Allergies alimentaires : stop aux idées reçues

Comment dépister correctement les allergies alimentaires ?

Les symptômes sont toujours évidents

Faux. Si, parfois, les symptômes font immédiatement penser à une allergie comme dans le cas d'un gonflement des lèvres juste après avoir mangé des cacahuètes par exemple, la plupart du temps, c'est plus compliqué à lire. Démangeaisons, rhinite allergique, ballonnements, asthme, diarrhée… pourraient très bien être les signes d'une réaction allergique. Sachez que chez les plus jeunes, l'allergie alimentaire se manifeste le plus souvent par un eczéma. De plus, il est essentiel de reconnaître quand ces réactions se produisent. Si c'est systématiquement après la prise du flacon, c'est un indice. « Il est donc important de consulter rapidement et de ne pas perdre de temps à essayer d'autres laits, précise le Dr Plumey, nutritionniste. Surtout s'il y a un terrain allergique dans la famille. "

Allergie et intolérance, c'est pareil

Faux. Ce sont des mécanismes différents. L'allergie provoque une réaction du système immunitaire avec des manifestations plus ou moins violentes dans les minutes, voire dans les secondes qui suivent l'ingestion de l'aliment. D'autre part, en cas d'intolérance, le système immunitaire n'entre pas en jeu. L'organisme n'arrive pas à digérer certaines molécules présentes dans l'aliment et met plus de temps à se manifester, avec des symptômes moins évidents. C'est le cas, par exemple, des enfants intolérants au lactose (sucre du lait) qui manquent de lactase, une enzyme indispensable à la digestion du lactose. Tout comme les intolérants au gluten avec le blé.

Chez les plus jeunes, les allergènes sont moins nombreux que chez les adultes

Vrai. Plus de 80 % des allergies alimentaires chez les enfants de moins de 6 ans concernent principalement 5 aliments : blanc d'œuf, arachide, protéine de lait de vache, moutarde et poisson. En effet, les allergies apparaissent à l'âge où les enfants commencent à manger tel ou tel aliment. « Ainsi, avant l'âge de 1 an, les protéines du lait de vache sont le plus souvent en cause. Après 1 an, c'est surtout le blanc d'oeuf. Et entre 3 et 6 ans, plus souvent des cacahuètes », précise le Dr Etienne Bidat, allergologue pédiatrique. De plus, sans vraiment savoir pourquoi, les allergies alimentaires touchent davantage les enfants.

Un enfant peut être sensible à plusieurs substances

Vrai. L'organisme peut réagir fortement à des allergènes d'origines très différentes, mais qui sont similaires dans leur structure biochimique. C'est une allergie croisée. Par exemple, un enfant peut être allergique aux protéines de lait de vache et de soja, ou aux amandes et à la pistache. Mais parfois les liens sont plus surprenants. L'une des allergies croisées les plus courantes associe les fruits et légumes au pollen des arbres. Comme l'allergie croisée entre les pollens de kiwi et de bouleau.

S'il est allergique au saumon, il doit être allergique à tous les poissons

Faux. Ce n'est pas parce que votre tout-petit est allergique au saumon qu'il est allergique au thon. De même, après avoir mangé du merlu, un enfant peut avoir une réaction qui s'apparente à une allergie (boutons, démangeaisons, etc.), mais qui, en réalité, ne l'est pas. C'est ce qu'on appelle une « fausse » allergie. Il peut s'agir d'une intolérance à l'histamine, une molécule présente chez certaines espèces de poissons. D'où l'importance de consulter un allergologue pour poser un diagnostic fiable et ne pas supprimer inutilement certains aliments des menus des tout-petits.

Une bonne diversification est un moyen de prévention

Vrai. Les recommandations officielles recommandent d'introduire des aliments autres que le lait entre 4 mois et avant 6 mois. On parle de fenêtre de tolérance ou d'opportunité, car nous avons remarqué qu'en introduisant de nouvelles molécules à cet âge, l'organisme des enfants développe un mécanisme de tolérance à leur égard. Et si on attend trop longtemps, il peut avoir plus de mal à les accepter, ce qui favorise l'apparition de l'allergie. Ces conseils s'appliquent à tous les bébés, qu'ils aient ou non des terres atopiques. Ainsi, on n'attend plus l'âge d'un an pour lui donner du poisson ou des œufs lorsqu'il y a un terrain familial allergique. Tous les aliments, même ceux jugés les plus allergisants, sont introduits entre 4 et 6 mois. Tout en respectant le rythme de bébé, en lui donnant un nouvel aliment à la fois. Elle permet également d'identifier plus facilement d'éventuelles réactions d'intolérance ou d'allergie. 

Mon enfant peut manger une petite quantité des aliments auxquels il est allergique

Faux. En cas d'allergie, la seule solution est d'exclure totalement l'aliment en question. Parce que l'intensité des réactions allergiques ne dépend pas de la dose ingérée. Parfois, une infime quantité peut provoquer un choc anaphylactique, qui est une urgence potentiellement mortelle. La réaction allergique peut également être déclenchée simplement en touchant ou en inhalant la nourriture. De même, il faut être vigilant en cas d'allergie aux œufs et ne pas utiliser de produits cosmétiques qui en contiennent, comme certains shampoings. Il en va de même pour les huiles de massage à l'amande douce en cas d'allergie à la cacahuète.

Vigilance avec les produits industriels !

Vrai. Certes, les fabricants doivent mentionner la présence de 14 allergènes, même si les doses sont infimes : gluten, crustacés, arachides, soja… Mais sur l'emballage, certains termes sont encore obscurs. De même, si les aliments sans gluten sont estampillés de la mention « sans gluten » ou d'une oreille barrée, certains produits que l'on croyait sûrs peuvent en contenir (fromages, flans, sauces, etc.). Car dans les usines, on utilise souvent les mêmes lignes de production. Pour vous repérer, surfez sur les sites de l'Association française de prévention des allergies (Afpral), de l'Association Asthme et Allergies, de l'Association française des intolérants au gluten (Afdiag)… Et en cas de doute, contactez le service consommateurs.

Ils ne partent jamais en grandissant

faux Il n'y a pas de fatalité. Certaines allergies peuvent être transitoires. Ainsi, dans plus de 80 % des cas, l'allergie aux protéines de lait de vache guérit très souvent vers l'âge de 3-4 ans. De même, les allergies aux œufs ou au blé peuvent se résoudre spontanément. Avec les cacahuètes par exemple, le taux de guérison est estimé à 22%. Cependant, d'autres sont souvent définitifs. Il est donc indispensable de réévaluer l'allergie de votre enfant par des tests cutanés.

Réintroduire progressivement la nourriture aide à guérir

Vrai. Le principe de la désensibilisation (immunothérapie) est donner des quantités croissantes d'un aliment. Ainsi, le corps apprend à tolérer l'allergène. Si ce traitement est utilisé avec succès pour soigner les allergies aux pollens et aux acariens, du côté des allergies alimentaires, pour l'instant, c'est surtout dans le domaine de la recherche. Ce processus doit être effectué sous la supervision d'un allergologue.

A la crèche et à l'école, un accueil personnalisé est possible.

Vrai. Il s'agit du plan d'accueil individualisé (PAI) qui est élaboré conjointement par l'allergologue ou le médecin traitant, les membres du personnel de la structure (directeur, diététicien, médecin scolaire…) et les parents. Ainsi, votre enfant peut aller à la cantine tout en bénéficiant de menus adaptés ou il peut apporter sa boîte à lunch. L'équipe éducative est informée des aliments interdits et de la conduite à tenir en cas de réaction allergique. 

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