Grossesse : pourquoi et comment se protéger des perturbateurs endocriniens ?

Enceinte, protégez-vous des perturbateurs endocriniens

Bisphénol A, phtalates, pesticides… ces molécules chimiques envahissent notre quotidien depuis des décennies. On sait désormais qu'elles ont une responsabilité dans l'augmentation de certains troubles et pathologies comme le cancer du sein, le diabète, la puberté précoce. Où se cachent ces polluants invisibles ?

Certains perturbateurs endocriniens (PE) sont d'origine naturelle, comme les phytoestrogènes présents dans le soja. Mais la majorité de ceux que l'on trouve dans notre environnement proviennent de l'industrie chimique comme pesticides, retardateurs de flamme, parabens. Ces perturbateurs endocriniens interagissent avec notre système endocrinien de diverses manières. Ils se fixent aux récepteurs hormonaux et déclenchent des réponses hormonales incongrues. Par exemple, ils peuvent mimer l'action d'une hormone en déclenchant son récepteur comme, par exemple, l'œstrogène qui active la poussée de la glande mammaire. Mais ils peuvent aussi bloquer l'action d'une hormone naturelle.

Le fœtus particulièrement vulnérable aux perturbateurs endocriniens

Le système hormonal est très fragile à certaines périodes clés de la vie : au moment de la conception, pendant la vie intra-utérine du fœtus, et pendant la puberté. Lorsque la perturbation se produit pendant ces phases très sensibles, les effets peuvent être irréversibles. A des moments stratégiques de son développement, si le fœtus rencontre certains perturbateurs endocriniens, il peut développer des pathologies qui apparaîtront à la naissance ou plus tard. Ce n'est pas forcément la dose qui fera le poison mais la durée d'exposition qui est déterminante.

Tout se joue durant les premières semaines de grossesse. La contamination se fait à travers nous lorsque nous absorbons ces perturbateurs (via l'air, l'eau ou la nourriture). Ces substances empruntent le même chemin que les autres nutriments qui traversent le placenta, puis le cordon ombilical, avant de nourrir le bébé en développement. Des études ont montré la présence de parabènes, de tricolsan, dans l'urine maternelle des femmes enceintes. Et sans surprise, ces composants ont été trouvés dans le méconium, la première selle du bébé.

Les risques des perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens peuvent induire diverses pathologies chez le fœtus : faible poids de naissance, des malformations génitales chez le petit garçon.

Les effets peuvent également avoir des répercussions dans le temps. Une association entre l'EP et les troubles métaboliques tels que l'obésité, le diabète, l'infertilité, a été établie par de nombreux scientifiques. On a vu aussi ces effets transgénérationnels avec l'exemple tragique du distilbène, une molécule utilisée à la fin des années 70 pour limiter le risque de fausse couche. Les filles de distilbène, mais aussi les petites-filles, souffraient de malformations de l'appareil reproducteur et développaient davantage de cancers du sein.

Les perturbateurs endocriniens exposent également le fœtus à un dysfonctionnement du système nerveux central. Ainsi, une étude publiée dans la revue Plos One fin 2014 soulignait que l'exposition des femmes enceintes aux phtalates était corrélée à une baisse significative du QI de leur enfant. D'autres travaux ont montré des liens entre les pesticides et l'autisme. Il n'existe plus d'études scientifiques montrant une corrélation entre les perturbateurs endocriniens et la santé de l'enfant à naître ou une fois adulte.

Les bons réflexes pour protéger votre enfant contre les perturbateurs endocriniens

  • Nous prêtons attention aux produits d'hygiène

Encore de nombreux produits de beauté et d'hygiène contiennent un ou plusieurs perturbateurs endocriniens, c'est aussi pour cela qu'il existe tant d'applications pour smartphone qui permettent de s'y retrouver, en scannant la liste des ingrédients. Les produits les plus touchés étaient vernis à ongles, puis les fonds de teint, le maquillage des yeux, les démaquillants, les rouges à lèvres.

Pour limiter son exposition, nous essayons donc deappliquer le moins de produits possible, et de contrôler la composition de ces produits en bannissant ceux qui contiennent : parabènes, silicones, phtalates, phénoxyéthanol, triclosan, alkyhenols, résorcinol, filtres UV chimiques, lilial. Mais certains composants n'apparaissent pas toujours sur les étiquettes. Alors, pour plus de précautions, on opte pour les produits les plus bruts possibles. Fini les gels douche au parfum de coco et autres après-shampooings à la longue liste d'ingrédients ! 

  • Nous privilégions le bio

Pour éviter les pesticides, il n'y a pas de recette miracle : consommer des produits issus de l'agriculture biologique, dans la mesure du possible. Attention : les poissons gras ne doivent pas être consommés plus d'une fois par semaine. Le saumon, par exemple, concentre certains polluants comme le mercure, les PCB, les pesticides et les dioxines.

  • Nous surveillons les contenants alimentaires

De nombreux perturbateurs endocriniens sont présents dans les contenants alimentaires. On limite les contenants en plastique, et surtout, on ne les chauffe pas ! Mieux vaut transférer le contenu de son contenant en plastique dans une assiette avant de le mettre au micro-ondes. Pour les assiettes et plats, on privilégie la céramique ou le verre. On remplace les poêles antiadhésives par des poêles en inox, et on bannit définitivement les bidons métalliques qui, pour certaines, contiennent encore du bisphénol A, ou son proche cousin, le bisphénol S.

  • On ventile notre maison

On aère au maximum toutes les pièces et on chasse les moutons où les toxines s'accumulent. Nous limitons (voir nous éliminons complètement) les parfums d'intérieur.

  • Nous inspectons nos produits de nettoyage

Ceux-ci polluent l'intérieur des habitations et contiennent de nombreux perturbateurs endocriniens. On opte pour des produits naturels comme le vinaigre blanc, le savon noir et le bicarbonate de soude. Ils nettoient parfaitement et à moindre coût.

Enfin, pour finir, on évite les travaux de bricolage pendant la grossesse, et notamment la peinture !

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