Grossesse : à quoi sert le toucher vaginal ?

Comment se passe un toucher vaginal en pratique ?

Bien avant la vague de #Metoo et #Payetonuterus, nous étions toutes habituées au toucher vaginal, réalisé à chaque visite annuelle chez le gynécologue. Mais disons-le tel quel : le toucher vaginal est un acte invasif, qui concerne une partie très particulière du corps. Ainsi, le praticien, qu'il soit sage-femme ou gynécologue qui vous examine devez toujours obtenir votre consentement avant d'effectuer un examen vaginal. Pendant la grossesse, certaines praticiennes ont des examens vaginaux réguliers pour examiner la patiente. D'autres pas du tout, jusqu'à l'accouchement.

En pratique, vous êtes installé allongé sur le dos sur une table d'examen, les cuisses fléchies et les pieds en appui sur les étriers. Le médecin ou la sage-femme, après avoir mis un doigtier stérile et lubrifié, introduit deux doigts à l'intérieur du vagin. Il est important de se détendre, car si les muscles sont tendus, l'examen est un peu désagréable. Le praticien pourra évaluer la position du col, son ouverture, sa consistance, sa longueur, et vérifier les parois vaginales. Ensuite, tout en palpant votre abdomen avec l'autre main, il palpera l'utérus, vérifiera son volume et évaluera si les ovaires sont normaux.

Le toucher vaginal est-il douloureux ?

L'examen vaginal est (et doit être !) pratiqué en douceur. Ce n'est pas particulièrement agréable, mais cela NE DOIT PAS être douloureux. Si lors de l'examen vous ressentez une douleur, c'est parfois le signe d'une infection ou d'une complication qui nécessitera alors des examens complémentaires. Informez immédiatement la personne qui vous examine.

A quoi sert le toucher vaginal pendant la grossesse ?

La première visite chez le gynécologue permet de vérifier que vous êtes enceinte. En dehors de la grossesse, vous ne pouvez pas sentir l'utérus lors du toucher vaginal. Là, le médecin le perçoit très bien : il est de consistance molle et son volume a augmenté. La plupart du temps, un examen vaginal est effectué presque à chaque visite prénatale. Presque, car si le toucher vaginal était une tradition en matière de suivi de grossesse, il n'est plus recommandé de le faire systématiquement à chaque consultation. La Haute Autorité de Santé le recommande surtout chez les futures mamans à risque d'accouchement prématuré. Le médecin va donc interroger la femme enceinte pour savoir s'il existe une menace. A la palpation, l'estomac peut être dur, signe de contractions utérines qu'il ne perçoit pas forcément. La future maman peut ressentir des douleurs lombaires ou avoir eu une petite infection. Elle peut également avoir accouché prématurément lors de grossesses précédentes. Tous ces signes nécessitent un examen attentif des modifications du col de l'utérus. Normalement, il a deux ouvertures (interne et externe) bien fermées, et une longueur d'environ 3,5 cm. Son raccourcissement (on parle d'effacement) ou son ouverture nécessitent un repos, voire un traitement, afin d'éviter une naissance prématurée. Comme le toucher n'est pas très précis, il est de plus en plus associé à un examen plus efficace : l'échographie du col de l'utérus.

A quoi sert le toucher vaginal à l'approche de l'accouchement ?

Le toucher vaginal recherchera des signes de maturation du col de l'utérus qui indiquent généralement que l'accouchement se prépare. Il permet de vérifier la hauteur de la présentation fœtale (tête ou siège) par rapport au bassin. Il peut également détecter la présence du bouchon muqueux. Ce mucus est situé entre les deux ouvertures du col de l'utérus. Lorsqu'il s'ouvre, le mucus est évacué. Dernière vérification : la présence du segment inférieur. Cette zone entre le corps et le col de l'utérus apparaît à la fin de la grossesse. Si le médecin le perçoit comme fin et serré autour de la tête du bébé, c'est un point de plus pour un accouchement imminent.

 

A quoi sert le toucher vaginal pendant le travail ?

Le jour J, vous n'y échapperez guère, car il est (presque) indispensable de suivre le bon déroulement des travaux. Mais tout dépend des sages-femmes et si le travail progresse rapidement. Dans la plupart des maternités, en moyenne, vous serez vue toutes les heures. La sage-femme notera l'évolution de la dilatation du col, sa position et sa longueur. Le type de présentation (tête, siège) et la position du bébé dans le bassin maternel seront également requis. Ceci conditionne en fait le parcours d'accouchement, car certaines présentations sont incompatibles avec l'accouchement par voies naturelles. Ne soyez donc pas surpris si l'examen est un peu long ! Lorsque la poche à eau doit être percée, cela se fait également lors d'un toucher vaginal, à l'aide d'une petite pince introduite dans l'orifice du col de l'utérus jusqu'aux membranes amniotiques. Mais rassurez-vous, ce geste n'est pas douloureux. En revanche, il faut le faire avec précaution pour éviter que trop de liquide ne s'écoule trop vite.

Existe-t-il des contre-indications au toucher vaginal ?

Certaines situations impliquent de limiter ou de ne pas toucher le vagin. C'est le cas si la mère perd de l'eau prématurément. En effet, les touchers répétés augmentent le risque d'infection materno-fœtale. Ils doivent donc être pratiqués avec prudence. Si le placenta est placé trop bas près du col de l'utérus (placenta praevia), des saignements peuvent survenir, l'examen vaginal est contre-indiqué car il peut aggraver le saignement.

NDLR : Si vous n'êtes pas à l'aise avec ce geste et que vous ne souhaitez pas subir de toucher vaginal, parlez-en à l'équipe avant votre accouchement. Aucun acte ne doit être fait sans votre consentement. C'est la loi.

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