L'insulinome

L'insulinome

L'insulinome est un type rare de tumeur du pancréas qui se développe aux dépens des cellules sécrétrices d'insuline. Sa présence est à l'origine de crises d'hypoglycémie parfois sévères. Le plus souvent bénigne et de petite taille, la tumeur n'est pas toujours facile à localiser. Le taux de réussite de l'ablation chirurgicale est élevé.

L'insulinome, c'est quoi ?

Définition

Un insulinome est une tumeur du pancréas, appelée endocrine car elle provoque une sécrétion excessive d'insuline. Cette hormone hypoglycémiante est normalement produite de manière régulée par une classe de cellules du pancréas, les cellules bêta, pour abaisser la glycémie lorsqu'elle augmente trop. Mais la sécrétion d'insuline par la tumeur est incontrôlée, ce qui conduit à des épisodes d'hypoglycémie dite « fonctionnelle » chez l'adulte sain et non diabétique.

Environ 90 % des insulinomes sont des tumeurs bénignes isolées. Une faible proportion correspond à des tumeurs multiples et/ou malignes – ces dernières se distinguent par la survenue de métastases.

Ces tumeurs sont généralement de petite taille : neuf sur dix ne dépassent pas 2 cm, et trois sur dix mesurent moins de 1 cm.

Causes

La grande majorité des insulinomes apparaissent sporadiquement, sans cause identifiée. Dans de rares cas, des facteurs héréditaires sont impliqués.

Diagnostique

La présence d'un insulinome doit être envisagée lorsqu'un sujet non diabétique présente des symptômes d'épisodes récurrents d'hypoglycémie sans autre cause évidente (alcoolisme, insuffisance rénale, hépatique ou surrénale, médicaments, etc.).

L'insulinome se manifeste par des taux de glycémie très bas associés à des taux d'insuline anormalement élevés. Pour le démontrer, nous pratiquons un test à jeun d'une durée maximale de 72 heures sous contrôle médical. Le diagnostic repose sur des analyses de sang effectuées lorsque des symptômes d'hypoglycémie apparaissent. Le test est arrêté dès que la glycémie baisse trop.

Des examens d'imagerie sont ensuite effectués pour localiser l'insulinome. L'examen de référence est l'écho-endoscopie, qui permet une étude précise du pancréas à l'aide d'un tube souple équipé d'une caméra et d'une sonde échographique miniature, introduit dans le système digestif par la bouche. D'autres tests tels qu'un angio-scanner peuvent également être utiles.

Malgré les progrès de l'imagerie, la localisation des petites tumeurs reste difficile. Elle est parfois réalisée après chirurgie exploratrice grâce à une palpation associée à une échographie peropératoire, à l'aide d'une sonde échographique spécifique.

Les personnes concernées

Bien qu'étant la cause la plus fréquente d'hypoglycémie tumorale chez l'adulte, l'insulinome reste une tumeur très rare, touchant 1 à 2 personnes par million d'habitants (50 à 100 nouveaux cas chaque année en France).

Le diagnostic est souvent posé vers 50 ans. Certains auteurs notent une légère prédominance féminine.

Les facteurs de risque

Rarement, l'insulinome est associé à une néoplasie endocrinienne multiple de type 1, un syndrome héréditaire rare qui se manifeste par la présence de tumeurs dans plusieurs glandes endocrines. Un quart de ces insulinomes sont malins. Le risque de développer un insulinome serait également associé dans une moindre mesure à d'autres maladies héréditaires (maladie de von Hippel Lindau, neurofibromatose de Recklinghausen et sclérose tubéreuse de Bourneville).

Symptômes de l'insulinome

Les épisodes d'hypoglycémie profonde apparaissent le plus souvent - mais pas systématiquement - le matin à jeun ou après l'effort.

Effet sur le système nerveux de la carence en glucose 

Les symptômes comprennent une sensation de faiblesse et de malaise avec ou sans inconscience, des maux de tête, des troubles visuels, de la sensibilité, de la motricité ou de la coordination, une faim soudaine… Certains symptômes tels que la confusion ou des troubles de la concentration, de la personnalité ou du comportement peuvent simuler une pathologie psychiatrique ou neurologique, ce qui complique le diagnostic .

Manger hypoglycémiant

Dans les cas les plus sévères, l'hypoglycémie provoque un coma d'apparition brutale, plus ou moins profond et souvent accompagné de sueurs abondantes.

Autres symptômes

Ces symptômes sont souvent associés à des signes d'une réaction autonome à l'hypoglycémie :

  • anxiété, tremblements
  • la nausée,
  • sensation de chaleur et de transpiration,
  • pâleur
  • tachychardie…

     

Des épisodes répétés d'hypoglycémie peuvent entraîner une prise de poids.

Traitement de l'insulinome

Traitement chirurgical

L'ablation chirurgicale de l'insulinome donne de très bons résultats (taux de guérison autour de 90 %).

Lorsque la tumeur est unique et bien localisée, l'intervention peut être très ciblée (énucléation) et une chirurgie mini-invasive est parfois suffisante. Si la localisation est imprécise ou en cas de tumeurs multiples, il est également possible de réaliser une ablation partielle du pancréas (pancréatectomie).

Contrôle de la glycémie

En attendant la chirurgie ou si les symptômes persistent après la chirurgie, des médicaments tels que le diazoxide ou les analogues de la somatostatine peuvent aider à empêcher une chute excessive de la glycémie.

Traitements anticancéreux

Face à un insulinome malin inopérable, symptomatique ou évolutif, différents traitements anticancéreux peuvent être mis en œuvre :

  • La chimiothérapie doit être envisagée pour réduire une masse tumorale importante.
  • L'évérolimus, un agent antitumoral immunosuppresseur, peut être utile si l'hypoglycémie persiste.
  • La radiothérapie métabolique utilise des substances radioactives administrées par voie veineuse ou orale, qui se fixent préférentiellement sur les cellules cancéreuses pour les détruire. Elle est réservée aux tumeurs présentant peu de métastases osseuses et/ou évoluant lentement.

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