Accouchement : le retour rapide à domicile : qu'est-ce que c'est ?

A la maternité de l'hôpital de Tours, les mamans peuvent rentrer chez elles 48 heures après l'accouchement. Pendant 5 à 8 jours, des sages-femmes viennent à votre domicile. Le but? Accompagnement sur mesure de la maman et de son nouveau-né.

Dans sa barboteuse rose, Eglantine a toujours l'air un peu chiffonnée. Il faut dire qu'elle n'a que deux jours. Chantal, sa maman achève de laver son bébé sous l'œil bienveillant de Diane, une jeune sage-femme. " Pour nettoyer ses yeux, utilisez à chaque fois une compresse imbibée de sérum physiologique. Et surtout, n'oubliez pas de le faire passer du coin interne de l'œil vers l'extérieur… »Églantine lâche prise. Quant à Chantal, elle aime vraiment les chefs. " J'ai une fille de 5 ans, donc tous ces gestes sont un peu comme du vélo : ça revient vite ! Elle rit. Après une heure passée ensemble, le verdict tombe : pas de problème. Confiante et autonome, cette maman a réussi avec brio »l'épreuve« Du bain et des toilettes. Mais pour obtenir leur "certificat de sortie», Chantal et Églantine n'ont pas encore fini. Cette jeune mère est candidate à un retour rapide à domicile : seulement 48 heures après l'accouchement – ​​contre 5 jours en moyenne en France.

Retour rapide à domicile après l'accouchement : solliciter les familles

Les familles sont de plus en plus exigeantes, et il faut dire aussi que les contraintes budgétaires et le manque d'espace y sont aussi pour quelque chose. Avec près de 4 naissances, l'activité de la maternité Olympe de Gouges a augmenté de plus de 000% contre 20. Cette tendance à sortir les mères plus tôt gagne du terrain sur tout le territoire : en 2004, les sorties précoces concernaient déjà 2002 % des accouchements en Ile-de-France et 15 % en province.

Accouchement : un retour à domicile sous certaines conditions

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Depuis, le phénomène n'a cessé de s'étendre. " Nous voulons d'abord répondre à la demande des futurs parents », précise le Dr Jérôme Potin, gynécologue obstétricien, en charge de ce projet. Chantal confirme : son accouchement sous péridurale s'est bien passé » à peine deux heures », Et la petite Églantine affichait un très bon score à la naissance : 3,660 XNUMX kg. " Comme tout va bien, pourquoi rester ici plus longtemps ? Et puis, j'ai très envie de retrouver Judith, ma fille adulte, et aussi mon mari au plus vite. », glisse-t-elle.

A Tours, ce sortie prématurée de la maternité est donc librement choisi par les mères, mais pour être bénéfique, il doit être soigneusement préparé et encadré. Cette solution est généralement discutée avec la future maman pendant sa grossesse, pour lui laisser le temps de réfléchir. " Mais finalement, tout le monde ne pourra pas en profiter. Nous avons des critères de sélection très stricts », prévient le Dr Potin : habiter à moins de 20 km de l'hôpital, avoir une adresse fixe avec le téléphone, bénéficier d'un soutien familial ou amical à domicile…

Ensuite, médicalement, il faut pouvoir attester d'une grossesse et d'un accouchement sans souci. Cela n'empêche pas une mère césarisée, si tout s'est bien passé, de partir aussi tôt, c'est-à-dire trois ou quatre jours après l'accouchement, contre une bonne semaine en général. Quant au nouveau-né - les jumeaux étant exclus - il doit également être en bonne forme et ne pas avoir perdu plus de 7 % de son poids de naissance à la sortie de la maternité. Enfin, la nature du lien mère-enfant, le profil psychologique de la mère et son autonomie pour s'occuper de son nouveau-né sont pris en compte.

Le pédiatre a déjà scruté Eglantine. Aucun problème. Ses fonctions vitales, ses organes génitaux, son tonus, tout est parfait. Un examen ophtalmologique et un dépistage de la surdité ont été réalisés. Il a bien sûr été pesé et mesuré, et sa croissance semble déjà bien engagée. Mais pour obtenir votre bon avant tout le monde, Eglantine doit encore passer un test spécifique : un dosage de la bilirubine pour détecter un éventuel risque d'ictère sévère. Mais tout va bien. Avant de partir, le médecin donne à Chantal une prescription qui contient de la vitamine D, nécessaire au bon développement de l'enfant, et de la vitamine K, car cette mère a l'intention d'allaiter son bébé. Avant de quitter la salle, le pédiatre donne quelques conseils de sécurité supplémentaires, comme coucher son enfant sur le dos, ou ne pas fumer en sa présence… Eglantine sera alors revue à son 8e jour par un pédiatre de la ville.

Sortie précoce de la maternité : examen de la mère

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Maintenant, c'est au tour de maman d'être passé au crible. La sage-femme l'examinera pour s'assurer qu'elle peut rentrer chez elle dans les meilleures conditions. Elle est là vérifier sa tension artérielle, son pouls, sa température, avant d'observer attentivement ses jambes… Outre le danger hémorragique, les principaux risques de l'accouchement sont en effet l'infection et phlébite.

Elle vérifiera également la bonne cicatrisation de l'épisiotomie, fera une palpation utérine, puis surveillera la mise au sein pour vérifier l'efficacité de la succion… Un vrai check-up, et aussi l'occasion pour la mère de se poser toutes les questions qui la tracassent. Et pourquoi pas, si elle se sent encore fatiguée, dites-le. Vous pouvez complètement changer d'avis au dernier moment et décider de rester un ou deux jours de plus à la maternité. Ce n'est pas le cas de Chantal qui accueille avec un large sourire Yannick, son mari, venu les récupérer. Il a pris un congé paternité et promet d'aider à la maison, de faire les courses, de s'occuper des enfants... Pour ce papa, comme pour Judith la grande soeur de 5 ans, cette sortie anticipée est l'occasion de découvrir le bébé plus vite et à s'installer doucement dans cette nouvelle vie à deux.

La sortie précoce après l'accouchement : un suivi très personnalisé

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Depuis la mise en place de ce nouveau service au CHRU de Tours, plus de 140 mamans en ont déjà bénéficié. A terme, il est prévu d'accueillir une soixantaine de mamans chaque mois. A Rochecorbon, près de Tours, Nathalie fait partie des chanceuses. Confortablement installée sur son canapé, elle attend la visite de Françoise. Cette sage-femme hospitalière a été mise à disposition d'une structure privée, l'ARAIR (Association Régionale de l'Aide pour le Maintien et le Retour des Patientes à Domicile), et assure ainsi une parfaite continuité des soins.

Dans le salon, Eva, à peine une semaine, dort paisiblement dans son landau. " A la maternité, il faut s'adapter au rythme du personnel. Nous sommes souvent dérangés. A la maison, c'est plus facile. Nous nous adaptons au rythme de bébé », se réjouit Nathalie, la maman. La sage-femme qui vient d'arriver demande des nouvelles de la petite famille. " C'est vrai, nous partageons une forme d'intimité. Nous connaissons la maison, ce qui nous permet de trouver des solutions sur mesure », explique Françoise. Il y a quelques jours, Nathalie pensait que les mains d'Eva étaient un peu froides. Rien de plus simple que d'aller dans la chambre de bébé pour vérifier la température. Il y a aussi les chats, Filou et Cahuette. " Ils ne sont pas dangereux, mais ils sont curieux, donc mieux vaut ne pas laisser le bébé seul avec eux », conseille la sage-femme. Pour simplement les empêcher de se blottir dans le couffin quand il n'y est pas, Françoise conseille de mettre du papier aluminium, car ils détestent ça.

Après avoir fait le bilan médical de la maman, voici qu'Eva se réveille. Elle aussi aura droit à un examen détaillé, mais pour l'instant, elle semble plutôt affamée. Là encore, Françoise rassure la maman : « Elle joue avec le téton comme une Chuppa Chups, mais elle boit très bien ! La preuve, elle en prend 60 g en moyenne par jour. « Mais Nathalie grimace : » J'ai des micro-crevasses. C'est un peu serré. « Françoise lui explique qu'il faut étaler la dernière goutte de lait sur son mamelon ou appliquer des compresses de lait maternel : » Cela aide à mieux guérir. »Nathalie est une mère plutôt sereine, mais «grâce à ce suivi très personnalisé, on se sent cocooné ». Un soin sur mesure qui aurait également des effets bénéfiques sur le taux d'allaitement des mères.

Sortie anticipée de la maternité : accompagnement 24h/XNUMX

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En plus des visites régulières de la sage-femme pendant 5 à 8 jours, voire 12 jours si nécessaire, une hotline 24h/XNUMX a été mise en place. Cette hotline, dispensé par une sage-femme, permet conseiller les mamans à tout moment, voire en cas de problème plus grave de venir à leur domicile ou de les orienter vers l'hôpital.

« Mais à ce jour, nous n'avons eu aucune réhospitalisation, ni pour les bébés ni pour les mamans. », se réjouit le docteur Potin. " Et les appels sont plutôt rares et concernent principalement les pleurs du bébé et l'anxiété du soir », explique Françoise. Là encore, il suffit généralement de rassurer la mère : « Les premiers jours à la maison, le nouveau-né doit s'habituer à son nouveau monde, aux bruits, aux odeurs, à la lumière… Il est normal qu'il pleure. Pour l'apaiser, on peut le câliner, lui donner son doigt à sucer, mais on peut aussi le baigner, lui masser doucement le ventre… », explique la sage-femme. Nichée sur la poitrine de sa mère, Eva n'a pas attendu pour s'endormir. Repu.

Rapport réalisé en 2013.

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