Peur du noir, cauchemars, terreurs nocturnes… : comment aider mon enfant à mieux dormir ?

Quand on est parents, on sait que le sommeil n'est plus comme avant… Car les nuits de nos enfants sont souvent mouvementées. Aprèstétées nocturnes et biberons, la période de troubles du sommeil survient. Certains classiques, comme difficulté à s'endormir, d'autres plus rares, voire spectaculaires, comme l'apnée du sommeil, somnambulisme or Les terreurs d'une nuit. Petit récapitulatif des troubles du sommeil des enfants… et de leurs solutions.

Mon enfant a peur du noir

Que se passe-t-il ? C'est entre 2 et 3 ans que le bambin commence à peur du noir. Signe qu'il grandit ! Plus il est conscient de son environnement, plus il se sent dépendant de ses parents, et plus il redoute d'être seul. Maintenant, le noir représente la nuit, l'heure de la séparation. Pour faire face à cette « solitude », il a plus que jamais besoin de ses repères. Mais le noir signifie justement la perte de ses repères ! Cette peur s'estompera progressivement entre 5 et 6 ans.

>> La solution. On évite de le laisser le soir devant des images télévisées, source d'angoisse. Pas d'écrans non plus (tablettes...) qui perturbent le sommeil de l'enfant. Nous installons dans sa chambre un veilleuse (voir notre sélection) avec une lumière douce, mais qui ne projette pas d'ombres menaçantes. Ou nous laissons la porte entrouverte sur le couloir éclairé. « Pour aider à traverser ce parcours difficile, les parents doivent garder une attitude rassurante et aimante, mais ferme », conseille le Dr Vecchierini, qui souligne l'importance de dormir avec horaires réguliers.

Il se réveille au milieu de la nuit

Que se passe-t-il ? Les réveils nocturnes sont de plus en plus nombreux jusqu'à l'âge de 9 mois, puis se stabilisent à deux ou trois par nuit. Dans 80% des cas, il n'y a pas de pathologie, ils sont phénomènes physiologiques normaux. Le bébé se réveille et se rendort. Mais quelqu'un qui ne s'endort pas seul la nuit ne sait pas se rendormir seul la nuit : il appelle et réveille ses parents.

>> La solution. Il passe par un traitement comportemental, avec la méthode "3-5-8" : quand bébé appelle, on vient le voir d'abord toutes les trois, puis cinq, puis huit minutes. Ne le prenez plus : nous le rassurons de votre voix et lui rappelons gentiment qu'il est temps de sommeil. En deux ou trois nuits, c'est radical, l'enfant refait ses nuits sans appeler. Sinon, mieux voir un docteur pour s'assurer que ces réveils n'ont pas d'autre cause, comme des douleurs organiques.

>>> A lire aussi :« Enfants, conseils pour un sommeil de qualité »

Grincement de dents ou bruxisme

« Certains enfants de 3 à 6 ans grincent des dents la nuit. C'est ce qu'on appelle le bruxisme. On la retrouve à tous les stades du sommeil, avec une prépondérance lors du sommeil lent. Le problème est que parfois cette activation des muscles de la mâchoire provoque des micro-éveils qui affectent la stabilité du sommeil. Cela peut être lié à un trouble d'occlusion dentaire, qu'une consultation chez l'orthodontiste mettra en évidence. Il peut aussi y avoir un facteur d'hérédité familiale, mais très souvent, le bruxisme est signe d'anxiété : c'est du côté de la psychiatrie qu'il faut chercher la solution. "

Dr Marie-Françoise Vecchierini, neuropsychiatre spécialisée dans le sommeil de l'enfant

 

elle fait des cauchemars

Que se passe-t-il ? 20 à 30 % des enfants de 3 à 6 ans font des cauchemars en fin de nuit, lors de cycles riches en sommeil paradoxal, où l'activité mentale est la plus importante. le conflits émotionnels (entrée à l'école, arrivée d'un petit frère, etc.) favorisent sa survenue. Leur contenu est vif, une sorte d'effroi persiste après le réveil.

>> La solution. Lorsque l'enfant se réveille, c'est à nous de faire en sorte que la peur ne dure pas. Nous lui faisons raconter son cauchemar, afin qu'il soit déchargé de son contenu anxiogène. On prend le temps de le rassurer, puis on laisse sa porte ouverte, une lumière allumée… Le lendemain, on peut le faire dessiner ce cauchemar effrayant : le mettre sur papier l'aidera à s'en détacher.

Mon enfant somnambule, ou il a des terreurs nocturnes

Que se passe-t-il ? L'enfant se met à crier pendant cinq à dix minutes. Il a les yeux grands ouverts, semble en proie à une peur intense, ne reconnaît pas ses parents. Soit il est somnambule : il se lève et se promène. Ces phénomènes sont parasomnies : activations du système nerveux autonome, pendant que l'enfant dort profondément. Ils surviennent dans la première partie de la nuit, pendant les longues phases de sommeil profond lent.

« Les mécanismes neurophysiologiques sont instables chez le jeune, d'où ces troubles lors du passage d'une phase de sommeil à l'autre », précise Marie-Françoise Vecchierini. Si lahéritage familial est la première cause, ils sont aussi favorisé par le stress, anxiété, privation de sommeil ou horaires irréguliers, en particulier chez les 3 à 6 ans.

>> La solution. Il n'est pas recommandé de réveiller un enfant d'une parasomnie : cela le trouble et provoque réactions inappropriées. Ces épisodes ne laissent aucun souvenir à l'enfant, même en cas de « terreur » intense. Inutile de trop lui en parler, au risque de l'affliger et d'accentuer le phénomène. Nous sécurise l'environnement de l'enfant somnambule pour l'empêcher de tomber ou de se blesser. Nous le guidons jusqu'à son lit et on le remet au lit. S'il résiste, on le laisse dormir où il est, sur le tapis du salon par exemple. Il est conseillé de réduire la consommation et d'éviter l'exercice physique le soir, afin de réduire l'apparition de ces phénomènes qui, bien qu'impressionnants, ne aucun impact sur sa santé.

« Lors d'une terreur nocturne, l'enfant dort : seuls les parents sont terrifiés !

Ma fille ronfle !

Que se passe-t-il ? Le ronflement est causé par vibration parties molles du pharynx lorsqu'il y a un obstacle au passage de l'air, y compris les amygdales agrandies. 6 à 7 % des enfants de 3 à 7 ans ronflent régulièrement. Ce ronflement n'est pas grave, mais 2 à 3% d'entre eux ont des épisodes deapnée (courts arrêts respiratoires) : ils ont un sommeil de mauvaise qualité, ce qui peut provoquer de l'agitation et des troubles de l'attention pendant la journée.

>> La solution. Lorsque les amygdales sont trop grosses, elles sont retirées pour faciliter le passage de l'air, et le ronflement s'arrête. Mais si le médecin suspecte une apnée, il faudra procéder à une enregistrement du sommeil à l'hôpital. Le spécialiste établit alors son diagnostic et propose un traitement spécifique.

Dans tous les cas, si le ronflement est fréquent, mieux vaut consulter.

En vidéo : bébé ne veut pas dormir

Soyez sympa! Laissez un commentaire