Comment choisir la bonne maternité

Comment choisir la bonne maternité : les facteurs à prendre en compte

Le choix de la maternité est une décision importante car elle influence le suivi de la grossesse et la façon de vivre l'accouchement. Mais quels sont les critères à retenir pour être sûr de ne pas se tromper au moment de prendre une décision ? Parfois, des facteurs indépendants de notre volonté entrent en jeu, principalement notre santé et celle du bébé. De plus, si celles qui habitent dans des zones très urbaines ont la chance de pouvoir hésiter entre plusieurs établissements, ce n'est pas le cas de celles qui vivent dans une région où les maternités sont rares. Dans certains cas, le choix est fait, contraint et forcé, sur le seul établissement disponible. Pour toutes les autres femmes enceintes, la décision est prise selon leurs propres souhaits.

Pour bien comprendre la situation actuelle, il faut remonter quelques années en arrière. Depuis près de vingt ans, on assiste à de nombreux changements dans la prise en charge de l'accouchement. En 1998, en effet, les autorités sanitaires ont décidé de réorganiser les hôpitaux et les cliniques de manière à permettre à toutes les femmes d'accoucher dans des conditions de sécurité maximale et de prodiguer à chaque bébé des soins adaptés à ses besoins. Dans cette logique, de nombreuses petites unités ont été fermées. Les maternités restantes sont désormais classées en trois niveaux.

Maternité type 1, 2 ou 3 : à chaque niveau sa spécificité

Il existe un peu plus de 500 maternités en France. Parmi ceux-ci, les établissements classés au niveau 1 sont les plus nombreux.

  • Maternités de niveau 1 :

Les maternités de niveau 1 sont les bienvenues grossesses "normales", ceux qui ne semble pas présenter de risque particulier. En d'autres termes, la grande majorité des femmes enceintes. Leur mission est de détecter d'éventuels risques pendant la grossesse afin d'orienter les futures mamans vers des maternités plus adaptées.

Leur équipement leur permet de faire face à n'importe quel scénario et de faire face à des livraisons difficiles imprévues. Étroitement liée à une maternité de niveau 2 ou de niveau 3, ils doivent, le cas échéant, assurer le transfert de la jeune femme et de son enfant vers une structure mieux à même de prendre en charge les problèmes survenus lors de l'accouchement.

  • Maternités de niveau 2 :

Les maternités de type 2 sont équipées deune unité de médecine néonatale ou de soins intensifs néonatals, sur place ou à proximité. Grâce à cette particularité, elles sont en mesure d'assurer le suivi et l'accouchement d'une grossesse normale lorsque la future maman le souhaite, mais aussi de gérer des grossesses plus compliquées (en cas de diabète gestationnel ou d'hypertension par exemple). Ils peuvent notamment accueillir bébés prématurés de 33 semaines et plus nécessitant des soins, mais pas de soins respiratoires lourds. En cas de problème grave identifié lors de l'accouchement, ils effectuent, dans les plus brefs délais, le transfert en maternité de type 3 le plus proche avec lequel ils opèrent en lien étroit.

  • Maternités de niveau 3 :

Les maternités de niveau 3 ontune unité de soins intensifs individualisés ou une unité de soins intensifs pédiatriques et maternels. Ils sont spécialement habilités à suivre les grossesses à risque (HTA sévère, grossesse multiple…) et accueillir les prématurés de moins de 32 semaines. Les bébés qui auront besoin d'une surveillance intensive, voire de soins lourds, comme la réanimation. Ces maternités sont mises en réseau avec des établissements de niveau 1 et 2 et les accompagnent dans la prise de décision importante. Cependant, ils peuvent bienvenue à toute future maman qui souhaite, même si sa grossesse se déroule normalement, surtout si elle habite à proximité.

Les niveaux ne préjugent pas forcément de la qualité des établissements et du savoir-faire de leur personnel. Ils sont essentiellement fonction des infrastructures médicales existantes en pédiatrie et en réanimation néonatale. Autrement dit, ils ne prennent en compte que la présence des équipes et des équipements nécessaires pour prodiguer des soins intensifs aux nouveau-nés souffrant de problèmes de santé graves (malformations, détresse, etc.) ou de prématurité de moins de 32 semaines.

De plus, dans toutes les régions, les différents types de maternités travaillent en réseau pour optimiser la qualité des soins offerts aux femmes enceintes et aux bébés. Par exemple, une équipe médicale peut décider d'hospitaliser dans une maternité de type 2 ou 3 une femme enceinte qui semble devoir accoucher prématurément avant 33 semaines. Mais, si après 35 semaines, tout rentre dans l'ordre, cette future maman pourra rentrer chez elle et mettre son enfant au monde, à terme, dans la maternité de son choix.

Si, au lieu d'accoucher comme prévu dans une maternité de type 2 ou 3, on se retrouve en urgence dans la salle de travail d'une unité de niveau 1, pas de panique. les le bloc obstétrical est plus ou moins le même partout, les équipes médicales ont des compétences identiques. Toutes les maternités sont en mesure de réaliser des accouchements difficiles, par voie basse ou par césarienne, en présence d'une sage-femme gynécologue ou d'effectuer manœuvres obstétricales spécifique. Ils ont également un anesthésiste en soins intensifs, un pédiatre et plusieurs sages-femmes dans leur équipe.

La future maman bénéficiera ainsi de l'assistance d'une équipe médicale complète de qualité et sera transférée dans les plus brefs délais avec son nouveau-né à la maternité de niveau 2 ou 3, mieux à même de lui prodiguer les soins nécessaires.

Analyser vos souhaits pour mieux choisir une maternité

Quand tout va bien, à vous de réfléchir avant de choisir une maternité plutôt qu'une autre. La première étape consiste à bien identifier leurs besoins et attentes. Il est essentiel de prendre une décision éclairée. N'oubliez pas que d'un établissement à l'autre, il y a beaucoup de choses différentes.

Certaines maternités sont connues pour avoir une approche plus médicalisée. Et même si vous n'y restez que peu de temps, ce séjour est une étape très importante dans votre vie de mère. Plus la maternité sera adaptée à vos besoins profonds, mieux vous vivrez votre accouchement et ses conséquences. Si dans votre région, il n'y a pas d'urgence à s'inscrire en maternité (dans certains endroits sont rares et il faut réserver très vite), donnez-vous du temps, attendez d'être sûr de vous et d'en savoir plus. contactez les établissements susceptibles de vous accueillir. Tout d'abord, essayez de déterminer ce que vous recherchez sur le plan « géographique » ainsi que médicalement.

Commencez par le lieu et posez-vous des questions simples. Considérez-vous la proximité comme un critère essentiel ? Parce que c'est plus pratique : votre mari, votre famille n'est pas loin, ou vous n'avez pas de voiture, ou vous connaissez déjà des sages-femmes ou des médecins de maternité… Alors, n'hésitez pas, inscrivez-vous au plus près.

Le besoin de sécurité peut jouer un rôle décisif. Comme nous l'avons dit, toutes les maternités sont en mesure de prendre en charge tous les accouchements, même les plus délicats. Mais si vous avez un tempérament agité, l'idée d'être éventuellement transférée pendant l'accouchement, ou peu après, dans une maternité mieux équipée peut vous déranger. Dans ce cas, portez votre choix directement à la maternité de niveau 3 la plus proche de chez vous.

Tout en sachant que ce type de démarche ne rassure pas forcément les femmes très anxieuses. L'équipement technique n'est pas la seule réponse, il faut savoir discuter de ses craintes avec le médecin et la sage-femme de l'établissement. Maïs d'autres facteurs doivent également être pris en compte : le type d'accouchement souhaité, la présence ou non d'une chambre « naturelle », la gestion de la douleur pendant et après l'accouchement, les préparatifs, l'aide à l'allaitement, la durée du séjour.

Définissez le type d'accouchement que vous souhaitez

Dans la plupart des maternités, nous proposons un accouchement assez « standard » qui consiste, schématiquement, à vous examiner à votre arrivée, à vous mettre sous surveillance et à mettre la péridurale lorsque vous en faites la demande. Une infusion instille des ocytociques (ocytocine) dans votre corps qui vont réguler les contractions. Ensuite, la sage-femme va casser le sac d'eau, si cela ne s'est pas produit spontanément. Vous passez ainsi le temps du « travail » plutôt serein, jusqu'au moment où la dilatation est complète. Il est alors temps de pousser, sous la direction de la sage-femme ou du gynécologue, et d'accueillir votre bébé.

Certaines femmes veulent s'impliquer davantage avec ce modèle. Ainsi ils retardent la mise en place de la péridurale voire s'en passent et développent des stratégies très personnelles. C'est un accouchement moins médicalisé, plus naturel. Les sages-femmes peuvent proposer à la future maman de prendre un bain chaud aux effets antalgiques, d'aller se promener, de se balancer sur un ballon… Et bien sûr de l'accompagner dans son projet ou, si elle change d'avis, de passer à une mode médicalisé. 

Une bonne façon de se préparer à ce type d'accouchement est : le « projet de naissance », qui s’écrit vers 4 mois de grossesse lors de l’entretien prénatal du 4ème mois. Cette idée vient de Grande-Bretagne où les femmes sont encouragées à écrire leurs souhaits d'accouchement en noir et blanc. Ce « projet » résulte d'une négociation entre l'équipe d'obstétrique et le couple pour une prise en charge personnalisée.

Le projet est discuté avec l'équipe sur des points précis. Pour cela, vous devez écrire ce que vous voulez. En général, la discussion tourne autour de questions assez récurrentes : pas d'épisiotomie lorsque cela est possible ; grande mobilité pendant le travail; le droit de garder votre bébé avec vous à sa naissance et d'attendre que le cordon ombilical ait fini de battre avant de le couper. 

Mais il faut savoir qu'on ne peut pas tout négocier. Notamment les points suivants : auscultation intermittente de la fréquence cardiaque fœtale (monitoring), examen vaginal par la sage-femme (dans une certaine limite, elle n'a pas besoin d'en faire une toutes les heures), pose de cathéter afin qu'une perfusion puisse être mise en place rapidement , injection d'ocytocines à la mère à la sortie du bébé, ce qui réduit le risque de saignement au moment de l'accouchement, autant d'actions prises par l'équipe en cas d'urgence.

Savoir comment la douleur sera gérée

Si vous n'envisagez même pas l'idée de sensations douloureuses, renseignez-vous sur les modalités de la péridurale, sur le tarif pratiqué dans l'établissement et sur la présence permanente de l'anesthésiste (il peut être de garde, c'est-à-dire joignable par téléphone). Demandez aussi s'il est « réservé » à la maternité ou s'il s'occupe aussi d'autres services. Enfin, sachez qu'en cas d'urgence médicale (une césarienne par exemple), l'anesthésiste peut ne pas être disponible à ce moment-là, il faudra donc attendre un peu. 

Si vous êtes tenté d'essayer sans péridurale, comme ça, "simplement" pour voir, vous confirmez que vous aurez toujours la capacité de changer d'avis pendant l'accouchement. Si vous avez décidé de vous passer de péridurale ou en cas de contre-indication formelle (il y en a peu), demandez quelles sont les autres solutions de gestion de la douleur (techniques, autres médicaments…). Enfin, dans tous les cas, renseignez-vous sur la manière dont la douleur sera gérée après l'accouchement. C'est un point important qu'il ne faut pas négliger.

A découvrir en vidéo : Comment choisir la maternité ?

En vidéo : Comment choisir la maternité

Maternité : renseignez-vous sur les préparatifs à l'accouchement

La préparation à l'accouchement commence souvent à la fin du deuxième trimestre de la grossesse. La Sécurité sociale prend en charge intégralement 8 séances à partir du 6ème mois de grossesse. Si la préparation n'est pas obligatoire, elle est fortement recommandée pour de nombreuses raisons :

Ils enseignent des techniques de relaxation efficaces pour décambrer le dos, le soulager et chasser la fatigue. La future maman apprend à bouger son bassin grâce à des exercices de bascule, pour localiser son périnée.

Les séances permettent d'apprendre et de se familiariser avec toutes les phases de l'accouchement. Une meilleure information permet de combattre les angoisses liées aux récits de naissances catastrophiques ou à une méconnaissance de ce moment.

Si la péridurale prévue n'a pas été possible lors de l'accouchement, les techniques apprises s'avéreraient alors précieuses pour « contrôler » la douleur. Les stages offrent souvent l'occasion de faire connaissance avec les sages-femmes de la maternité, donc peut-être celle qui vous assistera le jour J.

Maternité : précisez le séjour que vous souhaitez

Réfléchir à vos besoins après la naissance de votre enfant (même si c'est difficile à évaluer) vous guidera également dans votre choix d'établissement. La première question à se poser concerne naturellement la durée du séjour à la maternité.

Si vous avez décidé d'allaiter votre bébé Découvrez si la maternité dispose de sages-femmes spécialement formées pour aider à l'allaitement ? Sont-ils suffisamment disponibles pour vous donner le temps et le soutien dont vous avez besoin ?

Vous devez prendre en compte différents éléments :

  • Les chambres sont-elles individuelles ou non ? Avec douche dans la chambre ?
  • Y a-t-il un lit « accompagnant » pour que le père puisse rester ?
  • Combien y a-t-il de travailleurs dans des « suites de couches » ?
  • Y a-t-il une crèche ? Le bébé peut-il y passer ses nuits ou dort-il près de sa mère ? S'il reste dans la chambre de la mère, est-il possible de demander conseil la nuit ?
  • Existe-t-il des plans pour enseigner à la mère les compétences essentielles en matière de garde d'enfants? Les faisons-nous pour elle ou l'encouragez-vous à les faire elle-même ?

Visitez la maternité et découvrez l'équipe

Vous avez défini vos propres attentes dans tous les domaines. Il s'agit désormais de vous informer sur ce que les différents établissements vous proposent dans la réalité, en termes d'accueil, de sécurité et d'accompagnement. N'hésitez pas à utiliser le bouche à oreille et demandez à vos amis. Où ont-ils accouché ? Que pensaient-ils des services offerts par leur maternité?

Demandez à rencontrer tout le personnel, découvrez qui sera présent le jour de la livraison. Le docteur est toujours là ? La péridurale sera-t-elle demandée tôt ? A l'inverse, êtes-vous sûr de pouvoir en profiter ? Pourrez-vous demander une péridurale vous permettant de vous déplacer (pour cela, la maternité doit disposer de certains équipements) ? Comment soulager l'inconfort d'après les couches ? Quelle est la politique de la maternité vis-à-vis de l'allaitement maternel ? Tenez également compte du fait que vous avez de très bons contacts avec le personnel de la maternité ou, au contraire, que le courant ne passe pas entre vous et les sages-femmes.

Et puis n'hésitez pas à changer d'avis et à chercher un autre établissement. L'idée est que ces quelques jours vous aideront à récupérer et à commencer votre nouvelle vie de nouvelle maman.

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