Comportements à risque : une augmentation inquiétante chez les adolescents ?

Comportements à risque : une augmentation inquiétante chez les adolescents ?

L'adolescence a toujours été une période d'exploration des limites, d'expérimentation, de confrontation aux règles, de remise en cause de l'ordre établi. Par comportement à risque, nous entendons l'alcool, la drogue, mais aussi le sport ou la sexualité et la conduite automobile. Une augmentation constatée par plusieurs études, qui peut refléter un certain malaise de ces jeunes générations.

Les comportements à risque, en quelques chiffres

Selon une étude menée par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), la santé est rarement au cœur des préoccupations des jeunes. La majorité d'entre eux se considèrent en bonne santé et bien informés.

Pourtant, l'étude montre une augmentation des addictions (drogues, alcool, écrans), des troubles de l'alimentation et de la conduite dangereuse. Ces comportements ont des répercussions sur leur santé, mais aussi sur leurs résultats scolaires et leur vie sociale. Ils conduisent à l'isolement, à la marginalisation, à des troubles psychologiques à l'âge adulte.

Un constat qui appelle à la vigilance et au maintien de la prévention dans les écoles et les lieux de loisirs pour les jeunes.

Concernant le tabac, malgré les images sur les paquets de cigarettes, le prix élevé et les alternatives au vapotage, la consommation quotidienne est en hausse. Près d'un tiers des jeunes de 17 ans fument tous les jours.

La consommation d'alcool en grande quantité fait également partie des pratiques en augmentation, notamment chez les jeunes filles. A 17 ans, plus d'un sur deux déclare avoir été ivre.

Principalement chez les garçons, c'est la conduite en état d'ébriété ou trop rapide qui incite à la vigilance. Selon l'INSEE « les garçons paient un lourd tribut avec près de 2 décès chez les 300-15 ans sur 24, décès associés à des morts violentes, provoquées par des accidents de la route et des suicides. "

Le poids, un sujet de stress

Pour les adolescents et surtout pour les jeunes filles, le poids est un sujet préoccupant. La santé n'est pas la raison principale, c'est avant tout le diktat de l'apparence qui prévaut. Vous devez être mince, tailler dans le 34 et porter des jeans skinny. La marque Barbie et bien d'autres ont créé des poupées aux formes plus proches de la réalité, les magasins de vêtements proposent désormais des tailles jusqu'au 46, même des chanteuses et actrices avec Beyonce, Aya Nakamura, Camélia Jordana… présentent leurs formes féminines et en sont fières.

Mais à la fin du collège, 42% des filles sont trop grosses. Une insatisfaction qui conduit lentement à des régimes et à des troubles alimentaires (boulimie, anorexie). Des comportements liés à une maladie profonde qui peuvent conduire certaines jeunes filles à avoir des pensées suicidaires, voire à mettre leur vie en danger. En 2010, ils représentaient déjà 2 % des 15-19 ans.

Quel sens donnent-ils à cette mise en danger ?

Cécile Martha, Maître de conférences à l'Université STAPS (Sport Studies) a étudié le sens donné à ces comportements à risque actuels chez les étudiants STAPS. Elle distingue deux types de motivations : personnelles et sociales.

Les raisons personnelles seraient de l'ordre de la recherche de sensations ou d'épanouissement.

Les raisons sociales seraient liées à :

  • partage d'expérience;
  • valorisation sociale du dépassement ;
  • la transgression de l'interdit.

Le chercheur inclut également les pratiques sexuelles non protégées et présente le témoignage d'un étudiant qui parle du phénomène de « banalisation » des campagnes de prévention des MST (Maladies Sexuellement Transmissibles). Rachel, étudiante en Deug STAPS, parle du risque du sida : « nous (les médias) nous en parlons tellement qu'on n'y fait même plus attention ». Un peu plus tard dans l'interview, elle parle des gens en général pour dire que "maintenant il y a tellement de prévention, par rapport à il y a 15 ans, qu'on se dit" ben le mec que j'ai. devant moi logiquement ça doit être propre… ».

Comportements à risque et COVID

Les recommandations de distanciation sanitaire, de port du masque de couvre-feu, etc., les adolescents les comprennent mais force est de constater qu'ils ne les suivent pas toujours.

Quand les hormones bouillonnent, l'envie de voir des amis, de faire la fête, de rire ensemble est plus forte que tout. Flavien, 18 ans, en Terminale, comme beaucoup de ses amis, ne respecte pas les gestes barrières. « On en a marre de ne pas pouvoir vivre, sortir, jouer des matchs avec des amis. Je prends le risque parce que c'est vital ».

Ses parents sont désemparés. « On lui interdit de sortir après 19h pour respecter le couvre-feu, mais il s'éternise. Ils ne font rien de mal, ils jouent aux jeux vidéo, ils patinent. Nous le savons. Bien conscients de l'amende de 135 €, ils comprennent cependant que leur fils a besoin de vivre son adolescence et qu'ils ne peuvent pas le punir tout le temps. « Il ne peut pas coucher avec ses amis tout le temps. Alors souvent le week-end on ferme les yeux s'il rentre un peu plus tard ».

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