux enfants, la peur d'être réveillé en sursaut par un 'Maman, papa, j'ai peur du noir, je peux dormir avec toi ?' est le lot de plusieurs parents », témoigne Patricia Chalon. L'enfant a peur du noir car il est seul dans sa chambre, sans ses principaux repères : ses parents. « La peur du noir d'un enfant renvoie à la solitude, à la séparation d'avec ceux que l'on aime et non à la peur du noir à proprement parler », explique tout d'abord la psychologue. Lorsqu'un enfant est dans la chambre de ses parents, dans leur lit et dans le noir, il n'a plus peur. La phobie du noir chez les enfants cacherait donc autre chose. Explications.

Une peur partagée ?

Les parents, depuis la naissance de leur enfant, n'ont qu'un souhait : qu'il dorme paisiblement toute la nuit, et qu'eux-mêmes fassent de même ! « La peur du noir renvoie à celle de la solitude. Que ressent l'enfant vis-à-vis du parent qui le couche ? S'il sent que sa mère elle-même est inquiète ou anxieuse quand elle lui dit bonsoir, il n'arrêtera jamais de penser qu'être seul, la nuit, dans le noir, ce n'est pas si bon que ça », explique Patricia Chalon. Les parents qui redoutent la séparation le soir, pour diverses raisons, font ressentir à leur bambin leur stress au moment du coucher. Très souvent, ils reviennent une, deux ou trois fois de suite pour vérifier si leur enfant dort bien, et ce faisant, ils envoient un message « effrayant » à l'enfant. " L'enfant a besoin d'une certaine stabilité. Si un bambin demande plusieurs fois ses parents dans la soirée, c'est qu'il veut plus de temps avec eux », indique le psychothérapeute.

Pourquoi un enfant a-t-il peur du noir ? Une peur de l'abandon et un besoin de passer du temps avec les parents

« L'enfant qui n'a pas eu son récit du temps passé avec ses parents, les réclamera à l'heure du coucher. Câlins, histoires du soir, bisous, cauchemars… tout est prétexte pour qu'un des parents vienne à son chevet. Et il leur dira, à ce moment-là, qu'il a peur du noir, pour les retenir », ajoute le spécialiste. Elle recommande aux parents de prendre en compte les demandes de l'enfant et d'anticiper avant le coucher. « Les parents doivent avant tout privilégier la qualité. Être près de lui, lui raconter une histoire, et surtout ne pas rester près de l'enfant avec son téléphone à la main », précise également la psychologue. La peur est une émotion qui fait grandir. L'enfant se forge sa propre expérience sur ses peurs, il va apprendre à la gérer, petit à petit, notamment grâce aux paroles de ses parents.

Que faire quand un enfant a peur du noir ? mettre des mots sur les peurs

« L'enfant doit apprendre à s'endormir tout seul. Cela fait partie de son autonomie. Lorsqu'il exprime sa peur du noir, le parent ne doit pas hésiter à lui répondre, à en parler avec lui, quel que soit son âge », insiste le psy à ce sujet. Plus il y aura de temps pour discuter avant de s'endormir ou au réveil, de ce qui s'est passé le soir, plus cela rassurera l'enfant. La peur du noir est « normale » dans la petite enfance.

Veilleuse, dessins… Des objets pour aider votre enfant à ne plus avoir peur la nuit

Le psychologue recommande également de faire dessiner les enfants, surtout s'ils évoquent des monstres vus dans le noir. « Une fois que l'enfant a dessiné les terribles monstres qui peuplent ses nuits, on écrase le papier en insistant pour 'écraser' ces horribles personnages et on lui explique qu'on va tout mettre au pire endroit qui soit. , pour les détruire, c'est-à-dire les poubelles ! », précise Patricia Chalon. " Les parents doit absolument valoriser son enfant, à chaque étape de son développement. Lorsqu'il parle de ses peurs, le parent peut lui demander exactement ce qui lui fait peur. Ensuite, on demande à l'enfant de choisir une solution qui va le rassurer, comme mettre une veilleuse, laisser la porte ouverte, éclairer le couloir… », explique la psychologue. Pour elle, si c'est l'enfant qui décide de la meilleure solution pour ne plus avoir peur, alors il surmontera sa peur, et elle aura d'autant plus de chance de disparaître...

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