La boulimie, c'est quoi ?

La boulimie, c'est quoi ?

Boulimie : qu'est-ce que c'est ?

La boulimie fait partie des troubles alimentaires ou troubles alimentaires (TDA) au même titre que l'anorexie mentale ethyperphagie.

La boulimie se caractérise par la survenue de hyperphagie boulimique ou suralimentation pendant laquelle la personne avale d'énormes quantités de nourriture sans pouvoir s'arrêter. Certaines études suggèrent une absorption qui peut aller de 2000 à 3000 kcal par crise1. Les boulimiques ont l'impression de perdre totalement le contrôle pendant les crises et ressentir honteux et coupable après ceux-ci. Après le début d'une crise, les personnes adoptent des comportements compensatoires inappropriés pour tenter d'éliminer les calories ingérées etéviter de prendre du poids. Les personnes boulimiques ont souvent recours vomissement, l'usage excessif de médicaments (laxatifs, purgatifs, lavements, diurétiques), la pratique intensive d'exercices physiques ou le jeûne.

Contrairement aux personnes anorexiques qui présentent une insuffisance pondérale, la personne boulimique a poids habituellement normal.

En résumé, la boulimie est une maladie caractérisée par la survenue de crises au cours desquelles la personne a l'impression de perdre tout contrôle sur son comportement ce qui l'amène à absorber rapidement une énorme quantité de nourriture. Il s'ensuit la mise en place de comportements compensatoires inappropriés pour éviter la prise de poids.

Frénésie alimentaire

L'hyperphagie boulimique est un autre trouble de l'alimentation. Il est très proche de la boulimie. On observe la présence de crises de suralimentation mais il n'y a pas de comportement compensatoire pour éviter la prise de poids. Les personnes souffrant d'hyperphagie boulimique sont souvent en surpoids.

Anorexie avec frénésie alimentaire

Certaines personnes présentent à la fois des symptômes d'anorexie mentale et de boulimie. Dans ce cas, on ne parle pas de boulimie mais deexemples d'utilisation préventive faites par les utilisateurs: Anorexie avec frénésie alimentaire.

Prévalence

La boulimie en tant que comportement est connue depuis l'Antiquité. La littérature nous renseigne sur les orgies grecques et romaines, « réunions » au cours desquelles les convives se livraient à toutes sortes d'excès, y compris des excès alimentaires qui allaient jusqu'à se rendre malade et se faire vomir.

La boulimie en tant que trouble a été décrite depuis les années 1970. Selon les études et les critères diagnostiques (larges ou restrictifs) retenus, il existe une prévalence allant de 1% à 5,4% des Filles concernés dans les sociétés occidentales6. Cette prévalence en fait une maladie encore plus répandue que l'anorexie mentale, d'autant plus que le nombre de personnes atteintes ne cesse d'augmenter.7. Enfin, elle concernerait 1 homme pour 19 femmes concernées.

Diagnostique

Bien que les signes de boulimie apparaissent souvent à la fin de l'adolescence, le diagnostic n'est posé, en moyenne, que 6 ans plus tard. En effet, ce trouble alimentaire fortement associé à la honte ne conduit pas facilement la personne boulimique à consulter. Plus la pathologie est identifiée tôt, plus l'intervention thérapeutique peut débuter tôt et les chances de guérison sont ainsi augmentées.

Les causes de la boulimie ?

La boulimie est un trouble alimentaire identifié depuis les années 70. Depuis, de nombreuses études ont été menées sur la boulimie, mais les causes exactes de l'apparition de ce trouble sont encore inconnues. Cependant, des hypothèses, encore à l'étude, tentent d'expliquer la survenue de la boulimie.

Les chercheurs s'accordent à dire que de nombreux facteurs sont à l'origine de la boulimie, notamment les facteurs génétiquesneuroendocrinienspsychologique, famille et et les sciences sociales.

Bien queaucun gène n'a été clairement identifié, les études mettent en évidence un risque familial. Si un membre de la famille souffre de boulimie, il y a plus de chance qu'une autre personne de cette famille souffre de ce trouble que dans une famille « en bonne santé ». Une autre étude menée sur des jumeaux identiques (monozygotes) montre que si l'un des deux jumeaux est atteint de boulimie, il y a 23% de chances que son jumeau soit également atteint. Cette probabilité passe à 9% s'il s'agit de jumeaux différents (dizygotes)2. Il semblerait donc que des éléments génétiques jouent un rôle dans l'apparition de la boulimie.

avantages.  facteurs endocriniens telles que la carence hormonale semblent être en jeu dans cette maladie. La baisse d'une hormone (LH-RH) impliquée dans la régulation de la fonction ovarienne est mise en évidence. Cependant, ce déficit est observé lorsqu'il y a une perte de poids et les observations reviennent à un niveau normal de LH-RH avec la reprise de poids. Ce trouble semble donc être une conséquence de la boulimie plutôt qu'une cause.

Au niveau neurologique, de nombreuses recherches associent un dysfonctionnement sérotoninergique à un trouble de la sensation de satiété souvent observé chez les boulimiques. La sérotonine est une substance qui assure le passage du message nerveux entre les neurones (au niveau des synapses). Elle est notamment impliquée dans la stimulation du centre de satiété (zone du cerveau qui régule l'appétit). Pour de nombreuses raisons encore inconnues, il existe une diminution de la quantité de sérotonine chez les personnes boulimiques et une tendance à augmenter ce neurotransmetteur après la guérison.3.

Sur le niveau psychologique, de nombreuses études ont établi un lien entre l'apparition de la boulimie et la présence de faible estime de soi basé en grande partie sur l'image corporelle. Des hypothèses et des études analytiques trouvent des constantes dans la personnalité et les sentiments ressentis par les adolescentes boulimiques. La boulimie touche souvent des jeunes qui ont du mal à exprimer ce qu'ils ressentent et qui ont même souvent du mal à comprendre le leur. sensations corporelles (sentiments de faim et de satiété). Les écrits psychanalytiques évoquent souvent une rejet du corps comme objet sexuel. Ces adolescentes souhaiteraient inconsciemment rester des petites filles. Les troubles provoqués par les troubles alimentaires nuisent à l'organisme qui « régresse » (absence de règles, perte de forme avec amaigrissement, etc.). Enfin, des études menées sur la personnalité des personnes atteintes de boulimie, retrouvent certains traits de personnalité communs tels que : le conformisme,  manque d'initiative,  manque de spontanéitéinhibition du comportement ainsi que  émotionsEtc. …

Au niveau cognitif, les études mettent en évidence pensées automatiques négatives conduisant à de fausses croyances souvent présentes chez les boulimiques telles que « la minceur est une garantie de bonheur » ou « toute prise de graisse est mauvaise ».

Enfin, la boulimie est une pathologie qui touche davantage la population des pays industrialisés. Les facteurs socioculturels jouent donc une place importante dans le développement de la boulimie. Les images de la « femme parfaite » qui travaille, élève ses enfants et contrôle son poids sont largement véhiculées par les médias. Ces représentations peuvent être prises à distance par des adultes bien dans leur peau, mais elles peuvent avoir des effets dévastateurs sur des adolescents en manque de repères.

Troubles associés

On trouve principalement troubles psychopathologiques associée à la boulimie. Cependant, il est difficile de savoir si c'est l'apparition de la boulimie qui provoquera ces troubles ou si la présence de ces troubles conduira la personne à devenir boulimique.

Les principaux troubles psychologiques associés sont :

  • dépression, 50 % des personnes boulimiques développeraient un épisode dépressif majeur au cours de leur vie ;
  • les troubles anxieux, qui seraient présents chez 34 % des boulimiques4 ;
  • le comportement risqué, comme la toxicomanie (alcool, drogues) qui affecterait 41 % des personnes boulimiques4 ;
  • faible estime de soi rendre les boulimiques plus sensibles aux critiques et surtout à une estime de soi excessivement liée à l'image corporelle ;
  • un trouble de la personnalité, qui toucherait 30% des personnes boulimiques5.

Les périodes de jeûne extrême et les comportements compensatoires (purges, utilisation de laxatifs, etc.) entraînent des complications pouvant entraîner de graves problèmes rénaux, cardiaques, gastro-intestinaux et dentaires.

Personnes à risque et facteurs de risque

La boulimie commencerait autour fin de l'adolescence. Cela affecterait plus fréquemment filles que les garçons (1 garçon atteint pour 19 filles). La boulimie, comme d'autres troubles de l'alimentation, affecte les populations de pays industrialisés. Enfin, certains métiers (athlète, comédien, mannequin, danseur) pour lesquels il est important d'avoir un certain le contrôle du poids et le l'image corporelle, ont plus de personnes souffrant de troubles de l'alimentation que les autres métiers.

La boulimie débuterait 5 fois sur 10 au cours d'une régime de perte de poids. Pour 3 personnes sur 10, la boulimie était précédée d'une anorexie mentale. Enfin, 2 fois sur 10, c'est une dépression qui inaugure l'apparition de la boulimie.

Prévention

Peut-on empêcher ?

Bien qu'il n'existe aucun moyen sûr de prévenir l'apparition de ce trouble, il peut exister des moyens de détecter son apparition plus tôt et de contenir sa progression.

Par exemple, le pédiatre et/ou le médecin généraliste peuvent jouer un rôle important dans l'identification d'indicateurs précoces pouvant suggérer un trouble de l'alimentation. Lors d'une visite médicale, n'hésitez pas à faire part de vos inquiétudes concernant le comportement alimentaire de votre enfant ou adolescent. Ainsi averti, il pourra lui poser des questions sur ses habitudes alimentaires et s'il est satisfait ou non de son apparence corporelle. De plus, les parents peuvent cultiver et renforcer une image corporelle saine de leurs enfants, quelles que soient leur taille, leur forme et leur apparence. Il est important de faire attention à éviter toute blague négative à ce sujet.

 

 

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