Incontinence : quand consulter un urologue ?

Incontinence : quand consulter un urologue ?

Incontinence : quand consulter un urologue ?
L'incontinence urinaire affecte la qualité de vie de près de 3 millions de femmes en France. Et pourtant, ses causes sont bien connues des urologues qui disposent de nombreux traitements efficaces. Qui contacter en cas de fuite urinaire ? Quel est le rôle de l'urologue ? Le Pr Thierry Lebret, chef de service d'urologie à l'hôpital Foch (Suresnes) et secrétaire général de l'Association française d'urologie (AFU) a répondu avec pédagogie à nos questions.

Quand consulter un urologue ?

En cas de fuite urinaire, qui contacter ?

Tout d'abord à son médecin généraliste. Puis assez rapidement, il faudra un avis de spécialiste pour établir un diagnostic.

Chez la femme, il faut faire la différence entre l'incontinence urinaire d'effort et l'incontinence par impériosité (aussi appelée « impériosité » ou « vessie hyperactive »).

L'incontinence urinaire d'effort nécessite une rééducation et éventuellement une intervention chirurgicale, tandis que l'incontinence par impériosité est traitée par des médicaments et, en cas d'échec, par une neuromodulation. Bref, deux traitements complètement différents et antagonistes. C'est-à-dire que si nous faisons l'un pour l'autre, nous courons à la catastrophe.

 

Quel est le rôle du médecin généraliste ? Et l'urologue ?

S'il s'agit d'une incontinence urinaire par impériosité – c'est-à-dire que lorsque la vessie est pleine le patient a des fuites – le médecin généraliste peut traiter par des anticholinergiques.

Mais dans la majorité des cas, l'incontinence urinaire est de la responsabilité du spécialiste. Dès qu'il a constaté qu'il n'y avait pas d'infection urinaire et qu'il y avait un réel inconfort, le médecin généraliste a adressé son patient à l'urologue. 

Environ 80% des patients qui se plaignent de fuites urinaires arrivent dans notre cabinet. Notamment parce qu'il est nécessaire de réaliser un bilan urodynamique pour faire le diagnostic. 

 

Qu'est-ce qu'un bilan urodynamique ?

Le bilan urodynamique comprend trois examens : débitmétrie, cystomanométrie et profil de pression urétrale.

Débitmétrie permet d'objectiver le débit urinaire du patient. Le résultat est présenté sous la forme d'une courbe à partir de laquelle l'urologue détermine le débit maximal, le moment de la miction et le volume mictionnel.

Le deuxième examen est cystomanométrie. On remplit la vessie de liquide et on observe son évolution, c'est-à-dire les pressions à l'intérieur de la vessie. Ce test permet de voir s'il y a des « coups de bélier » qui pourraient expliquer l'incontinence, et de savoir si la vessie contient beaucoup de liquide ou non. De même, nous pourrons évaluer si le patient en ressent le besoin.

Troisièmement, nous effectuons une profil de pression urétrale (PPU). Il s'agit d'observer comment se répartissent les pressions à l'intérieur de l'urètre. En pratique, un capteur de pression est extrait à vitesse constante, de la vessie vers l'extérieur. Cela nous permet de diagnostiquer une insuffisance sphinctérienne ou, au contraire, une hypertension sphinctérienne.

 

Quelle est l'intervention chirurgicale la plus courante chez les femmes ?

En cas d'incontinence urinaire d'effort, avant de proposer une intervention, le traitement est généralement initié par une rééducation. Cela fonctionne dans environ un cas sur deux.

Si cela ne suffit pas, des bandelettes sont placées sous l'urètre. Le principe est de former un plan dur pouvant résister à la pression de l'urètre. Ainsi, lorsque l'urètre est sous pression, il peut s'appuyer sur quelque chose de solide et assurer la continence. 

J'utilise souvent une simple comparaison pour expliquer la procédure à mes patients. Imaginez que vous prenez un tuyau d'arrosage ouvert et que l'eau coule. Si vous marchez sur le tuyau avec votre pied et qu'il y a du sable en dessous, le tuyau s'enfoncera et l'eau continuera à couler. Mais si le sol est en béton, votre poids coupe la pression de l'eau et le débit s'arrête. C'est ce que nous essayons de réaliser en plaçant des bandelettes sous l'urètre.

 

Qu'en est-il des hommes?

Chez l'homme, il faudra d'abord déterminer s'il s'agit d'une incontinence par regorgement ou s'il s'agit d'une insuffisance sphinctérienne. Il est très important de poser le diagnostic tout de suite afin de ne pas proposer un traitement inapproprié.

En cas d'incontinence par regorgement, la vessie ne se vide pas. Il y a donc un « trop-plein » qui fuit. L'obstruction est causée par la prostate. L'urologue lève cet obstacle soit par chirurgie, soit en prescrivant un médicament pour diminuer la taille de la prostate.

La deuxième cause d'incontinence chez l'homme est l'insuffisance sphinctérienne. C'est souvent le résultat d'une intervention chirurgicale, telle qu'une prostatectomie radicale.

 

Toutes les informations sur le diagnostic et le traitement de l'incontinence urinaire se trouvent dans le Dossier spécial Passeport Santé.

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