Psychologie

Brillants, talentueux, enthousiastes, leur enthousiasme et leur passion pour les affaires irritent souvent ceux qui gouvernent dans un monde de règles d'entreprise strictes. La psychothérapeute Fatma Bouvet de la Maisonneuve raconte l'histoire de sa patiente et, prenant son histoire comme exemple, tire des conclusions sur ce qui empêche les femmes de gravir les échelons de carrière.

C'était notre première rencontre, elle s'est assise et m'a demandé : "Docteur, pensez-vous vraiment qu'une femme puisse être violée au travail à cause de son sexe ?"

Sa question m'a semblé à la fois naïve et importante. Elle a la trentaine, mène une brillante carrière, est mariée, a deux enfants. « Âme vivante », il dégage l'énergie qui perturbe les âmes endormies. Et pour couronner le tout, cerise sur le gâteau, elle est magnifique.

Jusqu'à présent, dit-elle, elle a pu contourner les peaux de banane qui ont été jetées à ses pieds pour la faire glisser. Son professionnalisme a surmonté toutes les calomnies. Mais récemment, une barrière insurmontable est apparue sur son chemin.

Lorsqu'elle est appelée en urgence chez son patron, elle pense naïvement qu'elle sera promue, ou du moins félicitée pour son récent succès. Grâce à ses qualités de persuasion, elle a réussi à inviter un très grand patron connu pour son inaccessibilité à un séminaire client. « J'étais dans un brouillard de bonheur : j'ai pu, je l'ai fait ! Et donc je suis entré dans le bureau et j'ai vu ces visages sévères… »

Le patron l'a accusée d'avoir commis une erreur professionnelle en ne suivant pas la procédure établie. "Mais tout s'est passé très vite", explique-t-elle. "J'ai senti que nous avions un contact, que tout allait s'arranger." De son point de vue, seul le résultat comptait. Mais ses patrons ont vu les choses différemment : n'enfreignez pas les règles si facilement. Elle a été punie de son erreur en lui enlevant toutes ses affaires courantes.

Son erreur a été de ne pas obéir aux règles strictes d'un cercle fermé, traditionnellement masculin.

« On m'a dit que je suis trop pressé et que tout le monde n'est pas prêt à s'adapter à mon rythme. Ils m'ont traité d'hystérique !

Les accusations portées contre elle sont souvent associées au sexe féminin : elle est passionnée, explosive, prête à agir sur un coup de tête. Son erreur a été de ne pas obéir aux règles strictes d'un cercle fermé, traditionnellement masculin.

« Je suis tombée de trop haut », m'avoue-t-elle. "Je ne pourrai pas me remettre seul d'une telle humiliation." Elle n'a pas remarqué les signes menaçants et n'a donc pas pu se protéger.

Beaucoup de femmes se plaignent de ce genre d'injustice, lui dis-je. Les mêmes acteurs et à peu près les mêmes circonstances. Doués, souvent plus intuitifs que leurs supérieurs. Ils sautent des jalons parce qu'ils sont obsédés par l'obtention de résultats. Ils s'aventurent dans des audaces qui ne servent finalement que les intérêts de leur employeur.

Il n'y a aucun signe avant-coureur dans le comportement de mon patient. Elle est venue simplement pour trouver un auditeur bienveillant. Et j'ai répondu à sa question ainsi : « Oui, il y a bien de la discrimination envers les femmes. Mais les choses commencent à changer maintenant, car il est impossible de se priver indéfiniment de tant de talents.»

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