Dépression post-partum : le témoignage de Marion

« L'effondrement a eu lieu après la naissance de mon 2e enfant. J'avais perdu un premier bébé in utero donc cette nouvelle grossesse, évidemment, j'en avais peur. Mais dès la première grossesse, je me posais beaucoup de questions. J'étais inquiète, je sentais que l'arrivée d'un enfant allait être problématique. Et à la naissance de ma fille, je suis progressivement tombé dans la dépression. Je me sentais inutile, bon à rien. Malgré cette difficulté, j'ai réussi à créer des liens avec mon bébé, il a été allaité, a reçu beaucoup d'amour. Mais ce lien n'était pas serein. Je ne savais pas comment réagir en pleurant. Dans ces moments-là, j'étais complètement déconnecté. Je m'emballais facilement et alors je me sentais coupable. Quelques semaines après l'accouchement, quelqu'un de PMI m'a rendu visite pour savoir comment ça se passait. J'étais au fond du gouffre mais elle n'a rien vu. J'ai caché ce désespoir par honte. Qui l'aurait deviné ? J'avais « tout » pour être heureuse, un mari engagé, de bonnes conditions de vie. Résultat, je me replie sur moi-même. Je pensais que j'étais un monstre. JJe me suis concentré sur ces pulsions violentes. J'ai pensé qu'ils allaient venir prendre mon enfant.

Quand ai-je décidé de réagir ?

Quand j'ai commencé à faire des gestes brusques envers mon enfant, quand j'avais peur de la violer. J'ai cherché de l'aide sur Internet et je suis tombé sur le site Blues Mom. Je me souviens très bien, je me suis inscrit sur le forum et j'ai ouvert un sujet « hystérie et dépression nerveuse ». J'ai commencé à discuter avec des mères qui ont compris ce que je vivais. Sur leurs conseils, je suis allé voir un psychologue dans un centre de santé. Chaque semaine, je voyais cette personne pendant une demi-heure. A l'époque, la souffrance était telle que j'ai pensé au suicide, que Je voulais être hospitalisé avec mon bébé pour être guidé. Petit à petit, j'ai remonté la pente. Je n'ai eu besoin de suivre aucun traitement médicamenteux, c'est la parole qui m'a aidé. Et aussi le fait que mon enfant grandit et commence progressivement à s'exprimer.

En parlant avec ce psy, beaucoup de choses enfouies ont fait surface. J'ai découvert que ma mère avait aussi une difficulté maternelle après ma naissance. Ce qui m'était arrivé n'était pas anodin. En repensant à mon histoire familiale, j'ai compris pourquoi j'avais bercé. Évidemment, quand mon troisième enfant est né, j'avais peur que mes vieux démons réapparaissent. Et ils sont revenus. Mais j'ai su les tenir à distance en reprenant le suivi thérapeutique. Comme certaines mères qui ont vécu une dépression post-partum, une de mes inquiétudes aujourd'hui est que mes enfants se souviennent de cette difficulté maternelle. Mais je pense que tout va bien. Ma petite fille est très heureuse et mon garçon est un grand rire. "

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