Vaccin contre le VPH : efficace contre le cancer du col de l'utérus ?

Vaccin contre le VPH : efficace contre le cancer du col de l'utérus ?

En 2015, le nombre annuel de nouveaux cas de cancer liés aux papillomavirus humains était estimé en France à plus de 6. Mais il existe des moyens simples pour se protéger de cette infection sexuellement transmissible : la vaccination et le dépistage.

Qu'est-ce que le papillomavirus ?

Le virus du papillome humain, également appelé VPH, est un virus sexuellement transmissible, ou IST, qui peut provoquer des verrues génitales, de gravité variable. Elle est surtout connue pour entraîner des cancers comme celui du col de l'utérus par exemple, qui tue près de 1000 femmes chaque année. Il existe environ 150 types de papillomavirus. Pour Delphine Chadoutaud, pharmacienne, ce virus peut aussi provoquer « des cancers du rectum ou de la bouche à la suite de pratiques sexuelles qui touchent ces zones », mais aussi des cancers du pénis, de la vulve, du vagin ou de la gorge. .

Ces cancers mettent des années voire des décennies à se développer de manière asymptomatique. Selon le site papillomavirus.fr, « L'histoire naturelle du cancer du col de l'utérus commence par une infection causée par un papillomavirus humain cancérigène à haut risque. Dans environ 10 % des cas, le virus n'est pas spontanément éliminé de l'organisme. L'infection devient persistante et peut entraîner une prolifération cellulaire anormale et des dommages génétiques. Il existe alors un risque non négligeable d'évolution vers une lésion précancéreuse puis, dans certains cas, vers un cancer ».

Le vaccin contre le papillomavirus

« La vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) permet de prévenir les infections par les papillomavirus les plus fréquents, responsables, chez la femme, de 70 à 90 % des cancers du col de l'utérus », décrit le site de l'Assurance maladie. Cependant, le vaccin seul ne protège pas contre tous les cancers ou contre toutes les lésions précancéreuses. Pour limiter le risque de cancer du col de l'utérus, les femmes doivent se faire dépister régulièrement en réalisant un frottis du col de l'utérus, dès l'âge de 25 ans. Dans une étude publiée en octobre 2020 par le New England Journal of Medicine, des chercheurs ont suivi près d'1 million de femmes âgées de 10 ans. à 30 sur une période de 10 ans. Les résultats montrent que parmi les femmes vaccinées, le taux de cancer du col de l'utérus était de 47 cas pour 100 personnes alors qu'il était de 000 cas pour 94 personnes pour les femmes non vaccinées. Il révèle également que les femmes qui avaient été vaccinées contre le papillomavirus avaient un risque 100 % inférieur de contracter un cancer du col de l'utérus que les femmes non vaccinées.

Comment fonctionne le vaccin?

« Lors de la vaccination, on injecte un antigène qui va permettre de fabriquer des anticorps dans l'organisme », précise le pharmacien. Comme l'explique le site papillomavirus.fr, « Ces anticorps sont présents notamment dans le vagin, à la surface du col de l'utérus. Lors d'un rapport sexuel avec un partenaire porteur d'un des papillomavirus visés par la vaccination, les anticorps de la personne vaccinée se fixent sur les papillomavirus et les empêchent généralement de pénétrer dans les cellules, l'empêchant ainsi d'être infecté ».

Les vaccins disponibles

Il existe actuellement trois vaccins disponibles contre le papillomavirus humain :

  • un vaccin bivalent (qui protège contre les virus de types 16 et 18) : Cervarix®,
  • un vaccin quadrivalent (qui protège contre les virus de types 6, 11, 16 et 18) : Gardasil®,
  • un vaccin non avalent (qui protège également contre les virus de types 31, 33, 45, 52 et 58) : Gardasil 9®.

Les vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination initiée avec l'un d'eux doit être complétée par le même vaccin. La Haute Conseil de la Santé Publique (HAS) recommande également que toute nouvelle vaccination soit initiée avec le vaccin non avalent Gardasil 9®.

A quel âge faut-il se faire vacciner ?

Pour Delphine Chadoutaud, "le vaccin doit être fait avant le début de la vie sexuelle pour être plus efficace". Pour les filles et les garçons de 11 à 14 ans, la vaccination se fait en deux injections espacées de 6 à 13 mois. Entre 15 et 19 ans, il faut faire trois injections : la deuxième injection a lieu deux mois après la première, et la troisième six mois après la première. Après 19 ans, la vaccination n'est plus remboursée par la sécurité sociale. "La vaccination doit être discutée avec un médecin car la situation est différente entre un jeune de 25 ans encore vierge ou un jeune de 16 ans qui a déjà commencé sa vie sexuelle", ajoute le pharmacien.

Quels sont les effets secondaires ?

« Comme pour tous les vaccins, il y a des effets secondaires. Mais pour celui-ci, le rapport bénéfice/risque est très favorable », rassure Delphine Chadoutaud. Après la vaccination, il est par exemple possible de ressentir un engourdissement au bras, un bleu, une rougeur à l'endroit où la morsure a été réalisée. Dans des cas plus rares, certains patients souffrent de maux de tête, de fièvre ou de douleurs musculaires. Ces effets secondaires disparaissent généralement en quelques jours. S'ils persistent, n'hésitez pas à consulter votre médecin.

Contre-indications

Le site papillomavirus.fr met en garde les patients : « Il ne faut pas confondre les effets secondaires avec les contre-indications à la vaccination qui sont très rares. Certaines personnes ne peuvent pas être vaccinées pour des raisons liées à leur état. Ces contre-indications (maladie, grossesse pour certains vaccins, allergie…) sont bien connues et concernent chaque vaccin : avant de prescrire puis avant de pratiquer une vaccination, le médecin ou la sage-femme vérifie si la personne peut ou non être vaccinée. à l'heure prévue ».

Qui consulter ?

Le vaccin contre le papillomavirus humain peut être réalisé par un médecin, une sage-femme, ou une infirmière sur ordonnance dans un centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), un centre de planning familial et certains centres de vaccination. Publique. Le vaccin est pris en charge à 65% par la sécurité sociale sur présentation d'une ordonnance. La vaccination peut également être gratuite dans certains centres.

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