L'adoption internationale en forte baisse

Ils étaient 3551 en 2002 et ils ne sont que 1569 en 2012. Le nombre d'enfants adoptés à l'étranger a encore baissé en 2012, selon les derniers chiffres du Quai d'Orsay. Après le Cambodge, le Laos, un nouveau pays, Le Mali décidé fin 2012 de bloquer les adoptions internationales, plongeant les familles dont les demandes étaient en cours dans un profond désarroi. Les conflits armés, l'instabilité politique mais aussi les catastrophes naturelles, comme en Haïti en 2010, ont conduit à la suspension des adoptions dans de nombreux pays. En outre, il existe d'autres facteurs tels que le développement économique des anciens grands pays d'origine. La Chine, le Brésil et la Russie ont vu l'émergence d'une importante classe moyenne. L'élévation du niveau de vie de la population s'accompagne d'une diminution des abandons. « La protection de l'enfance est renforcée avec la mise en place de structures d'accompagnement des mères et de prise en charge des enfants abandonnés », explique Chantal Cransac, représentante de l'Agence française d'adoption (AFA). Ils ont désormais conscience que leur jeunesse est un atout ». Autre point positif : plusieurs pays se sont engagés dans une réforme pour mieux encadrer les procédures d'adoption en ratifiant la Convention de La Haye. Celui-ci stipule expressément que les enfants doivent être élevés en priorité dans leur famille ou adoptés dans leur propre pays. C'est pourquoi le Mali s'est doté d'un code de la famille qui fixe cette priorité et a donc décidé de se fermer aux adoptions internationales.

Des pays de plus en plus exigeants

Les pays d'origine fixent leurs propres critères : âge des adoptants, niveau de vie, mariage, etc. Face à l'afflux de demandes, ils deviennent de plus en plus sélectifs. En Chine, les adoptants doivent justifier d'un diplôme de niveau 4 (Bac). Les autorités refusent également de confier un enfant à des parents qui ont des revenus insuffisants, des problèmes de santé ou encore un surpoids. Depuis septembre 2012, les personnes souhaitant adopter en Russie doivent suivre une formation de 80 heures. Enfin, certains pays comme le Burkina Faso ou le Cambodge imposent tout simplement des quotas. Résultat : le nombre d'enfants adoptés diminue et les procédures s'allongent. Par exemple, des parents qui ont déposé un dossier d'adoption en 2006 en Chine ne voient que maintenant leur projet aboutir. Actuellement, les familles passant par l'AFA doivent se limiter à envoyer un dossier dans un seul pays. Les associations dans leur ensemble désapprouvent cette procédure. « La situation de l'adoption est trop fragile, déplore Hélène Marquié, présidente de l'association Cœur Adoption. L'actualité nous a montré que du jour au lendemain un pays peut fermer, les parents doivent pouvoir confier plusieurs projets à l'AFA. "

Le profil des enfants a changé

Parallèlement à l'allongement des procédures, le profil des enfants confiés à l'adoption internationale a changé. Les pays favorisent désormais l'adoption au niveau national, en particulier ceux qui ont ratifié la Convention de La Haye. Logiquement, les nationaux adoptent des enfants petits et en bonne santé. Les enfants proposés à l'adoption sont alors ceux qui ne sont pas adoptés dans leur propre pays. Elles sont «Avec des besoins spécifiques». Autrement dit, la plupart du temps, ils sont plus âgés ou frères et sœurs. Ils peuvent avoir un handicap, problèmes psychologiques ou des histoires difficiles. « Il y a 10 ans, lorsque nous avons rencontré des postulants, nous leur avons dit que cela pouvait prendre du temps mais qu'il y avait de grandes chances que leur projet se concrétise, explique Nathalie Parent, présidente d'Enfance et Familles Adoptées. (EFA). Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, il n'y a plus d'enfants jeunes et en bonne santé, les adoptants doivent savoir. « Afin de préparer et de sensibiliser les familles candidates à l'accueil, l'AFA organise depuis mars 2013 des réunions d'information mensuelles sur ces « différents » enfants. Les associations de parents adoptifs tiennent également à alerter les candidats sur cette nouvelle réalité. « Notre rôle n'est absolument pas de les influencer, c'est à eux de voir jusqu'où ils sont prêts à aller, poursuit Nathalie Parent. Chacun a ses propres limites. Mais de toute façon on ne va pas vers un enfant avec des besoins spécifiques par défaut. "

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