Nymphoplastie, labiaplastie : comment se déroule l'opération ?

Nymphoplastie, labiaplastie : comment se déroule l'opération ?

La motivation des femmes qui ont une nymphoplastie est l'hypertrophie, c'est-à-dire l'augmentation de volume, des petites lèvres, qui leur semblent trop saillantes. Ainsi, l'opération de nymphoplastie, également appelée labiaplastie, est réalisée sur des femmes qui ne sont pas satisfaites de l'aspect de leurs organes génitaux externes. Cette opération, qui tend donc à modifier chirurgicalement la morphologie de la vulve, est principalement pratiquée depuis la fin du XNUMXème siècle, et vise à améliorer l'aspect des petites lèvres de la vulve. Un auteur spécialiste de sexologie, Gérard Zwang, considère néanmoins que « commises sur une femme normale, ces opérations de nymphoplastie ne sont en aucun cas fondées sur la raison, et n'ont aucune justification de nature pathologique ou esthétique ». Ce chirurgien urologue français avance, comme explication de cette nouvelle injonction standard concernant les petites lèvres chez la femme, le fait que l'anatomie de la vulve n'a presque jamais été décrite de manière véridique et réaliste.

Qu'est-ce que la labiaplastie ou la labiaplastie?

Le terme nymphoplastie est étymologiquement dérivé du grec ancien : nymphe signifie « jeune fille », et -plastie dérive du grec plastos qui signifie « moulé » ou « formé ». En anatomie, les nymphes sont un autre terme pour les petites lèvres de la vulve (petites lèvres). En chirurgie, la plastie est une technique de reconstruction ou de modelage d'un organe, de restauration de sa fonction ou de modification de son anatomie, le plus souvent à des fins esthétiques.

Les lèvres vaginales sont des replis de peau formant la partie externe de la vulve, les petites lèvres étant situées à l'intérieur des grandes lèvres. A leur extrémité supérieure, les lèvres entourent et protègent le clitoris. Situées à l'intérieur des grandes lèvres, les petites lèvres protègent le vestibule, ou entrée, du vagin des agressions extérieures.

Les petites lèvres sont visibles en écartant les grandes lèvres : ces deux plis cutanés glabres sont très sensibles. A l'avant, les petites lèvres forment donc le capuchon du clitoris : c'est le plus sensible des organes sexuels féminins, l'équivalent du gland chez l'homme et, comme lui, érectile et richement vascularisé. Les petites lèvres, aussi appelées nymphes, sont plus ou moins développées, de formes et de couleurs variées. Ils sont également riches en terminaisons nerveuses et en vaisseaux sanguins, et changent pendant l'excitation sexuelle.

Régulièrement dénoncées comme trop longues, les nymphes peuvent être partiellement amputées : c'est ce qu'on appelle la nymphoplastie, voire la labiaplastie ; c'est-à-dire l'opération qui consiste à réduire les petites lèvres. Pourtant, Gérard Zwang, chirurgien-urologue français et auteur d'ouvrages consacrés à la sexologie, écrit : « Ces modifications artificielles ont longtemps fait partie des revendications des seules personnes autodysmorphes et de quelques « inquiètes ». Les voici maintenant, et bien au contraire, délibérément proposés, comme un processus d'embellissement corporel. Cependant, selon lui, l'opération de nymphoplastie réalisée sur une femme normale n'est aucunement fondée sur la raison : elle n'a aucune justification de nature pathologique ou esthétique.

Le livre Gynécologie de Felix Jayle, daté de 1918, est en fait le premier livre à reconnaître qu'il existe une grande variété de développement des nymphes. Cette diversité morphologique a également été décrite, trente ans plus tard, par Robert Latou Dickinson. En effet, chez deux femmes sur trois, le capuchon clitoridien et les nymphes ont une partie émergente qui sort de la fente vulvaire. Enfin, Gérard Zwand nous assure qu'« avec ses nymphes, chaque femme a une formation anatomique individualisée et originale ».

Dans quels cas réaliser une opération de nymphoplastie ou de labiaplastie ?

Le docteur Zwang estime qu'en quarante ans de pratique chirurgicale et trente ans d'expérience sexologique, il n'a connu qu'un seul indice d'intervention instrumentale de labiaplastie : celui de l'asymétrie des nymphes. 

La lymphoplastie est parfois réalisée après un traumatisme, ou un étirement survenu dans cette région, plus particulièrement lors de l'accouchement.

En effet, Gérard Zwang constate que la « rectification » chirurgicale de défauts imaginaires devient une demande clairement croissante. Ainsi, dans les cas les plus courants, la nymphoplastie est une intervention chirurgicale qui est pratiquée sur des femmes qui ne sont pas satisfaites de l'aspect de leurs organes génitaux externes. Elle est donc très souvent réalisée chez des personnes vivant avec des complexes par rapport à cette partie intime de leur corps.

Sur son site Internet, le docteur Léonard Bergeron, chirurgien plasticien, lui assure que « cette intervention permet aux patients de diminuer l'inconfort physique que peuvent occasionner des petites lèvres trop proéminentes et de diminuer la douleur ressentie lors des relations sexuelles ».

Le docteur Romain Viard, chirurgien pratiquant la nymphoplastie de réduction, précise également sur son site internet qu'il arrive que des femmes, au quotidien, ressentent une gêne telle qu'une irritation, ou une gêne dans leur vie sexuelle, du fait d'une hypertrophie des petites lèvres. D'après son expérience personnelle, les patientes qui souhaitent subir une labiaplastie présentent généralement au moins l'une des conditions suivantes : 

  • inconfort quotidien dans diverses activités par frottement ou « coincement » des petites lèvres ; 
  • gêne à s'habiller avec douleur dans les petites lèvres avec des pantalons ou des strings serrés; 
  • inconfort ou douleur pendant les sports (en particulier l'équitation ou le cyclisme);
  • inconfort sexuel avec douleur lors de la pénétration en bloquant les petites lèvres;
  • un inconfort psychologique tel que la honte d'être nu devant votre partenaire ;
  • et enfin un inconfort esthétique.

Comment se déroule une opération de nymphoplastie ?

Avant la nymphoplastie, le chirurgien voit la patiente en consultation. Le but est de répondre à toutes ses questions, et aussi de lui rappeler la fonction biologique des lèvres vaginales. Ensuite, le chirurgien déterminera avec la patiente la taille de ses petites lèvres.

L'opération de nymphoplastie dure environ une heure. Elle peut être réalisée en chirurgie ambulatoire. Elle peut être réalisée soit sous anesthésie locale avec sédation, soit sous anesthésie générale courte. Le chirurgien, suite à cette anesthésie, retirera alors l'excès de tissu. Ainsi, il retire l'excédent avant de réaliser la suture au moyen d'un fil résorbable : il n'y a donc pas de fil à retirer, et cette technique assure la formation d'une cicatrice souple.

Si l'intervention chirurgicale consiste donc à retirer la portion jugée excédentaire des petites lèvres, en effet, différentes techniques techniques sont possibles. D'une part, la nymphoplastie peut être réalisée de façon triangulaire, afin de masquer au maximum la cicatrice. Cela évite également les frottements, les irritations ou la rétraction des cicatrices. De plus, la deuxième technique de nymphoplastie consiste à retirer l'excès de lèvre dans le sens de la longueur, c'est-à-dire tout le long de la lèvre. L'avantage par rapport à la technique triangulaire est qu'elle permet d'éliminer une plus grande partie de la lèvre en excès. Et les techniques de sutures invisibles permettent d'obtenir une cicatrice indétectable. Le chirurgien effectue également une hémostase, afin d'éviter des saignements excessifs.

Après cette opération de réduction des petites lèvres de la vulve, il est possible de rentrer chez soi le jour même. Pendant les jours qui suivent l'opération, il est recommandé de porter un protège-slip, de prendre une douche une à deux fois par jour, mais aussi de nettoyer le vagin après chaque selle. Généralement les suites opératoires sont simples, et souvent peu douloureuses. Il est préférable de porter des vêtements légers et des sous-vêtements en coton. Les premiers jours, le port de la jupe est préférable au pantalon.

Quels sont les résultats de la labiaplastie ?

Les suites opératoires sont souvent peu lourdes, et la douleur est légère, lorsque l'opération se déroule correctement. Il en résulte donc une réduction de la taille des petites lèvres. Marcher peut parfois être gênant pendant quelques jours. Quant aux rapports sexuels, ils sont déconseillés pendant les quatre premières semaines de convalescence suivant la labiaplastie.  

Mais au final, la plupart des patientes qui demandent une telle « rectification » de leur vulve ne cèdent-elles pas à la propagande perfectionniste ? Ils sont ainsi soucieux, voire inquiets, de leur apparence, y compris dans leurs lieux les plus intimes. Et ainsi, comme le souligne Gérard Zwang, l'opérateur ramène en fait « un stéréotype », un modèle conforme qui fera se ressembler toutes les vulves passées à la « rectification ». Une des origines de cette quête qui peut paraître presque insensée viendrait aussi de la censure systématique, en Occident, « de la représentation véridique des organes génitaux externes féminins, dans les arts figuratifs et dans l'enseignement ».

En définitive, le Dr Zwang s'interroge sur les résultats ainsi que sur les raisons poussant les femmes, ainsi que les médecins qui les opèrent, à procéder à une telle rectification de la vulve : « Est-il justifiable, en termes d'éthique médicale, de décider en organes - les nymphes, le capuchon clitoridien – strictement normal, ou pour réduire le volume d'une monture de vénus parfaitement normale, sous prétexte qu'ils ne plaisent pas à leur porteur ? L'une des explications avancées est notamment la méconnaissance, en général, chez les femmes, de l'aspect visuel direct de la vulve de leurs homologues adultes. En fait, Gérard Zwang critique le modèle artificiel stéréotypé de la vulve que l'Occident semble impératif de standardiser, et qui conduit finalement au recours de plus en plus fréquent, notamment chez les jeunes femmes, à ce type d'intervention chirurgicale. à des fins esthétiques.

Quels sont les effets secondaires potentiels de la nymphoplastie ?

Les « vulva retailers », comme les appelle Gérard Zwang, n'échappent évidemment pas aux déboires inhérents à tout acte portant atteinte à l'intégrité corporelle. Certes, dans de nombreux cas, les conséquences postopératoires seront sans conséquence. Mais les organes génitaux étant très vascularisés, toute hémostase négligente expose à des risques d'hémorragie et d'hématome. De plus, il existe également des risques infectieux. Autre complication possible : lorsque les nymphes ont été sectionnées à ras de leur insertion, les cicatrices rétractiles peuvent défigurer le vestibule, rabougri et douloureux. Certaines femmes peuvent également souffrir de douleurs spontanées. Une nymphoplastie vaginale ratée peut, de plus, être dévastatrice pour la vie sexuelle. En effet, une perte de sensibilité est possible, heureusement dans de rares cas, mais le risque est alors d'enlever tout plaisir à la femme. 

Le docteur Zwang souligne que « le plus grand silence règne encore sur d'éventuelles suites judiciaires, ces femmes déçues n'osant pas trop étaler leurs doléances scabreuses devant un tribunal ». Pour le Dr Zwang, ce phénomène de rectification des petites lèvres de la vulve est devenu « un problème socio-culturel affectant les comportements sexuels, les mœurs sexuelles dans tous les pays de civilisation occidentale ». Il s'interroge : « Les adultes sauront-ils résister aux sirènes de l'épilation « tendance », des promoteurs intéressés prônant le « perfectionnisme » de leur rectification de nymphes – entre autres ?

Enfin, Gérard Zwang estime que les anatomistes et leurs traités devraient jouer un rôle important, notamment devant enseigner « les variétés morphologiques des nymphes et du capuchon clitoridien ». Il insiste sur la nécessité de pouvoir également représenter les petites lèvres émergeant, plus ou moins, au-delà du bord du bord interne des grandes lèvres.

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