Psycho : Comment aider un enfant à libérer sa colère ?

Anne-Laure Benattar, thérapeute psycho-corporelle, reçoit enfants, adolescents et adultes dans son cabinet « L'Espace Thérapie Zen ». www.therapie-zen.fr.  

Anne-Laure Benattar, thérapeute psycho-corporelle, reçoit aujourd'hui Tom. Il est accompagné de sa mère. Depuis quelques mois, ce petit garçon de six ans montre des signes de stress, d'agressivité et une réactivité « en colère » importante, quel que soit le sujet, notamment avec sa famille. Récit d'une séance…

Tom, 6 ans, petit garçon en colère…

Anne-Laure Benattar : Pouvez-vous me dire depuis quand vous ressentez ce stress ou cette colère ?

À M : Je ne sais pas ! Peut-être depuis que notre chat est mort ? Je l'aimais beaucoup… mais je ne pense pas que ce soit ce qui me dérange.

A.-LB : Oui, c'est toujours triste de perdre un animal que l'on aime profondément… Si ce n'est pas ça qui t'agace, y a-t-il autre chose qui te met en colère ou qui te rend triste ? ?

À M : Oui… la séparation de mes parents depuis deux ans me rend vraiment triste.

AL. B : Oh je vois ! Alors j'ai une idée pour vous. Si tu veux, on jouera avec les émotions. Vous pouvez fermer les yeux et me dire où se trouve cette colère ou cette tristesse dans votre corps.

À M : Oui, je veux qu'on joue ! Ma colère est dans mon poumon.

A.-LB : Quelle forme a-t-il ? Quelle couleur ? Est-ce dur ou mou ? Est-ce que ça bouge?

À M : C'est un carré, très très gros, noir, qui fait mal, qui est dur comme du métal, et qui est tout bloqué…

A.-LB Bon je vois, c'est ennuyeux ! Pouvez-vous essayer de changer sa couleur, sa forme ? Le faire bouger, le rendre plus doux ?

À M : Oui, j'essaye… Ah ça y est, c'est un rond bleu maintenant… un peu mou, mais qui ne bouge pas…

A.-LB : Peut-être est-il encore un peu gros ? Si vous le réduisez, pouvez-vous le faire bouger ?

À M : Ah oui, il est maintenant plus petit ce tour, et il se déplace tout seul.

A.-LB : Alors, si vous le souhaitez, vous pouvez le saisir avec votre main, soit directement dans votre poumon, soit par la bouche, selon votre préférence, et le jeter ou le mettre à la poubelle…

À M : Ça y est, je l'ai attrapé dans mon poumon et je l'ai jeté à la poubelle, c'est petit maintenant. Je me sens beaucoup plus léger !

A.- LB : Et si maintenant tu penses à la séparation de tes parents, comment te sens-tu ?

Tom : JJe me sens mieux, très léger, c'est du passé, ça fait un peu mal quand même, mais aujourd'hui, on est plus heureux comme ça. C'est bizarre, ma colère est partie et ma tristesse est partie aussi ! C'est génial, merci !

Décryptage de la session

Personnifier les émotions, comme le fait Anne-Laure Benattar lors de cette séance, est un exercice de Programmation Neuro-Linguistique. Cela permet à Tom de matérialiser son émotion, de la faire évoluer en modifiant les différents aspects qu'elle prend (couleur, forme, taille, etc.) puis de la relâcher.

Aider un enfant à lâcher sa colère grâce à une « écoute active »

Écouter les émotions exprimées et celles qui se manifestent parfois à travers des symptômes, des cauchemars ou des crises, est un bon moyen de les mettre à jour, et surtout, de les accueillir avec bienveillance.

Une colère peut en cacher une autre…

Souvent, la colère cache une autre émotion, comme la tristesse ou la peur. Cette émotion cachée peut faire référence à des événements plus anciens ravivés par un événement récent. Dans cette séance, la colère de Tom est apparue à la mort de son petit chat, un deuil qu'il a réussi à faire et qui l'a renvoyé vers un autre deuil, celui de la séparation d'avec ses parents, qui le rend encore triste. Un deuil pour lequel il n'a peut-être pas pu libérer ses émotions, peut-être pour protéger ses parents.

Si le problème persiste, il peut arriver que cette colère doive encore être entendue ou digérée. Donnez à votre enfant le temps de digestion dont il a besoin, et éventuellement l'accompagnement d'un professionnel pourra être nécessaire pour parvenir à une résolution de cette situation.

 

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