Ankylose

Ankylose

L'ankylose est une difficulté à bouger les articulations, qui peut même, dans des cas extrêmes, conduire à leur immobilité complète. Plus symptôme qu'une maladie en soi, on la retrouve notamment dans le cas des rhumatismes, sous forme d'arthrose, et peut aussi être la séquelle d'une fracture, voire être provoquée par une infection, comme dans le cas de certaines arthrites.

De plus, elle peut être causée par des maladies auto-immunes, telles que la polyarthrite rhumatoïde, ou à la suite d'une inflammation, telle que la spondylarthrite ankylosante, qui affecte la colonne vertébrale.

Toutes les articulations sont potentiellement touchées. Le risque d'ankylose suite à une fracture peut être prévenu par la rééducation. Une activité physique régulière est un bon moyen de se prémunir contre le risque d'ankylose.

L'ankylose, c'est quoi ?

Définition de l'ankylose

L'ankylose peut potentiellement toucher toutes les articulations : elle se définit comme une diminution ou une privation de la mobilité d'une articulation. Elle correspond à une raideur qui peut être totale ou partielle, temporaire ou permanente.

L'articulation est le point de contact entre deux os, un os et un cartilage, ou un os et une dent. Il est aussi très souvent constitué de tissu fibreux, de ligaments et de tendons. Les tendons sont des bandes de tissu fibreux résistant qui relient les muscles aux os, les ligaments relient les os à d'autres os au niveau des articulations et contiennent plus de fibres élastiques que les tendons. Parfois, il y a aussi du tissu synovial qui tapisse les articulations, comme celles du coude et du genou.

En général, une articulation est mobile (sauf celles des dents) : l'ankylose entrave donc sa mobilité dès que cette articulation est atteinte.

L'ankylose est le plus souvent liée soit à l'arthrose, une maladie de l'articulation causée par l'érosion du cartilage, soit à l'arthrite, qui est plutôt une inflammation de l'articulation. Dans certains cas, elle est la conséquence d'atteintes neurologiques entraînant un déficit musculaire.

Causes de l'ankylose

Les causes possibles de l'ankylose sont les suivantes :

  • causes rhumatismales : elles sont liées à l'usure du cartilage de l'articulation, aussi appelée arthrose. 
  • causes infectieuses : Les infections peuvent être la cause de l'arthrite, par exemple l'arthrite de Lyme (causée par une infection par la bactérie Borrelia burgdorfori). De plus, le sepsis peut également générer une ankylose, provoquant une arthrite infectieuse, lorsqu'un microbe se propage par le sang et que les germes se propagent dans l'organisme, et en particulier dans l'articulation. La tuberculose peut aussi être à l'origine d'une ankylose au niveau de la colonne vertébrale, dans le dos, en affectant les disques intervertébraux.
  • causes traumatiques : Suite à une fracture, les articulations peuvent présenter une ankylose, notamment en cas de mauvaise réduction de la fracture.
  • causes immunologiques : c'est le cas des maladies auto-immunes, notamment de la polyarthrite rhumatoïde. Dans cette pathologie, il existe un Facteur Rhumatoïde (FR), qui peut être dosé, il ne provoque pas directement de lésions articulaires mais induit la réaction inflammatoire de l'organisme. Ceci, via un mécanisme de type auto-immun, va alors provoquer la destruction de l'articulation. 
  • De plus, l'ankylose de la colonne vertébrale, une autre maladie auto-immune, est l'évolution naturelle d'une maladie inflammatoire affectant la colonne vertébrale, appelée spondylarthrite ankylosante. Il provoque une perte d'élasticité de la colonne vertébrale.
  • Parmi les autres maladies auto-immunes à l'origine de l'ankylose, on retrouve la maladie de Horton, l'arthrite pseudo-rhizomélique (PPR), ou encore le lupus. Les maladies auto-immunes, en produisant des auto-anticorps dirigés contre l'organisme, et en particulier le tissu conjonctif (le tissu qui lie les différents organes et tissus du corps entre eux), vont également affecter le tissu conjonctif présent dans les articulations.
  • En outre, une ossification hétérotopique, ou la production de tissus mous extra-osseux, peut également être une cause d'ankylose, au coude par exemple.

Diagnostic de l'ankylose

L'ankylose peut être diagnostiquée par le médecin, voire un ostéopathe, qui peut référer à un rhumatologue.

Ce diagnostic peut être posé sur la base de l'imagerie médicale, des données radiologiques confirmant les données cliniques, et aussi parfois via certains tests de laboratoire. Par exemple, le test biologique du RF, ou facteur rhumatoïde, aidera au diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde (cependant, le RF peut également être présent dans d'autres conditions).

  • Examen clinique : le médecin mesure la déflexion, c'est-à-dire l'amplitude du mouvement, par comparaison avec l'autre côté. L'inflammation se manifestera par un gonflement, une rougeur, de la chaleur et une douleur très intense. Une ankylose d'origine musculaire ou neurologique sera détectée par la rétraction des muscles : la palpation du muscle permet d'identifier une butée dure ou une butée molle, la butée plus molle ou plus molle étant le signe d'un problème musculaire ou neurologique.
  • Examen radiologique : l'ankylose peut être vue ou non à l'imagerie selon sa cause (une origine musculaire ou neurologique ne sera pas vue sur une radiographie). En cas d'arthrose, une diminution de l'épaisseur du cartilage peut être observée. Il est également possible de visualiser un os plus dense, ou un frottement os sur os, ou encore une déformation d'une articulation enflée. A chaque nouvelle douleur arthrosique, une radiographie est nécessaire.
  • Bilan biologique : il peut aider à déterminer l'origine de l'ankylose, comme dans le cas d'une cause infectieuse, où le bilan inflammatoire sera perturbé. Concernant les maladies auto-immunes, le bilan détectera les anticorps auto-immuns.

Les personnes concernées

Les personnes âgées sont plus à risque d'ankylose, l'âge et le vieillissement étant un facteur important dans le développement de l'arthrose. Concernant l'arthrite, les femmes sont plus touchées que les hommes, et les Caucasiens plus concernés que les autres groupes ethniques, comme les Asiatiques. Mais avec les rythmes de vie actuels, et le développement de l'obésité, toutes les populations tendent désormais à être touchées. Les maladies auto-immunes touchent plus souvent les jeunes femmes.

Les facteurs de risque

La polyarthrite rhumatoïde, facteur de risque majeur d'ankylose liée à une maladie auto-immune, touche principalement les femmes. Le manque d'activité physique est un facteur de risque d'ankylose, tout comme l'obésité et l'hypertension artérielle. Il existe également un facteur de risque génétique, surtout si des cas d'arthrite de type auto-immun existent dans la famille.

Symptômes de l'ankylose

L'ankylose, en elle-même symptôme, se traduit par des difficultés à bouger une articulation, voire par son immobilité totale. Parmi ses autres signes, surviennent fréquemment :

  • raideur;
  • courbatures, même au repos;
  • symptômes d'inflammation, tels que rougeur, gonflement, sensation de chaleur autour de l'articulation.
  • des douleurs.

Ainsi, l'inflammation d'une articulation est très douloureuse, car cette réaction inflammatoire provoque un gonflement : en effet, le liquide qui augmente au sein de l'articulation sert à se défendre contre les germes, le nombre de globules blancs est donc augmenté, entraînant une augmentation du volume articulaire . L'incapacité à bouger l'articulation, appelée ankylose, viendra donc à la fois de la douleur et de l'enflure. Parce que lorsque l'articulation est enflée, elle perd son amplitude de mouvement. Les fibres, tendons et muscles, ont alors moins de possibilité de bouger, de glisser.

Le professeur Samantha Demaille, médecin de médecine physique et rééducation au centre Espoir, dans le Nord, précise : «Tout le jeu de la rééducation sera de drainer l'épanchement le plus rapidement possible, et de permettre au ligament de l'articulation de bouger normalement.«.

Traitements de l'ankylose

Principaux traitements conventionnels :

  • Le traitement recommandé dans le cadre du traitement de l'ankylose est la physiothérapie, qui peut aider à restaurer la mobilité de l'articulation. Mais parfois, l'ankylose s'avère irréversible.
  • Les analgésiques (ou analgésiques) visent à soulager la douleur.
  • Les immunomodulateurs (appelés aussi immunosuppresseurs) seront utilisés en cas d'ankylose causée par une maladie auto-immune.
  • Les anti-inflammatoires (corticostéroïdes) aideront à diminuer l'inflammation.
  • Injection d'acide hyaluronique : ce type d'injection, trois fois par an, agit comme un gel protecteur, un peu comme une huile, sur le cartilage endommagé, le rendant également moins douloureux.
  • Prothèses : lorsque l'ankylose est complète, par exemple dans une arthrose très sévère, pour laquelle le cartilage est détruit, les os peuvent aller jusqu'à fusionner, entraînant une immobilité, et une douleur intense. Le traitement peut alors consister à remplacer l'articulation, à l'aide d'une prothèse de genou ou de hanche.

Principe du traitement de l'ankylose en rééducation :

La rééducation, dans le traitement de l'ankylose, visera d'abord à soulager une articulation douloureuse, donc en prescrivant, selon la cause de l'ankylose, des médicaments pour lutter contre l'inflammation, contre l'infection, ou autres.

Au départ, l'articulation doit être laissée immobilisée, au repos. Cette articulation immobilisée n'empêchera pas le début de la rééducation proprement dite, en faisant travailler les muscles sans bouger l'articulation. "Par exemple, les kinésithérapeutes peuvent proposer au patient de contracter les muscles, de faire du renforcement musculaire isométrique, dans lequel le muscle travaille et l'articulation ne bouge pas.», explique la professeure Samantha Demaille. Elle ajoute : "Cela empêche le muscle de perdre de la force, et permet au corps de ne pas être absorbé, de conserver le volume musculaire. De plus, le corps garde la mémoire du mouvement. Ainsi, lorsque l'articulation se remettra en mouvement, elle le fera naturellement.«

De la chaleur peut également être délivrée à certaines articulations, par exemple au moyen d'une bouillotte. Cette chaleur aidera à réduire l'inflammation, et donc à soulager la douleur.

Puis, petit à petit, la rééducation consistera à déplacer à nouveau l'articulation, en la faisant travailler sur des amplitudes de plus en plus grandes, afin de la remettre en mouvement, progressivement et sans douleur.

Parmi les traitements à base de plantes :

  • La fleur de foin (nom du médicament : herbe-fleur), qui est une thérapie pour les maladies dégénératives et diverses formes d'arthrite.
  • L'essence de cajeput, associée à d'autres huiles comme la menthe poivrée, l'huile de clou de girofle, le menthol et le camphre peut être utilisée contre les douleurs musculaires et articulaires liées aux maladies rhumatoïdes, et aussi contre l'arthrose.
  • Par ailleurs, l'essence de cajeput peut également être associée à d'autres plantes pour lutter contre l'arthrite et l'arthrose : millepertuis, aloès, gomme de myrrhe, fleur de calendula, feuille de romarin, la fleur d'arnica, le baume du Pérou, sous forme de préparation homéopathique.
  • Pour l'arthrite dégénérative chronique, la capucine ou les graines de capucine peuvent être utilisées (Tropaeolum avants) combiné avec des racines de pissenlit et de l'herbe, des racines de kawa-kawa, des racines de Bryonia, des feuilles de laurier des montagnes, des marais, des tiges douces-amères, des feuilles de rhododendron.
  • Pour l'arthrose, encore : les graines de moutarde blanche.
  • Pour l'arthrite, aussi des graines de moutarde blanche, ou même de l'herbe de gui.
  • De plus, un très bon traitement pour lutter contre l'inflammation consiste à associer l'harpagophytum au millepertuis, un remède efficace à la fois contre l'inflammation et un très bon antalgique, à base de teinture mère. Ce sont de bons traitements de soulagement de la douleur à long terme, d'autant plus qu'ils ne sont pas agressifs.

La liste n'est pas exhaustive, cependant attention à toujours avoir un avis médical lors de l'utilisation de traitements à base de plantes.

Prévenir l'ankylose

  • La meilleure prévention de l'ankylose après une fracture est la rééducation. Il est donc essentiel d'exercer les muscles sous les plâtres. Le maintien des muscles facilitera la mobilisation de l'articulation.
  • Lorsque l'ankylose débute, la rééducation, qui se fait principalement avec des kinésithérapeutes, visera à restaurer le mouvement initial de l'articulation, et à prévenir au mieux une chute de plus grande amplitude. Cependant, si le cartilage est endommagé, il ne sera pas possible de revenir à l'état initial.
  • Dans le cas d'un problème neurologique, les muscles, qui provoquent habituellement le mouvement de l'articulation, ne le font plus, et l'articulation devient raide : il faudra donc exercer les personnes hémiplégiques, notamment, pour maintenir la souplesse de l'articulation. découper. leurs articulations.

Une activité physique régulière, en général, combinée à un mode de vie sain, est un bon moyen de prévenir l'ankylose. Le contrôle de la tension artérielle, ainsi qu'une alimentation saine et équilibrée et le maintien du poids sont tous des facteurs de prévention contre l'arthrite.

Il est donc indispensable de marcher régulièrement, mais aussi de traiter toutes les infections, afin d'éviter le sepsis. Il faut prendre soin de ses articulations, et respecter une articulation douloureuse en laissant passer la douleur. En définitive, comme le souligne le professeur Demaille, «il faut bouger pour ne pas rouiller«.

Soyez sympa! Laissez un commentaire