palpation

palpation

Lorsqu'il s'agit de palper en médecine traditionnelle chinoise (MTC), nous nous référons à la fois à la palpation de certaines zones du corps et au pouls chinois. S'il paraît évident que la palpation peut être utile dans le diagnostic des troubles musculo-squelettiques, par exemple, il est plus difficile d'imaginer que la prise du pouls ou que l'examen spécifique de certains points de l'abdomen ou du dos puisse être révélateur de troubles internes. problèmes organiques. Pourtant, la prise du pouls a longtemps été, avec l'examen de la langue, l'outil privilégié des grands maîtres de la MTC pour poser leurs diagnostics – la phase d'interrogatoire peut se réduire à quelques questions.

pouls chinois

Le développement du diagnostic de l'énergie pulsée a été favorisé sous la dynastie confucéenne des Han (206 av. La prise des pouls était alors la seule technique de palpation acceptée, elle est ainsi devenue très fine et précise.

Impulsions radiales

Les six impulsions radiales sont prises en trois points situés sur les artères radiales de chacun des deux poignets. Ils reflètent chacun l'état énergétique d'un organe. Le praticien place trois doigts sur un poignet et palpe chaque position avec une pression variable :

  • L'index est placé à la position du "pouce", ainsi appelée parce qu'il est le plus proche du pouce. On sent le Qi du Ciel, c'est-à-dire celui des Organes du Foyer Supérieur (voir Triple Réchauffeur) : au poignet droit, le Qi du Poumon, et à gauche, celui du Cœur.
  • L'annulaire est placé à la « coudée » (quelques centimètres plus loin) et représente le foyer inférieur d'où provient le Qi de la Terre. Il fournit des informations sur l'état du rein Yin à gauche et du rein Yang à droite.
  • Entre ces deux doigts, le majeur se situe en position « barrière », charnière entre le Ciel et la Terre, là où l'Homme s'épanouit. Il évalue l'état des organes de digestion, logés au milieu du foyer, la Rate/Pancréas à droite et le Foie à gauche.

Cette façon de prendre le pouls n'est pas la seule, mais c'est la plus couramment utilisée aujourd'hui.

Chaque pouls est évalué de trois manières différentes – en fonction de la pression exercée – ce qui nécessite une grande habileté de la part du praticien. La palpation du niveau superficiel nécessite une légère pression avec les doigts. Il révèle les maladies de surface ainsi que l'état du Qi et du Poumon. Par exemple, c'est cette impulsion qui révélera qu'une personne est au premier stade d'un rhume et que le Qi de son Poumon doit lutter contre un Vent extérieur. Le niveau le plus profond est palpé en exerçant une forte pression sur l'artère, suivie d'un léger relâchement. Il renseigne sur l'état du Yin et plus particulièrement sur les Reins. Entre les deux se trouve le pouls intermédiaire, correspondant au Qi de la Rate/Pancréas et de l'Estomac et l'état du fruit de leur production, le Sang.

A ces aspects s'ajoutent des caractéristiques telles que le rythme, la force et la texture, qui classeront le pouls dans les 28 (ou 36, selon l'auteur) grandes catégories de qualités. Les types de pouls ainsi répertoriés se distinguent souvent par contraste d'une qualité à l'autre, mais peuvent aussi exprimer une qualité spécifique. De ces qualités seront déduites diverses caractéristiques, telles que Chaleur, Excès, Stagnation, etc. qui rentreront dans les grilles d'analyse diagnostique. Voici quelques exemples :

  • Un pouls rapide (plus de cinq battements par cycle respiratoire) révèle la présence de Chaleur. Au contraire, un pouls lent est associé au froid.
  • Une impulsion de corde est une impulsion dure et étroite qui ressemble à une corde de guitare tendue sous les doigts. Il signe les déséquilibres du Foie. C'est le pouls que l'on retrouve chez M. Borduas qui souffre de maux de tête dus à la Stagnation du Qi du Foie.
  • Un pouls mince, comme nous le constatons dans de nombreux cas (voir Dépression, Digestion lente ou Tendinite), est associé à la vacuité du sang. A peine la largeur d'un fil, il est perceptible, mais a très peu de force.
  • Un pouls glissant donne la sensation de perles qui roulent sous les doigts, c'est onctueux et onctueux, tout en rondeur. C'est un signe d'humidité ou de stagnation des aliments. C'est aussi le pouls de la femme enceinte.
  • En revanche, un pouls rugueux donne la sensation de quelque chose qui gratte les doigts et est une indication de la vacuité du sang.

Impulsions périphériques

L'utilisation des impulsions périphériques, au nombre de neuf, a précédé celle des impulsions radiales en médecine chinoise. En palpant les pouls de l'artère carotide, de l'artère fémorale ou de l'artère du pied, les médecins chinois pouvaient vérifier l'état du Qi sur un méridien particulier, souvent sur un point d'acupuncture précis. La mesure du pouls radial, plus pratique, a cependant supplanté l'utilisation des pouls périphériques et peu d'acupuncteurs les utilisent systématiquement.

Le discernement nécessaire

Le pouls est un élément diagnostique dont la subjectivité ne doit pas être négligée. Cette subjectivité peut provenir autant de l'expérience du praticien que de ses dispositions personnelles ou encore d'un simple détail comme la température des doigts… Il faut aussi savoir que le pouls reflète l'état immédiat du patient, qui peut être affecté. par des émotions inhabituelles, un rythme de vie plus mouvementé que la normale, des activités physiques avant sa visite, ce qu'il vient de manger ou encore le syndrome de la blouse blanche...

Les caractéristiques des impulsions peuvent varier très rapidement en fonction de facteurs ponctuels externes. Ils fournissent des informations très précieuses, mais celles-ci doivent être corroborées par d'autres éléments de l'examen. En revanche, ils ont l'avantage de permettre aux praticiens de vérifier rapidement l'efficacité d'un traitement. Comme le dit si bien le Dr Yves Réquéna : « Ce qui fait la grandeur d'un art médical, c'est en même temps sa faiblesse. "1

Zones du corps

La palpation de zones du corps (notamment l'abdomen et le dos), tout comme la prise du pouls, renseigne sur l'état de déséquilibre d'un organe ou d'un méridien. Le degré de résistance offert ou la douleur causée par la palpation de différentes zones du corps peuvent indiquer un excès ou un vide. Les points qui, lorsqu'ils sont ressentis, peuvent causer de la douleur sont appelés Ashi. La douleur sourde signale la vacuité tandis que la douleur aiguë est associée à l'excès. La température de la peau et son hydratation peuvent également être révélatrices.

De plus, la palpation spécifique de certains méridiens permet, entre autres, de déterminer quels points d'acupuncture peuvent être utiles pour le traitement, notamment en cas de douleurs musculo-squelettiques. La théorie moderne des points gâchettes – que l'on retrouve souvent à l'emplacement des points d'acupuncture – permet de soupçonner que la médecine chinoise n'ignorait pas totalement le mécanisme des chaînes musculaires (voir Tendinite).

Palpation de l'abdomen

L'abdomen est examiné en deux étapes. Tout d'abord, on palpe les points Mu (voir photo) qui donnent spécifiquement accès à l'énergie Yin de chacun des viscères. Ces points se trouvent sur la face antérieure du corps (la face Yin). En général, on peut dire que lorsqu'un point Mu est douloureux, c'est la structure (le Yin) de l'Organe correspondant qui est touchée.

Ensuite, la palpation se concentre sur des zones plus larges, chacune représentant un organe dans un ensemble appelé Hara (voir photo). Les coussinets de tous les doigts, regroupés comme une sonde, palpent chaque zone, idéalement avec une pression égale, pour obtenir des informations sur l'organe correspondant.

Cette technique peut être juxtaposée à celle de la palpation des quatre quadrants, méthode où l'abdomen est divisé en quatre zones anatomiques, délimitées par une ligne horizontale et une ligne verticale passant par l'ombilic. Chaque quadrant est sondé pour évaluer la possibilité qu'un organe soit endommagé.

Palpation du dos

Chaque viscère a son point Shu situé sur la première chaîne du méridien de la vessie qui traverse le dos de haut en bas, irriguant la chaîne ganglionnaire du système sympathique. Les points Shu peuvent être palpés un à un, voire en séquence continue à l'aide du « pinch-roll » (voir photo), une des techniques du massage Tuina. Situés sur la face postérieure (donc Yang) du corps, ils sont liés au fonctionnement des Organes, plutôt qu'à leur structure. Par exemple, si une douleur sourde apparaît à la palpation du point Rein (23V Shèn Shu), situé au niveau de la deuxième vertèbre lombaire, c'est l'indice d'un Rein Yang Void. Dans le cas de l'asthme du petit Zachary, la palpation du point Shu du méridien pulmonaire (13V Fei Shu) était particulièrement douloureuse, indiquant un asthme chronique.

De nouveaux points

L'évolution de la médecine chinoise depuis le début de l'ère moderne a apporté son lot de points nouveaux parmi lesquels on retrouve entre autres des points de diagnostic. Une sensation douloureuse à la palpation du point Dan Nang Xue (situé près du genou), par exemple, confirmera une inflammation de la vésicule biliaire. De plus, la douleur causée par cette condition sera soulagée en perforant le même point.

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