Procédures d'intervention pour un avortement

Procédures d'intervention pour un avortement

Deux techniques sont utilisées pour réaliser une interruption volontaire de grossesse :

  • technique de drogue
  • technique chirurgicale

Dans la mesure du possible, les femmes doivent pouvoir choisir la technique, médicale ou chirurgicale, ainsi que le mode d'anesthésie, local ou général.16.

Technique de médication

L'avortement médicamenteux est basé sur la prise de médicaments permettant de provoquer l'interruption de la grossesse et l'expulsion de l'embryon ou du fœtus. Il peut être utilisé jusqu'à 9 semaines d'aménorrhée. En France, en 2011, plus de la moitié des avortements (55%) ont été réalisés par médication.

Il existe plusieurs médicaments « abortifs », mais la méthode la plus courante consiste à administrer :

  • un anti-progestatif (mifépristone ou RU-486) ​​qui inhibe la progestérone, l'hormone qui permet la poursuite de la grossesse ;
  • en association avec un médicament de la famille des prostaglandines (misoprostol), qui déclenche les contractions de l'utérus et permet l'évacuation du fœtus.

Ainsi, l'OMS recommande, pour les grossesses d'âge gestationnel jusqu'à 9 semaines (63 jours) la prise de mifépristone suivie 1 à 2 jours plus tard de misoprostol.

La mifépristone est prise par voie orale. La dose recommandée est de 200 mg. L'administration de misoprostol est recommandée 1 à 2 jours (24 à 48 heures) après la prise de mifépristone. Elle peut se faire par voie vaginale, buccale ou sublinguale jusqu'à 7 semaines d'aménorrhée (5 semaines de grossesse).

Les effets sont principalement liés au misoprostol, qui peut provoquer des saignements, des maux de tête, des nausées, des vomissements, de la diarrhée et des crampes abdominales douloureuses.

En pratique, l'avortement médicamenteux peut donc être pratiqué jusqu'au 5st semaine de grossesse sans hospitalisation (chez soi) et jusqu'au 7st semaine de grossesse avec quelques heures d'hospitalisation.

A partir de 10 semaines d'aménorrhée, la technique médicamenteuse n'est plus recommandée.

Au Canada, la mifépristone n'est pas autorisée, en raison d'éventuels risques infectieux (et aucune entreprise n'a fait de demande de commercialisation de cette molécule au Canada, au moins jusqu'à fin 2013). Cette non-commercialisation est controversée et dénoncée par les associations médicales, qui considèrent l'utilisation de la mifépristone sans danger (elle est couramment utilisée dans 57 pays). Les avortements médicamenteux sont donc beaucoup moins courants au Canada. Elles peuvent être réalisées avec un autre médicament, le méthotrexate, suivi du misoprostol, mais avec une efficacité moindre. Le méthotrexate est généralement administré par injection et cinq à sept jours plus tard, des comprimés de misoprostol sont insérés dans le vagin. Malheureusement, dans 35 % des cas, l'utérus met plusieurs jours ou plusieurs semaines à se vider complètement (contre quelques heures avec la mifépristone).

La technique chirurgicale de l'avortement17-18

La plupart des avortements dans le monde sont pratiqués par une technique chirurgicale, le plus souvent par aspiration du contenu de l'utérus, après dilatation du col (soit mécaniquement, en insérant des dilatateurs de plus en plus gros, soit par voie médicinale). Elle peut être réalisée quel que soit le terme de la grossesse, soit par anesthésie locale, soit par anesthésie générale. L'intervention se déroule généralement dans la journée. L'aspiration est la technique recommandée pour l'avortement chirurgical jusqu'à un âge gestationnel de 12 à 14 semaines de gestation, selon l'OMS.

Une autre procédure est parfois utilisée dans certains pays, la dilatation du col de l'utérus suivie d'un curetage (qui consiste à « racler » la muqueuse de l'utérus pour éliminer les débris). L'OMS recommande de remplacer cette méthode par l'aspiration, qui est plus sûre et plus fiable.

Lorsque l'âge gestationnel est supérieur à 12-14 semaines, la dilatation et l'évacuation et des médicaments peuvent être recommandés, selon l'OMS.

Procédures d'avortement

Dans tous les pays qui autorisent l'avortement, sa réalisation est encadrée par un protocole bien défini.

Il faut donc se renseigner sur les modalités, les délais, les lieux d'intervention, l'âge légal d'accès (14 ans au Québec, toute jeune fille en France), les modalités de remboursement (gratuit au Québec et 100% remboursé en France).

Il faut savoir que les démarches prennent du temps et qu'il y a souvent des délais d'attente. Il est donc important de consulter rapidement un médecin ou de se rendre dans un établissement pratiquant des avortements dès la décision, afin de ne pas retarder la date de l'acte et risquer d'arriver à une date de grossesse quand cela est nécessaire. sera plus complexe.

En France par exemple, deux consultations médicales sont obligatoires avant l'avortement, séparées par un délai de réflexion d'au moins une semaine (2 jours en cas d'urgence). Des « consultations-entretiens » peuvent être proposées aux femmes avant et après l'opération, afin de permettre à la patiente de parler de sa situation, de l'opération et de recevoir des informations sur la contraception.19.

Au Québec, l'avortement est offert en une seule rencontre.

Suivi psychologique après un avortement

La décision d'interrompre une grossesse n'est jamais facile et l'acte n'est pas anodin.

Avoir été enceinte non désirée et avoir avorté peut laisser des traces psychologiques, susciter des interrogations, laisser un sentiment de doute ou de culpabilité, de tristesse, parfois de regret.

Bien entendu, les réactions à un avortement (qu'il soit naturel ou provoqué) sont diverses et spécifiques à chaque femme, mais un suivi psychologique doit être proposé à toutes.

Cependant, plusieurs études montrent que l'avortement n'est pas un facteur de risque psychologique à long terme.

La détresse émotionnelle de la femme est souvent maximale avant l'avortement puis diminue significativement entre la période précédant l'avortement et celle qui suit immédiatement.10.

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