Ilots de Langerhans

Ilots de Langerhans

Les îlots de Langerhans sont des cellules du pancréas qui jouent un rôle essentiel dans l'organisme. Ils contiennent des cellules bêta qui sécrètent de l'insuline, une hormone qui régule la glycémie. Chez les personnes atteintes de diabète de type 1, ce sont précisément ces cellules qui sont détruites. Les îlots de Langerhans sont donc au cœur de la recherche thérapeutique.

Anatomie

Les îlots de Langerhans (du nom de Paul Langherans, 1847-1888, anatomo-pathologiste et biologiste allemand) sont des cellules du pancréas, qui en compte environ 1 million. Constituées de cellules regroupées en amas – d'où le terme d'îlots – elles sont disséminées dans le tissu exocrine (substances sécrétant des tissus libérées en dehors de la circulation sanguine) du pancréas, qui à son tour produit les enzymes nécessaires à la digestion. Ces amas de cellules microscopiques ne représentent que 1 à 2 % de la masse cellulaire du pancréas, mais ils jouent un rôle essentiel dans l'organisme.

physiologie

Les îlots de Langerhans sont des cellules endocrines. Ils produisent différentes hormones : principalement l'insuline, mais aussi le glucagon, le polypeptide pancréatique, la somatostatine.

Ce sont les cellules bêta ou cellules β des îlots de Langerhans qui produisent l'insuline, une hormone qui joue un rôle vital dans l'organisme. Son rôle est de maintenir l'équilibre du taux de glucose (glycémie) dans le sang. Ce glucose sert de source d'énergie – en bref, de « carburant » – pour le corps, et son niveau dans le sang ne doit pas être trop bas ou trop bas pour que le corps fonctionne correctement. C'est précisément le rôle de l'insuline d'équilibrer la glycémie en aidant l'organisme à utiliser et/ou à stocker ce glucose selon qu'il est en excès ou en insuffisance.

Une cellule produit du glucagon, une hormone qui augmente la quantité de glucose dans le sang lorsque la glycémie est basse. Il provoque la libération du sucre stocké dans le sang par le foie et d'autres tissus du corps.

Anomalies / Pathologies

Diabète de type 1

Le diabète de type 1 ou insulinodépendant est dû à la destruction progressive et irréversible des cellules bêta des îlots de Langerhans par un processus auto-immun d'origine génétique. Cette destruction entraîne une carence totale en insuline, et donc un risque d'hyperglycémie lors de la prise de nourriture, puis d'hypoglycémie entre les repas, en cas de jeûne voire d'activité physique. Lors d'une hypoglycémie, les organes sont privés d'un substrat énergétique. S'il n'est pas régulé, le diabète peut donc induire de graves pathologies rénales, cardiovasculaires, neurologiques, gastro-entérologiques et ophtalmologiques.

Tumeur neuroendocrine du pancréas

C'est un type relativement rare de cancer du pancréas. Il s'agit d'une tumeur dite neuroendocrine (TNE) car elle prend naissance dans les cellules du système neuroendocrinien. On parle alors de TNE du pancréas, ou TNEp. Il peut être non sécrétant ou sécrétant (fonctionnel). Dans ce dernier cas, il provoque alors une sécrétion excessive d'hormones.

Traitements

Diabète de type 1

L'insulinothérapie compense le manque de production d'insuline. Le patient s'injectera de l'insuline plusieurs fois par jour. Ce traitement doit être suivi à vie.

Greffe de pancréas développé dans les années 90. Souvent couplée à une greffe de rein, elle est réservée aux patients diabétiques sévèrement atteints 1. Malgré de bons résultats, la transplantation pancréatique n'est pas devenue le traitement de choix du diabète de type 1, principalement en raison de la lourdeur de la procédure et des traitements immunosuppresseurs associés.

Greffe d'îlots de Langerhans est l'un des grands espoirs de la prise en charge du diabète de type 1. Elle consiste à ne transplanter que les cellules utiles, en l'occurrence les îlots de Langerhans. Prélevés dans le pancréas d'un donneur en état de mort cérébrale, les îlots sont isolés puis injectés par la veine porte dans le foie du patient. Une des difficultés réside dans la technique d'isolement de ces îlots. Il est en effet très difficile d'extraire ces amas microscopiques de cellules du reste du pancréas sans les endommager. Les premières greffes ont été réalisées à Paris dans les années 80. En 2000, le groupe d'Edmonton a obtenu l'insulino-indépendance chez 7 patients consécutifs greffés d'îlots. Le travail continue dans le monde entier. En France, un essai clinique multicentrique a débuté en 2011 dans 4 grands hôpitaux parisiens réunis au sein du « Groupement Ile-de-France pour la transplantation des îlots de Langerhans » (GRIIF). Les résultats sont prometteurs : après la greffe, la moitié des patients est sevrée d'insuline, tandis que l'autre moitié atteint un meilleur contrôle glycémique, une hypoglycémie réduite et des besoins en insuline réduits.

Parallèlement à ces travaux sur les greffes, la recherche se poursuit pour comprendre la croissance et la fonction de ces cellules, ainsi que la genèse et le développement de la maladie. L'infection des cellules bêta par un virus de l'herpès (qui pourrait être responsable d'une forme de diabète spécifique aux populations d'origine africaine), les mécanismes de croissance et de maturation des cellules bêta, l'influence de certains gènes impliqués dans la survenue de la maladie sont partie des pistes de recherche actuelles. L'idée est en effet de découvrir les facteurs qui déclenchent l'activation des lymphocytes T contre les cellules bêta, de trouver des solutions pour bloquer cette réaction auto-immune, de régénérer les îlots de Langerhans, etc.

Tumeur neuroendocrine du pancréas

La prise en charge dépend de la nature de la tumeur et repose sur différents axes :

  • chirurgie
  • chimiothérapie
  • traitements antisécrétoires pour diminuer les sécrétions hormonales de la tumeur

Diagnostique

Diabète de type 1

Le diabète de type 1 est une maladie d'origine auto-immune : les lymphocytes T commencent à reconnaître les molécules présentes dans les cellules bêta comme des agents infectieux à éliminer. Cependant, les symptômes apparaissent plusieurs mois voire plusieurs années après le début de ce processus. Il s'agit d'épisodes d'hypoglycémie et/ou de perte de poids importante malgré un bon appétit, des mictions fréquentes et abondantes, une soif anormale, une fatigue sévère. Le diagnostic est posé par la détection d'auto-anticorps dans le sang.

Tumeur neuroendocrine

Les tumeurs neuroendocrines sont difficiles à diagnostiquer en raison de la diversité de leurs symptômes.

S'il s'agit d'une tumeur neuroendocrine fonctionnelle du pancréas, elle peut provoquer une production excessive d'insuline. L'apparition ou l'aggravation d'un diabète initialement non insulino-dépendant doit également être recherchée chez l'homme de plus de 40 ans sans antécédents familiaux de diabète.

Un examen anatomopathologique de la tumeur permet de préciser sa nature (tumeur différenciée ou indifférenciée) et son grade. Un bilan complet de l'extension de la maladie à la recherche de métastases est également réalisé.

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