Stage de préparation à la naissance : qu'en pense le père ?

« J'ai participé à des cours de préparation pour faire plaisir à ma femme. Je pensais que je ne les suivrais qu'à la mi-temps. Enfin, j'ai participé à tous les cours. J'étais heureux de partager ces moments avec elle. La prof était sage-femme sophrologue, un peu perchée, du coup, j'ai dû retenir quelques fous rires. Les moments sophro étaient très relaxants, je me suis endormi plusieurs fois. Cela m'a encouragé à retarder le passage à la maternité, m'a aidé à rester zen, à masser ma femme pour la soulager. Résultat : un accouchement en 2 heures, sans péridurale, comme souhaité. "

NICOLAS, père de Lizéa, 6 ans et demi, et Raphaël, 4 mois.

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Je n'ai pas pris beaucoup de cours. Peut-être quatre ou cinq. Un sur « Quand aller à la maternité », un autre sur le retour à la maison et l'allaitement. Je n'ai rien appris de nouveau de ce que j'avais lu dans les livres. La sage-femme était une sorte de hippie new-age. Elle parlait du « petitou » pour parler du bébé et ne l'avait que pour l'allaitement. Ça m'a gonflé. Finalement, ma compagne a accouché par césarienne en urgence et nous sommes rapidement passés au biberon. Cela m'a fait me dire qu'il y a vraiment un gouffre entre ces cours théoriques et la réalité. "

ANTOINE, père de Simon, 6 ans, et Gisèle, 1 an et demi.

« Pour notre premier bébé, j'ai suivi la préparation classique. C'est intéressant, mais ce n'est pas suffisant ! C'était très théorique, j'avais l'impression d'être en classe SVT. Confrontée à la réalité de l'accouchement, je me sentais impuissante face à la douleur de mon partenaire. Pour la seconde, nous avons eu une doula qui m'a parlé des contractions qui transforment une femme en « bête sauvage ». Cela m'a mieux préparé à ce que j'ai vécu ! Nous avons également suivi un cours de chant. Grâce à cette préparation, je me suis senti utile. J'ai pu soutenir ma partenaire à chaque contraction, elle a réussi à accoucher sans anesthésie. "

JULIEN, père de Solène, 4 ans, et Emmi, 1 an.

L'avis de l'expert

« Les cours de préparation à l'accouchement et à la parentalité aident les hommes à s'imaginer comme un père.

« Pour les hommes, la grossesse et l'accouchement ont quelque chose d'étranger. Bien sûr, il peut avoir des représentations de ce que la femme va vivre, mais il ne le voit pas dans son corps. D'ailleurs, pendant longtemps, en salle d'accouchement, on ne savait pas quelle place offrir aux futurs papas et quoi leur faire faire. Car quoi qu'on en dise, ça reste une histoire de femmes ! Dans ces témoignages, les hommes suivent les cours avec une posture infantile : « Ça le gonfle », c'est « pour plaire » ou c'est « en cours de SVT ». Pendant la grossesse, la paternité reste du domaine de l'imaginaire. Viendra ensuite le moment de la naissance où la société lui renverra l'image d'un père symbolique (en coupant le cordon, en déclarant l'enfant et en donnant son nom). Le père de la réalité naîtra plus tard. Pour certains, ce sera en portant l'enfant, en le nourrissant… Les cours de Préparation à la naissance et à la parentalité (PNP) incitent les hommes à commencer à s'imaginer en père. "

Pr Philippe Duverger, pédopsychiatre au CHU d'Angers.


                    

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