Mère et fils : une relation unique

Une expérience totalement différente de la maternité

Mettre au monde un fils est une très belle aventure pour une mère. Grâce au petit garçon, elle va abriter dans son corps l'« autre sexe », le masculin, qu'elle ne connaît pas. Pour une mère, le fils est le petit gladiateur qui va conquérir le monde pour elle… Il va rattraper ce qu'elle n'a pu faire. Bref, c'est la réincarnation d'elle en tant qu'homme. En donnant naissance à un fils une mère pénétrée sur une autre planète, dans le monde des hommes… C'est toujours un peu désarçonnant d'avoir dans les bras, un « petit animal » dont on ne connaît pas le mode d'emploi ! Comment l'éduquer, l'aimer, et même le changer ? A la maternité, les questions sur le thème de la toilette, le fameux décalotage sont nombreuses.

Mère et fils doivent apprivoiser

La relation mère-fils ne procède pas de l'intuition, comme avec une fille, mais nécessite un apprentissage progressif. Les mères doivent composer, improviser sans partition et gérer cette boule d'énergie et de testostérone. Résultat, parce qu'on le connaît moins bien a priori, on est tenté de couvrir davantage son « fiston ». Et c'est ainsi que, dès les premiers jours, la « mère poule » est en route ! Toutes les études montrent que l'allaitement est beaucoup plus « collé-serré » avec un garçon. Les mamans s'adaptent plus volontiers à son rythme biologique veille — sommeil et se lèvent plus volontiers la nuit, comme si elles marquaient plus d'attention à ce petit être qui leur échappe !

Une relation séduisante entre mère et fils

C'est vrai, les mamans pardonnent tout à leur petit roi mâle. Il les fascine, les séduit, les envoûte ! Ils l'appellent même « mon petit bonhomme ». Depuis les découvertes de Freud et du « complexe d'Odipe » universellement partagé, on sait que les relations mère-fils sont marquées par une certaine « érotisation » comme disent les psys. Lorsqu'elles le voient devant elles, elles sont totalement séduites car elles retrouvent souvent leur propre père par un mouvement de flash-back. Cette sorte d'« Odipe inversé » est d'autant plus évidente que certaines caractéristiques (tache de naissance, place d'un grain de beauté, couleur de peau ou des yeux, etc.) sautent souvent une génération. Les réactivation de l'Œdipe aura bien sûr un impact sur les relations mère-garçon : le fils nourrit aussi un l'amour inconditionnel pour sa mère, qui restera, toute sa vie, son premier objet d'amour, sa déesse. Rien de troublant là-dedans : pour le petit garçon, épouser sa mère reste un rêve, la projection d'un idéal. Les mamans le savent bien, elles qui subissent, non sans fierté, la micro-jalousie en culotte courte !

Lire l'article « L'Œdipe : c'est quoi exactement ?«

Une mère n'aime jamais trop son fils

Ces relations fortes, parfois excessives, fascinent mais effraient les mères. Obsédés par le spectre d' Odipe, ils s'interdisent d'aimer passionnément leur petit garçon car ils craignent, en le ruminant trop, de le voir « devenir » mauviette, et pourquoi pas « gay » ! Les clichés ont une longue vie et c'est dommage. Les mères ne devraient pas limiter leur amour pour leur garçon, s'empêcher d'être doux, tendre, aimant, en tout cas, les premières années. N'exagérons pas ! Il n'est pas interdit de prendre un enfant malade dans son lit, de temps en temps… Le faire tous les jours est évidemment excessif. L'important est de fixer des limites et de faire preuve d'autorité. Une mère « assez bonne », rassurante sans étouffer, pourra donner à son fils un sécurité solide de base.

A partir de 2 ans, un fils a besoin de plus d'autonomie

Un garçon voudra tester son indépendance bien plus tôt qu'une fille. Dès l'âge de 2 ans, il tente de s'échapper, loin devant sa mère, tout en la regardant du coin de l'œil, pour vérifier qu'elle est toujours là. On peut avoir du mal à lui faire confiance, il faut comprendre sa volonté de grandir très vite… Et le lâcher un peu. Si les garçons ont tant besoin d'expérimenter, de grimper, d'explorer de nouveaux territoires, c'est autant pour dépenser leur énergie que pour testeur la prise de distance.

Une mère doit également entendre la pudeur naissante de son garçon, vers 5/6 ans. A ce moment délicat où les pulsions sont en sommeil, il faut faire attention à ne plus trop le câliner, l'embrasser. Certaines mamans ont beaucoup de mal à voir leur ex-bébé refuser farouchement leurs câlins. Ils pensent: il ne m'aime plus. Qu'est-ce que j'ai bien pu lui faire ? Pourquoi me déteste-t-il ?. Alors que c'est tout le contraire ! C'est bien parce qu'il l'aime trop que le petit garçon cherche à se détacher d'elle, à s'échapper de ses soutiens-gorge.

 Laisser une place pour le père est essentiel

Spontanément, les fils sont prêts à remplacer leur père, à devenir le « petit fiancé » de leur maman. Ce problème est plus prégnant dans les familles monoparentales, mais aucune constellation familiale n'est à l'abri. Laisser une place pour le père, ou pour une figure paternelle, c'est important. Essentiel même. A partir d'un certain âge, 4 ou 5 ans, si un petit garçon repoussé sa mère pour privilégier son père (« non, c'est papa qui m'habille ! Je veux y aller avec papa, pas toi ») il faut l'accepte. Tous les enfants ont une sorte de « passeport » pour la masculinité ou la féminité, passeport qui est tamponné, étape par étape, par le parent du même sexe. On n'y échappe pas, la virilité se transmet de père en fils. En formant son fils à devenir un homme, un père va contrebalancer l'amour maternel fusionnel.

Mère/fils : trouver la bonne distance

Le plus beau cadeau qu'une mère peut faire à son fils, c'est de pouvoir l'aimer de temps en temps dans la proximité, de temps en temps « à distance », d'être attentif aux désirs de son fils, au besoin qu'il a de visiter le vaste monde. Il ne l'en aimera que mieux en retour et il sera un Homme heureux. Ainsi, quelle que soit l'éducation qu'elles donnent, l'influence des mères sur leur fils est colossale pour les années à venir. Cerise sur le gâteau, ce sont elles qui détermineront en partie le choix de… la future épouse ! Dominatrice, exigeante, passive ? Souvent, le fils jettera son évolution sur une femme qui ressemble à sa mère… Ou qui en est l'opposé, ce qui revient au même. Si vous aimez votre garçon tendrement, sans excès, vous en ferez un homme épanoui dans sa vie sentimentale. Il deviendra, plus tard, un séducteur confiant et très apprécié par les femmes. Comme si, finalement, elles recherchaient en lui cette mère redoutable qui l'a si bien élevé et aimé…

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