Amibe : sa fonction dans notre corps

Amibe : sa fonction dans notre corps

Une amibe est un parasite qui circule librement dans l'environnement et notamment dans les eaux sales. Certains d'entre eux prolifèrent dans le tube digestif humain. Si la majorité des amibes sont inoffensives, certaines sont à l'origine de maladies parfois graves. On fait le point.

Qu'est-ce qu'une amibe ?

Une amibe est un être vivant eucaryote unicellulaire appartenant au groupe des rhizopodes. Pour rappel, les cellules eucaryotes sont caractérisées par la présence d'un noyau et d'organites contenant du matériel génétique et séparés du reste de la cellule par une membrane phospholidique.

Les amibes ont des pseudopodes, c'est-à-dire des extensions cytoplasmiques temporaires pour la locomotion et la capture de proies. En effet, les amibes sont des protozoaires hétérotrophes : elles capturent d'autres organismes pour se nourrir par phagocytose.

La plupart des amibes sont des organismes libres : ils peuvent être présents dans tous les compartiments de l'environnement. Ils apprécient les milieux humides, en particulier les eaux douces chaudes dont la température varie de 25°C à 40°C. Cependant, il existe un certain nombre d'amibes qui parasitent le tube digestif humain. La plupart des amibes ne sont pas pathogènes.

Quelles sont les différentes amibes ?

Certaines amibes se logent dans le tube digestif de l'homme tandis que d'autres se trouvent dans notre environnement. Seul un petit nombre d'amibes sont pathogènes.

Amibés

Agents pathogènes

Non pathogène

Des parasites intestinaux

  • Entamoeba histolytica (provoque une amibiase)
  • Entamoeba Hartmanni
  • entamoeba coli
  • Entamoeba polecki
  • Endolimax nana
  • Iadamoeba (pseudolimax) bütschlii
  • Entamoeba dispar
  • Dientamoeba fragilis

Parasites gratuits

  • Naegleria Fowleri

(provoque le méningo-encéphalite)

  • Acanthamoeba

(provoque le kératite, encéphalite, sinusite ou lésions cutanées ou pulmonaires)

  • Hartmanelle

(méningite, encéphalite, kératite, lésions pulmonaires et bronchiques)

Amibe intestinale non pathogène

Ces amibes sont fréquemment retrouvées dans les examens parasitologiques des selles. Leur présence indique une contamination liée au danger fécal, mais ils sont généralement non pathogènes. Parmi ces dernières, on trouve des amibes du genre :

  • Entamoeba (hartmanni, coli, polecki, dispar);
  • Endolimax nana ;
  • Iadamoeba (pseudolimax) bütschlii;
  • Dientamoeba fragilis;
  • et ainsi de suite

Pathologies liées aux amibes

Amibiase, méningite, encéphalite, kératite, pneumo-bronchite, etc., ces pathologies peuvent être causées par des amibes le plus souvent présentes dans l'eau ou les aliments souillés par les selles. Ces pathologies souvent graves restent rares. Les plus connues sont l'amibiase intestinale, la méningo-encéphalite à Naegleria Fowleri et la kératite à Acanthamoeba.

Amibiase intestinale (amibose)

L'amibiase est une grave maladie digestive et hépatique causée par Entamoeba histolytica, la seule amibe intestinale du genre Entamoeba capable d'envahir les tissus et considérée comme pathogène.

L'amibiase est l'une des trois principales maladies parasitaires responsables de morbidité dans le monde (après le paludisme et la bilharziose). L'amibiase est fréquente chez zone tropicale et intertropicale. Les formes les plus symptomatiques se trouvent principalement en Inde, en Asie du Sud-Est, en Afrique et en Amérique tropicale.

L'infection est plus fréquente chez enfants et principalement dans les pays peu équipés en hygiène collective (pays moins industrialisés). Dans les pays industrialisés, elle touche principalement les voyageurs d'une région à forte prévalence de la maladie.

La contamination se fait par voie orale, par ingestion nourriture ou eau contaminée (fruits et légumes) ou par enintermédiaire de mains contaminées. La dissémination est réalisée par des kystes résistants contenus dans les selles qui contaminent le milieu extérieur.

La gravité de la maladie est due à la pathogénicité spécifique du parasite et à sa capacité à se diffuser dans les tissus, en particulier le foie.

Méningo-encéphalite causée par Naegleria Fowleri

La méningo-encéphalite à Naegleria Fowleriest rare : depuis 1967, au total, seuls 196 cas de méningo-encéphalite ont été recensés dans le monde, tous n'étant pas liés à cette amibe.

La contamination se fait par inhalation d'eau contaminée (lors de baignades par exemple).

Les eaux chaudes rejetées en aval des installations industrielles, notamment des centrales électriques, sont particulièrement menacées. A noter que les enfants sont les cibles privilégiées des amibes.

L'amibe pénètre à travers la muqueuse nasale pour atteindre le cerveau et s'y développe ensuite. La maladie causée par Naegleria Fowleri entraîne une inflammation du cerveau (méningo-encéphalite). Les symptômes les plus courants sont :

  • maux de tête ;
  • inconfort;
  • Convulsions;
  • somnolence;
  • agitation parfois anormale.

La maladie peut être mortelle si elle n'est pas diagnostiquée.

Kératite à Acanthamoeba

Il s'agit d'une inflammation de la cornée causée par l'amibe Acanthamoeba, fréquemment retrouvée dans le sol, le sol et l'eau (aussi bien l'eau de mer que l'eau du robinet ou celle des piscines, etc.). Un Acanthamoeba se présente sous deux états : à l'état trophozoïte et à l'état kystique, ce dernier résiste aux environnements extrêmes afin de garantir sa survie.

Dans 80 % des cas, la maladie touche les porteurs de lentilles de contact. En effet, ces derniers provoquent des irritations et délimitent une cavité où les amibes peuvent se multiplier. Les 20% restants concernent les habitants des régions au climat sec.

L'inoculation se fait en déposant sur la cornée des kystes mis en contact par un doigt sale, une lentille de contact insuffisamment nettoyée ou rincée, de l'eau, un objet contondant (brin d'herbe, attelle de bois, etc.), du vent poussiéreux, etc.

L'apparition de cette kératite se caractérise par une sensation douloureuse de corps étranger avec larmoiement, et parfois par une photophobie. Une rougeur des yeux, une diminution de l'acuité visuelle et un œdème des paupières sont fréquents. Lorsque le traitement n'est pas démarré à temps et/ou s'avère inefficace, la progression en profondeur des amibes se poursuit avec des atteintes de la chambre antérieure, puis de la chambre postérieure, de la rétine et enfin on observe dans les cas sévères des métastases cérébrales soit par voie hématogène ou par voie nerveuse (le long du nerf optique).

Diagnostic des pathologies amibiennes

L'examen clinique doit toujours être complété par des prélèvements en cas de suspicion d'amibe.

Amibiase intestinale (amibose)

Tout d'abord, l'examen clinique met le médecin sur la bonne voie. La méthode utilisée pour confirmer le diagnostic dépend de la localisation de l'infection :

Infection intestinale

  • Examen microscopique des selles et dosage immunoenzymatique dans les selles ;
  • Recherche d'ADN parasitaire dans les selles et/ou tests sérologiques.

Infection extra-intestinale

  • Imagerie et tests sérologiques ou essai thérapeutique d'un amibicide.

Méningo-encéphalite à Naegleria Fowleri

  • Examen physique ;
  • Des tests d'imagerie, tels que la tomodensitométrie (TDM) et l'imagerie par résonance magnétique (IRM), sont effectués pour écarter d'autres causes possibles de l'infection cérébrale, mais ils ne peuvent pas confirmer que l'amibe est responsable ;
  • La ponction lombaire et l'analyse du liquide céphalo-rachidien confirment le diagnostic ;
  • D'autres techniques peuvent être réalisées dans des laboratoires spécialisés et sont plus susceptibles de détecter les amibes. C'est le cas, par exemple, d'une biopsie de tissu cérébral.

Kératite à Acanthamoeba

  • Examen et culture des grattages cornéens ;
  • Le diagnostic est confirmé en examinant la biopsie de surface de la cornée, colorée au Giemsa ou au trichrome, et en la cultivant dans des milieux spéciaux.

Traitements des pathologies amibiennes

Les pathologies dues aux amibes nécessitent généralement un traitement rapide afin d'éviter les complications. Les traitements sont généralement médicamenteux (antiamibiens, antifongiques, antibiotiques, etc.) et parfois chirurgicaux.

Amibiases intestinales

Le traitement consiste en l'administration d'un antiamibien diffusible et d'un antiamibien « de contact ». La prévention contre l'amibiase repose essentiellement sur la mise en œuvre de règles d'hygiène individuelles et collectives. En l'absence de support, le pronostic reste sombre.

Méningo-encéphalite amibienne à Naegleria Fowleri

Cette condition est le plus souvent fatale. Les médecins utilisent généralement une combinaison de plusieurs médicaments, notamment : la miltéfosine et un ou plusieurs des médicaments suivants : amphotéricine B, rifampicine, fluconazole ou des médicaments apparentés tels que le voriconazole, le kétoconazole, l'itraconazole, l'azithromycine, etc.

Kératite à Acanthamoeba

Le traitement a plusieurs possibilités :

  • des médicaments tels que l'iséthionate de propamidine (en collyre), l'hexomédine, l'itraconazole ;
  • interventions chirurgicales telles que la kératoplastie ou la cryothérapie.

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