Les différents traitements des dysfonctions sexuelles féminines

Les différents traitements des dysfonctions sexuelles féminines

La première chose à faire : consultez votre médecin

Il faut toujours commencer par un bilan de santé ainsi qu'un bilan des médicaments pris. Cela peut suffire à trouver la cause d'une difficulté sexuelle. A noter que la pilule contraceptive ou les antidépresseurs sont régulièrement impliqués dans les troubles du désir sexuel.

Physiothérapie : rééducation des muscles pelviens

Le physiothérapeute ou la sage-femme qualifiée en rééducation périnéale peut être d'une aide pour certaines difficultés sexuelles.

En cas de difficulté à atteindre l'orgasme, la musculation périnéale peut aider à retrouver l'orgasme, notamment chez les femmes ayant eu des enfants, mais aussi chez les femmes plus âgées, même sans enfant.

Si vous avez un douleur coïtale or vaginisme, un travail sur les muscles du plancher pelvien (le périnée) est souvent utile. Mais elle ne peut se faire qu'après ou en parallèle d'un travail de psychothérapie dans le cas du vaginisme.

médicaments

Traiter les maladies concernées :

Lorsque le dysfonctionnement est imputable à un problème de santé affectant les organes génitaux (vaginite, infection urinaire, infection sexuellement transmissible, etc.), un traitement adapté est possible et contribue généralement au retour d'une vie sexuelle épanouie. Consultez les fiches correspondant à ces affections pour en savoir plus sur leur traitement.

Médicaments pour traiter le trouble du désir

Il existe actuellement un médicament, la flibansérine, commercialisé depuis 2015 sous le nom Addyi® aux États-Unis pour traiter les troubles acquis et généralisés du désir sexuel hypoactif chez les femmes préménopausées. Cependant, il est très controversé : dans l'étude qui a permis sa commercialisation, les femmes sous placebo ont eu 3,7 rapports sexuels par mois et les femmes prenant Flibanserin 4,4, soit 0,7 de plus de rapports sexuels par mois. D'autre part, les effets secondaires sont fréquents (36 % des femmes de l'étude ont signalé) avec des baisses de la pression artérielle, de la somnolence, des syncopes, des vertiges, des nausées ou de la fatigue. (Ce médicament est originaire de la famille des antidépresseurs).

Découvrez l'hormonothérapie

Les femmes qui, en accord avec leur médecin, choisissent le traitement hormonal ménopause  lorsqu'elles ressentent les premiers symptômes de la ménopause peuvent diminuer voire disparaître leurs symptômes de sécheresse des muqueuses vaginales. Mais ce traitement n'est pas efficace chez toutes les femmes.

Les femmes souffrant de Diminution de la libido lié à un insuffisance hormonale, le médecin peut également prescrire Testostérone, mais on sait peu de choses sur les effets à long terme de ce type d'hormonothérapie et son utilisation reste marginale et controversée. Un patch de testostérone (Intrinsa®) a été commercialisé, mais il a été retiré du marché en 2012. Il a été autorisé pour les femmes ayant un désir sexuel réduit et dont les ovaires avaient été retirés par chirurgie.

Nouveaux traitements pour les dysfonctionnements sexuels féminins

– Le laser fractionné. Il est utilisé pour traiter la sécheresse vaginale chez les femmes qui ne peuvent ou ne veulent pas bénéficier des hormones de type œstrogène. Une fine sonde est insérée dans le vagin et envoie des impulsions laser indolores. Cela provoque des micro brûlures qui, en cicatrisant, vont stimuler les capacités d'hydratation vaginale (on parle de revitalisation vaginale). En trois séances espacées d'environ un mois, les femmes retrouvent une lubrification confortable. Cette méthode est également utilisée au niveau vulvaire. Il permet aux femmes ayant subi un traitement pour un cancer du sein ou de l'utérus de retrouver une sexualité confortable. Le laser vaginal fractionné n'est malheureusement pas pris en charge par l'Assurance Maladie en France et le prix d'une séance est d'environ 400€

- Fréquence radio. Une fine sonde insérée dans le vagin envoie des impulsions d'ondes radiofréquences qui provoquent une douce chaleur dans les profondeurs. La femme ressent une chaleur locale. Cela a pour effet de raffermir les tissus et de raviver les capacités de lubrification vaginale. En 3 séances à environ 1 mois d'intervalle, les femmes retrouvent une bonne lubrification, et aussi plus de sensations de plaisir et des orgasmes plus forts et plus faciles (grâce au resserrement des tissus), et voient très souvent leurs petits problèmes urinaires disparaître. (picotements, petite goutte qui dérange…). La radiofréquence n'est pas prise en charge par l'Assurance Maladie et elle reste à un prix élevé (environ 850 € la séance).

Pourquoi ne pas prendre rendez-vous avec un sexologue ?

Parfois, un approche pluridisciplinaire, ce qui laisse place à l'intervention d'un sexologue, permet de traiter dysfonctionnements sexe5-7 . Au Québec, la plupart des sexothérapeutes exercent en pratique privée. Ça peut être séances individuelles ou en couple. Ces séances peuvent aider à calmer la frustration et les tensions ou conflits conjugaux causés par les difficultés vécues dans la vie sexuelle. Ils contribueront également à augmenter l'estime de soi, qui est souvent maltraitée dans de tels cas. 

Les 6 approches de la sexothérapie :

  • La thérapie cognitivo-comportementale  vise notamment à briser le cercle vicieux des pensées négatives sur la sexualité (et les comportements qui en découlent) en identifiant ces pensées et en essayant de les désamorcer ; elle consiste aussi à prescrire des exercices de communication ou des exercices physiques pour le couple. Cette approche de psychothérapie individuelle permet d'explorer et de comprendre le problème en analysant les pensées, les attentes et les croyances de la personne au sujet de la sexualité. Celles-ci dépendront des expériences vécues, de l'histoire familiale, des conventions sociales, etc. Comme exemples de croyances convaincantes : « le seul vrai orgasme est vaginal » ou « en me concentrant sur mon désir de jouir, j'atteindrai l'orgasme ». Cela crée des tensions internes qui, au contraire, diminuent la satisfaction sexuelle. En cas de baisse de la libido ou d'incapacité à atteindre l'orgasme, c'est l'approche privilégiée. Elle peut également être utile en cas de douleurs coïtales, en complément de la kinésithérapie. Consultez un psychologue ou un sexologue familier avec cette approche.
  • Thérapies traumatiques. Lorsqu'une femme a subi des violences (violences intra-familiales dans son enfance, violences sexuelles, violences verbales), des méthodes existent actuellement pour soigner les dommages psychologiques causés par ces traumatismes : EMDR, intégration du cycle de vie (ICV), Brainspotting, EFT… sont très thérapies actives.
  • L'approche systématique, qui examine l'interaction des conjoints et leur effet sur leur vie sexuelle;
  • LESapproche analytique, qui tente de résoudre les conflits internes à l'origine des problèmes sexuels en analysant l'imaginaire et les fantasmes érotiques ;
  • L'approche existentielle, où la personne est encouragée à découvrir ses perceptions de ses difficultés sexuelles et à mieux se connaître ;
  • leapproche sexo-corporelle, qui prend en compte les liens indissociables corps – émotions – intellect, et qui vise une sexualité satisfaisante à la fois individuellement et relationnelle.

Chirurgies

La chirurgie n'a pratiquement aucune place dans le traitement des dysfonctionnements sexuels.

Il peut être fait chez les femmes atteintes d'endométriose et de douleurs à la pénétration pour enlever les kystes impliqués.

Dans certains cas de vestibulite (douleur intense entre les deux petites lèvres au moindre contact), certains chirurgiens ont pratiqué des vestibulectomies. Ces chirurgies ne sont pratiquées que lorsque toutes les autres approches possibles ont été épuisées sans obtenir un résultat satisfaisant.

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