Grossesse : le point sur les anomalies du placenta

Lorsque le placenta est inséré bas

Jusqu'à la 18e semaine de grossesse, de nombreux placentas sont positionnés dans le bas de l'utérus, et ce n'est pas un problème. La grande majorité « migre » vers le haut au fur et à mesure que l'utérus grandit. Un faible pourcentage (1/200) est inséré près du col au niveau du segment inférieur (élément qui se forme au 3e trimestre entre le col et le corps de l'utérus). C'est ce qu'on appelle un placenta praevia. Cette position peut non seulement rendre difficile la sortie du bébé, mais est susceptible de provoquer des saignements lors des contractions. Les complications dépendent de la distance entre le placenta et le col de l'utérus. Dans de rares cas, il recouvre complètement l'orifice et l'accouchement ne peut se faire que par césarienne.

Qu'est-ce qu'un placenta antérieur, un placenta postérieur, un placenta fundal ?

On parle de placenta antérieur ou postérieur selon la position dans laquelle se trouve le placenta, qu'il soit en arrière ou en avant de l'utérus. On parle aussi de placenta fundal lorsque le placenta est situé au fond de l'utérus. Ceci n'est qu'une indication de la position du placenta; Ces termes ne font pas nécessairement référence à une pathologie ou à une mauvaise implantation placentaire.

Quand le placenta est infecté

Les germes maternels peuvent atteindre le placenta de différentes manières. Par le sang, par le col de l'utérus ou par l'utérus lui-même. Selon la date de l'infection, les conséquences sur la grossesse sont variables (fausse couche, retard de croissance intra-utérin, accouchement prématuré, atteinte néonatale, etc.). Les microbes peuvent coloniser la masse du placenta ou s'asseoir sur les membranes amniotiques. L'échographie montre parfois l'infection placentaire, mais elle n'est pas toujours évidente. Après l'accouchement, le placenta sera envoyé au laboratoire pour identifier le germe avec certitude.

Quand le placenta a une drôle de forme

En fin de grossesse, le placenta (« galette » en latin) se présente sous la forme d'un disque de 20 cm de diamètre et 35 mm d'épaisseur. Il pèse environ 500-600 g. De temps en temps, cela semble différent. Au lieu de former une seule grande masse, il est divisé en deux parties reliées par le cordon (placenta bi-partita). D'autres fois, il s'agit d'un petit lobe placentaire, éloigné de la masse principale (cotylédon aberrant). Le plus souvent, ces situations ne posent pas de problème.

Quand le placenta se détache trop tôt

Lorsque tout se passe bien, le placenta se sépare de l'utérus au moment de l'accouchement. Lorsque le phénomène a lieu avant l'accouchement, un hématome (poche de sang) se crée entre la paroi utérine et le placenta ce qui provoque une interruption des échanges materno-fœtaux. Si l'hématome n'affecte qu'une très petite partie du placenta, les risques sont généralement limités, et une hospitalisation avec repos permet généralement à la grossesse de se poursuivre normalement. Lorsque le décollement concerne tout le placenta, on parle d'hématome rétro-placentaire. Cette complication, heureusement peu fréquente, peut avoir des conséquences graves pour la mère et le bébé. La cause ? Ce n'est pas bien connu, mais il existe des facteurs contributifs tels que la prééclampsie, le tabagisme ou le choc abdominal. Les premiers signes sont généralement caractéristiques : saignements et douleurs abdominales soudaines, suivis très rapidement d'une détresse fœtale. Une fois le diagnostic posé, pas de temps à perdre ! La sortie du bébé est indispensable.

Placenta accreta : quand le placenta s'implante mal

Normalement, le placenta est inséré au niveau de la muqueuse utérine. Ce mécanisme, formé très tôt dans la grossesse, peut se dérouler anormalement. C'est le cas lorsque l'adhérence d'une partie ou de la totalité du placenta s'étend plus profondément qu'elle ne le devrait dans l'utérus. On parle alors de placenta accreta. Cette implantation heureusement rare (1/2500 à 1/1000 grossesses) peut se compliquer d'hémorragie au moment de l'accouchement. En effet, le placenta ancré dans la paroi de l'utérus ne peut pas se détacher normalement. Le traitement est complexe, impliquant toute l'équipe médicale, et dépend essentiellement de l'étendue de l'hémorragie.

Quand le placenta se développe anormalement

Ce type d'anomalie est rare, de l'ordre d'une grossesse sur 1. Elle se rencontre dans les grossesses dites molaires (ou môles hydatiformes). L'origine est chromosomique et se produit à partir de la fécondation. Des saignements en début de grossesse, des nausées ou des vomissements sévères, un utérus mou, plus gros que la normale à terme, peuvent mettre la puce dans l'oreille. Le diagnostic est confirmé par échographie. Il existe deux types de môles hydatiformes. Il peut s'agir d'une taupe « complète », dans laquelle il n'y a jamais d'embryon mais d'un placenta qui continue à se développer en de multiples kystes et prend l'aspect d'une grappe de raisin, ou d'une taupe partielle dans laquelle un embryon peut généralement se développer mais anormalement, encore une fois avec une croissance placentaire excessive. Après l'évacuation par aspiration de la grossesse molaire, des dosages réguliers de l'hormone de grossesse (hCG) sont prescrits pendant plusieurs mois. En effet, ils sont généralement anormalement élevés dans ce type de maladie, mais doivent par la suite devenir négatifs. Parfois, une môle hydatiforme persiste ou se propage à d'autres organes. Cette situation nécessite une surveillance et un traitement plus intenses.

En vidéo : Termes liés au placenta

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