Masturbation ados : que faire pour éviter les tabous ?

Masturbation ados : que faire pour éviter les tabous ?

L'adolescence est le moment où le jeune garçon (fille) découvre la sexualité. Ce qu'il (elle) aime, les sensations de son corps, et la masturbation en fait partie. Les parents qui entrent dans leur chambre ou leur salle de bain sans frapper vont devoir repenser leurs habitudes, car ces adolescents ont besoin d'intimité. Il est normal qu'à cet âge, ils y réfléchissent, ils testent, échangent des informations sur la sexualité.

Un tabou qui peut être lié à l'éducation

Depuis plusieurs siècles, la masturbation est criminalisée par l'enseignement religieux. Tout ce qui était directement ou indirectement lié à la sexualité, y compris la masturbation, était considéré comme sale et interdit en dehors du mariage. L'acte sexuel était utile à la procréation, mais le mot plaisir ne faisait pas partie du terme.

La libération sexuelle de Mai 68 libère les corps et la masturbation redevient une pratique naturelle, de découverte du corps et de la sexualité. Pour les femmes et les hommes. Il est important de s'en souvenir car ces dernières années, le plaisir féminin avait été mis de côté.

Les cours d'éducation sexuelle à l'école donnent des informations très brèves. « On parle de procréation, d'organes génitaux, d'anatomie, mais la sexualité c'est bien plus » précise Andrea Cauchoix, coach Love. Les adolescents se retrouvent donc à échanger en secret des informations souvent tirées de films pornographiques qui n'évoquent pas le plaisir, l'amour, le respect de leur partenaire.

Comment les informer sans les gêner

"A tout âge, ce n'est pas facile de parler de sexe avec ses parents, encore moins à l'adolescence". Les parents ont un rôle à jouer d'abord dès la petite enfance. Lorsque le petit garçon ou la petite fille commence à « toucher » et qu'il (elle) découvre que certaines zones sont plus agréables que d'autres. « Surtout, il ne faut pas les arrêter ou leur dire que c'est sale. Au contraire, c'est la preuve d'une bonne santé mentale et d'un bon développement. A 4/5 ans, ils sont capables de comprendre qu'il faut le faire quand ils sont seuls ». Les enfants peuvent rapidement considérer la masturbation comme quelque chose d'interdit et de négatif s'ils sont réprimandés.

"Sans être trop intrusifs, les parents peuvent simplement signaler à l'adolescent que s'il (elle) a des questions ou des problèmes, ils sont là pour en parler." Cette simple phrase peut démystifier la masturbation et montrer que ce sujet n'est pas tabou.

Les films « American pie » sont un bon exemple d'un père qui essaie de dialoguer avec son adolescent qui utilise des tartes aux pommes pour se masturber. Il est très embarrassé lorsque son père aborde le sujet, mais lorsqu'il grandit, il réalise à quel point il a eu de la chance d'avoir un père qui l'écoute.

La masturbation féminine, encore trop peu évoquée

Lorsque vous tapez les mots-clés masturbation féminine sur les moteurs de recherche, les sites pornographiques apparaissent malheureusement en premier.

Cependant, la littérature pour enfants offre des œuvres intéressantes. Pour les pré-ados, « le guide du zizi sexuel » nouvelle édition d'Hélène Bruller et Zep, la créatrice du célèbre « Titeuf » est la référence, drôle et pédagogique. Mais il y a aussi "Sexperience" d'IsabelleFILLIOZAT et Margot FRIED-FILLIOZAT, Le Grand Livre de la puberté de Catherine SOLANO, La sexualité des filles expliquée aux nuls de Marie Golotte et bien d'autres.

Ce tabou autour de la masturbation féminine perpétue l'ignorance des jeunes filles à l'égard de leur corps. Il limite le plaisir aux relations sexuelles avec un partenaire, et les adolescentes ne découvrent le plaisir qu'à travers cela. La vulve, le clitoris, l'anus, le vagin, etc. Tous ces mots ne sont mentionnés que pendant la période, ou la consultation chez un gynécologue. Et le plaisir sans tout ça ?

Quelques chiffres pour en parler

Il est important de savoir que beaucoup de femmes se masturbent. C'est tout à fait normal et pas du tout farfelu.

Selon un sondage IFOP, réalisé pour le magazine Plaisir féminin, avec 913 femmes, âgées de 18 ans et plus. 74% des personnes interrogées en 2017 déclarent s'être déjà masturbées.

Par comparaison, seulement 19% disaient la même chose dans les années 70.

Du côté des hommes, 73% des hommes ont annoncé par le passé s'être déjà touché contre 95% aujourd'hui.

Environ 41 % des Françaises déclarent s'être masturbées au moins une fois au cours des trois mois précédant l'enquête. Pour 19%, la dernière fois remonte à plus d'un an et 25% déclarent ne jamais s'être caressés de leur vie.

Une enquête encore rare, qui montre à quel point l'information est importante pour les jeunes filles afin de lever le tabou, toujours présent, sur la masturbation féminine.

Soyez sympa! Laissez un commentaire