Interruption médicale de grossesse

Une pratique strictement réglementée par la loi

Lorsque le diagnostic prénatal (échographie, amniocentèse) révèle que le bébé a une maladie grave ou que la poursuite de la grossesse met en danger la vie de la femme enceinte, le corps médical propose au couple une interruption médicale de grossesse (ou interruption thérapeutique de grossesse) . L'IMG est strictement encadrée et régie par l'article L2213-1 du code de la santé publique (1). Ainsi, selon la législation, « L'interruption volontaire de grossesse peut, à tout moment, être pratiquée si deux médecins membres d'une équipe pluridisciplinaire certifient, après que cette équipe a rendu son avis consultatif, soit que la poursuite de la grossesse met gravement en danger la santé de la femme, c'est-à-dire qu'il existe une forte probabilité que l'enfant à naître souffre d'une affection d'une gravité particulière reconnue comme incurable au moment du diagnostic. "

La loi ne fixe donc pas une liste des maladies ou malformations pour lesquelles l'IMG est habilité, mais les conditions de consultation de l'équipe pluridisciplinaire qui sera amenée à examiner la demande d'IMG et à donner son accord.

Si l'IMG est demandé pour la santé de la future maman, l'équipe doit réunir un minimum de 4 personnes dont :

  • un gynécologue-obstétricien membre d'un centre de diagnostic prénatal pluridisciplinaire
  • un médecin choisi par la femme enceinte
  • un travailleur social ou un psychologue
  • un spécialiste de l'état de la femme

Si l'IMG est demandé pour la santé de l'enfant, la demande est examinée par l'équipe d'un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN). La femme enceinte peut demander qu'un médecin de son choix participe à la consultation.

Dans tous les cas, le choix d'interrompre ou non la grossesse revient à la femme enceinte, qui doit avoir été préalablement informée de toutes les données.

Les indications de l'IMG

Aujourd'hui, il est rare que l'IMG soit réalisée en raison de l'état de santé de la femme enceinte. Selon le rapport des Centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal 2012 (2), 272 IMG ont été réalisées pour des raisons maternelles contre 7134 pour des raisons fœtales. Les motivations fœtales comprennent les maladies génétiques, les anomalies chromosomiques, les syndromes malformatifs et les infections qui pourraient empêcher la survie du bébé ou entraîner la mort à la naissance ou dans ses premières années. Parfois la survie de l'enfant n'est pas en jeu mais il sera porteur d'un grave handicap physique ou intellectuel. C'est notamment le cas dans le cas de la trisomie 21. Selon le rapport du CNDPN, les malformations ou syndromes malformatifs et les indications chromosomiques sont à l'origine de plus de 80 % des DIM. Au total, près des 2/3 des certificats IMG pour raisons fœtales sont réalisés avant 22 SA, c'est-à-dire à un terme où le fœtus n'est pas viable, indique ce même rapport.

Les progrès de l'IMG

Selon le terme de la grossesse et l'état de santé de la future maman, l'IMG se fait soit par voie médicale, soit par voie chirurgicale.

La méthode médicale se déroule en deux étapes :

  • la prise d'un anti-progestatif va bloquer l'action de la progestérone, une hormone essentielle au maintien de la grossesse
  • 48 heures plus tard, l'administration de prostaglandines va permettre de provoquer l'accouchement en induisant des contractions utérines et une dilatation du col de l'utérus. Un traitement antidouleur par perfusion ou analgésie péridurale est systématiquement réalisé. Le fœtus est alors expulsé naturellement.

La méthode instrumentale consiste en une césarienne classique. Elle est réservée aux situations d'urgence ou de contre-indication à l'utilisation de la méthode médicamenteuse. L'accouchement naturel est en effet toujours privilégié afin de préserver les éventuelles grossesses ultérieures, en évitant une cicatrice de césarienne qui fragilise l'utérus.

Dans les deux cas, un produit féticide est injecté avant l'IMG afin de provoquer l'arrêt du cœur fœtal et d'éviter la détresse fœtale.

Des examens du placenta et du fœtus sont proposés après l'IMG pour rechercher ou confirmer les causes des anomalies fœtales, mais la décision de les faire ou non revient toujours aux parents.

Deuil périnatal

Un suivi psychologique est systématiquement proposé à la mère et au couple pour traverser cette épreuve difficile du deuil périnatal.

S'il est bien accompagné, l'accouchement vaginal est une étape importante dans l'expérience de ce deuil. De plus en plus conscientes de la prise en charge psychologique de ces couples en deuil périnatal, certaines équipes de maternité proposent même un rituel autour de l'accouchement. Les parents peuvent également, s'ils le souhaitent, établir un projet de naissance ou organiser des funérailles pour le fœtus. Les associations s'avèrent souvent un soutien inestimable en ces temps difficiles.

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