Un accouchement plus naturel est-il possible aujourd'hui ?

« Mettre un enfant au monde est un acte naturel. Cet événement n'arrive pas si souvent dans une vie et nous souhaitons le vivre selon nos goûts, dans une ambiance décontractée.C'est ce que disent les parents et c'est aujourd'hui ce que de plus en plus de professionnels écoutent et respectent. L'accouchement naturel est un concept qui gagne du terrain en France. Les femmes veulent pouvoir compter sur leurs propres ressources, se sentir libres de se déplacer pendant l'accouchement et accueillir leur bébé à leur rythme. Accoucher en maternité n'est pas forcément synonyme de médicalisation ou d'anonymat, comme le craignent certains parents.

Le projet de naissance élaboré pendant la grossesse permet aux professionnels de s'adapter au mieux aux souhaits exprimés par les futures mamans. Des équipes obstétricales sont organisées pour aider les femmes qui expriment leur désir d'aborder l'accouchement différemment : en laissant les contractions ouvrir le col et en abaissant leur bébé, en trouvant les positions qui favoriseront ce processus, tout en se sentant rassurée.

Ces futures mamans sont soutenues par leurs conjoints qui sont à leurs côtés. Elles disent qu'un tel accouchement leur a donné une grande confiance en elles pour s'occuper de leur bébé. Certaines maternités ont pour priorité de respecter le déroulement normal de l'accouchement, par exemple sans intervenir pour casser la poche à eau ou mettre une infusion qui accélérerait les contractions. Le taux de péridurale n'est pas très élevé et les sages-femmes sont là pour aider la maman à trouver des positions qui lui conviennent ; tant que tout se passe bien, la surveillance est discontinue pour laisser à la femme la possibilité de se déplacer, et pour la même raison la perfusion n'est mise en place qu'au moment de l'expulsion.

Chambres de naissance ou chambres naturelles

Les maternités ont créé des salles d'accouchement physiologiques, ou salles naturelles, qui peuvent être équipées : d'une baignoire pour se détendre pendant l'accouchement et réduire la pression sur le col par immersion dans l'eau ; traction des lianes, des ballons, pour adopter des positions qui diminuent la douleur et favorisent la descente du bébé ; une table d'accouchement permettant de choisir une position mécaniquement plus adaptée. La décoration est plus chaleureuse que dans les chambres habituelles.

Ces lieux bénéficient du même encadrement médical que les autres salles d'accouchement, avec les mêmes règles de sécurité et administratives. Si nécessaire, une péridurale est possible sans changer de pièce.

 

Plateformes techniques

Certaines maternités permettent aux sages-femmes libérales d'accéder à leur « plateau technique ». Cela permet aux femmes d'accoucher avec la sage-femme qui a suivi la grossesse et préparé l'accouchement. Le suivi du travail et de l'accouchement a lieu en milieu hospitalier, mais la sage-femme est pleinement disponible pour la future maman et son compagnon, ce qui les rassure. La mère rentre chez elle deux heures après l'accouchement, à moins bien sûr qu'il y ait eu une complication. Si la douleur est plus intense que prévu, le travail plus long et moins bien soutenu par la mère qu'elle ne l'imaginait, une péridurale est possible. Dans ce cas, l'équipe de la maternité prend le relais. Si l'état de la mère ou du bébé l'exige, il peut y avoir hospitalisation. Voici les coordonnées de (ANSFL) : contact@ansfl.org

 

Maisons de naissance

Ce sont des structures gérées par des sages-femmes. Ils accueillent les futurs parents pour des consultations, une préparation et proposent un suivi complet de la grossesse au post-partum. Seules les femmes sans pathologies particulières sont admises.

Ces maisons de naissance sont reliées à une maternité qui doit être suffisamment proche pour permettre l'accès dans un délai raisonnable en cas d'urgence. Elles répondent au principe « une femme – une sage-femme » et au respect de la physiologie de l'accouchement. Ainsi, par exemple, une péridurale ne peut y être réalisée. Mais si le besoin s'en fait sentir, que ce soit pour des raisons médicales ou parce que la douleur serait trop difficile à supporter, un transfert vers la maternité avec laquelle est rattachée la maison de naissance sera effectué. De même en cas de complication. Les règles de fonctionnement précisent qu'une sage-femme doit pouvoir intervenir à tout moment. De plus, lors de l'accouchement, deux sages-femmes doivent être présentes sur les lieux.

Les maisons de naissance ne disposent pas d'hébergement et le retour à domicile est précoce (quelques heures après l'accouchement). L'organisation de ce retour est mise en place avec la sage-femme qui a suivi la grossesse et a accouché. Elle fera une première visite à la mère et au nouveau-né dans les 24 heures suivant la sortie, puis au moins deux autres la première semaine, avec un contact quotidien. L'examen du 8e jour du bébé doit être effectué par un médecin.

Des centres de naissance existent avec nos voisins en Suisse, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne (également en Australie) depuis de nombreuses années. En France, la loi autorise leur ouverture depuis 2014. Cinq fonctionnent actuellement (2018), trois ouvriront prochainement. Une première évaluation de l'expérimentation doit être réalisée par l'agence régionale de santé (ARS) après deux ans de fonctionnement. À suivre…

Dans le cadre d'un plateau technique ou d'une maison de naissance, les parents apprécient la continuité du lien établi avec la sage-femme. Ils se sont préparés avec elle à l'accouchement et à la parentalité et c'est elle qui les accompagnera lors de l'accouchement. L'accouchement à domicile peut parfois tenter certains couples qui souhaitent vivre l'accouchement dans l'ambiance chaleureuse de leur foyer, en continuité avec la vie de famille. Aujourd'hui, il n'est pas recommandé par les professionnels de santé qui craignent des complications en raison de l'éloignement de l'hôpital. De plus, très peu de sages-femmes la pratiquent.

Remarque : Il est recommandé de s'inscrire en maison de naissance le plus tôt possible et doit se faire avant 28 semaines (6 mois de grossesse).

 

Signaler

Il est des établissements où la médicalisation est réduite à des situations qui l'exigent. Renseignez-vous et parlez-en autour de vous, lors de consultations, lors de séances de préparation à la parentalité. La sécurité d'une maternité ne vous empêche pas de respecter votre vie privée, de répondre à vos attentes tout en tenant compte de vos craintes.

Le (Collectif Interassociatif autour de la naissance) rassemble des associations de parents et d'usagers. Il est à l'origine de nombreuses initiatives dans le domaine de la naissance (plan de naissance, salles physiologiques, présence continue du père à la maternité, etc.).

 

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© Horaï

Cet article est tiré de l'ouvrage de référence de Laurence Pernoud : 2018)

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