Dyspraxie : tout savoir sur ce trouble d'apprentissage

Dyspraxie : définition de ce trouble de la coordination

Pour faire simple, la dyspraxie est un peu aux gestes ce que la dyslexie est aux mots, et la dyscalculie aux chiffres, car elle fait partie de la famille des "dys”. On vous explique.

Le mot dyspraxie vient du préfixe grec «dys”, qui indique une difficulté, un dysfonctionnement, et le mot“praxis», qui désigne un geste, une action.

La dyspraxie est donc un dysfonctionnement cérébral qui affecte la praxis, la réalisation d'un geste intentionnel, comme saisir un objet.

Pour y parvenir, nous programmons ce geste dans notre tête pour qu'il soit efficace. Chez les personnes dyspraxiques, ce geste est réalisé de manière maladroite, se traduisant par un échec (un bol qui casse par exemple), ou une réussite, mais difficile à reproduire.

On pourrait, en quelque sorte, parler de «maladresse pathologique”. La dénomination internationale parle plutôt d'un trouble du développement et de la coordination.

"Les enfants dyspraxiques ont des difficultés à planifier, programmer et coordonner des actions complexes», indique l'Inserm dans un article sur les troubles«dys». "Ils ne peuvent pas automatiser un certain nombre d'actions volontaires, dont l'écriture (ce qui conduit à la dysgraphie). Ces enfants contrôlent laborieusement le dessin de chaque lettre, ce qui absorbe une grande partie de leur attention et les empêche de prêter attention à d'autres aspects (orthographe, sens des mots, etc.)», ajoute l'Institut de recherche.

Mais à part ça dyspraxie gestuelle, il y a aussi dyspraxie constructive, ou une difficulté à reconstituer un tout à partir de petites parties. Un désordre visible notamment via des puzzles et des jeux de construction, mais aussi en 2D sur un plan par exemple. A noter que ces deux types de dyspraxie peuvent tout à fait coexister. D'autres sous-types de dyspraxie sont parfois évoqués, lorsque la dyspraxie provoque des problèmes d'habillage (dyspraxie d'habillage), lorsqu'il y a difficulté à faire un geste avec un outil (dyspraxie idéationnelle)...

En vidéo : La dyspraxie

Quels sont les chiffres de la dyspraxie ?

Bien qu'il n'existe pas d'études épidémiologiques précises, les autorités sanitaires estiment à environ 5 à 7 % le nombre d'enfants de 5 à 11 ans touché par la dyspraxie. Ce chiffre très approximatif et mal étayé résulte notamment de la difficulté du diagnostic et des différents degrés d'atteinte.

 

Il faut aussi noter que la dyspraxie est souvent associée à d'autres troubles »dys», notamment dyslexie et dysorthographie.

Causes de la dyspraxie

Les causes de l'apparition de la dyspraxie ne sont pas clairement établies.

 

ça peut être les deux causes génétiques, ce qui expliquerait notamment la prévalence des troubles »dys« Chez plusieurs membres d'une même famille, et causes environnementales, en particulier dans le développement de l'embryon et du bébé. À l'aide de l'IRM, les chercheurs ont observé des troubles neuronaux dans certaines régions du cerveau, ou un défaut ou un déficit de connexion entre différentes zones du cerveau, comme la vue et le langage chez les enfants dyslexiques. Les ennuis "dys« Semblent également être plus fréquents chez les enfants nés prématurément, même si on ne sait pas encore pourquoi.

Comment reconnaître un enfant dyspraxique ?

On reconnaît un enfant dyspraxique à sa maladresse »pathologique» : Même en faisant tous les efforts possibles, en essayant et en essayant encore d'obtenir le geste souhaité, il n'obtient pas le résultat souhaité.

 

S'habiller, attacher ses lacets, dessiner, écrire, utiliser une boussole, une règle ou encore une brosse à dents, mettre les couverts… sont autant de gestes qui demandent beaucoup d'efforts et qu'il n'arrive pas à réaliser.

 

Un enfant dyspraxique sera également pas très intéressé par les jeux de constructionet de la dextérité, et privilégier les activités liées à la langue (regarder un dessin animé, écouter une histoire, s'inventer un monde imaginaire…).

 

A l'école, l'enfant éprouve des difficultés, notamment en termes d'écriture, de graphisme, de calcul. Comme nous l'avons vu, la dyspraxie s'accompagne souvent d'autres troubles"dys», comme la dyscalculie, la dyslexie ou la dysorthographie.

 

Un enfant dyspraxique se distinguera généralement par sa lenteur, car chaque geste apparemment anodin lui est difficile à exécuter correctement.

Dyspraxie : comment confirmer le diagnostic ?

Une fois les difficultés de l'enfant identifiées suite aux remarques de la famille et du personnel enseignant, il est important de confirmer ou d'infirmer le diagnostic. Pour cela, le mieux est de s'adresser aux associations s'occupant de la dyspraxie en France, telles que DFD (Dyspraxie France Dys) ou DMF (Dyspraxique Mais Fantastique). Ils orientent les parents d'enfants dyspraxiques vers les différents spécialistes à consulter, à demander un diagnostic précis et personnalisé de la dyspraxie. Neurologue, neuropédiatre, psychomotricien et orthophoniste font partie des spécialistes qu'il faudra sans aucun doute consulter.

 

Quelle est la prise en charge de la dyspraxie ?

Une fois le diagnostic précis de dyspraxie posé, le traitement de la dyspraxie de l'enfant reposera sur la prise en charge de chacun de ses symptômes, toujours avec une équipe pluridisciplinaire.

 

L'enfant travaillera ainsi le psychomotricité, ergothérapie, orthophonie, mais aussi parfois orthoptiques ou posturologie. Un suivi psychologique peut également être adapté pour l'aider à faire face à l'anxiété et à la culpabilité qu'il peut ressentir à la suite de sa dyspraxie.

 

A noter qu'au niveau scolaire, un enfant dyspraxique n'aura pas forcément besoin d'entrer dans une école spécialisée. D'autre part, un assistant de vie scolaire (AVS) peut être d'une grande aide au quotidien pour l'accompagner.

 

Selon la gravité de la dyspraxie, il peut être approprié de demander projet de scolarisation personnalisé (PPS) avec la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) afin d'adapter la scolarisation de l'enfant dyspraxique, ou de mettre en place un Plan d'Accompagnement Personnalisé (BOUILLIE) réalisée grâce à une collaboration entre le médecin scolaire, les parents et l'enseignant. Lorsque la dyspraxie est trop sévère et/ou ne peut être traitée, un ordinateur équipé d'un logiciel de graphisme et de géométrie, par exemple, peut être d'une grande aide.

 

Il existe également de nombreuses ressources en ligne pour aider les enseignants adapter leurs cours aux enfants dyspraxiques.

 

Sources et informations complémentaires :

 

  • https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/troubles-apprentissages
  • https://www.cartablefantastique.fr/
  • http://www.tousalecole.fr/content/dyspraxie
  • http://www.dyspraxies.fr/

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