Tics : savoir les reconnaître pour mieux les traiter

Tics : savoir les reconnaître pour mieux les traiter

 

Clignements d'yeux, lèvres mordantes, haussements d'épaules, tics, ces mouvements incontrôlés touchent aussi bien les adultes que les enfants. Quelles sont les causes ? Existe-t-il des traitements ? 

Qu'est-ce qu'un tic ?

Les tics sont des mouvements musculaires soudains et inutiles. Ils sont répétitifs, fluctuants, polymorphes et incontrôlables et affectent principalement le visage. Les tics ne sont pas le résultat d'une maladie mais peuvent être le symptôme d'autres pathologies comme le syndrome de Gilles de la Tourette. Ils sont amplifiés pendant les périodes d'anxiété, de colère et de stress.

Entre 3 et 15 % des enfants sont touchés avec une prédominance chez les garçons. Ils apparaissent généralement entre 4 et 8 ans, les tics dits vocaux ou sonores apparaissant plus tardivement que les tics moteurs. Leur gravité est souvent maximale entre 8 et 12 ans. Les tics, fréquents chez l'enfant, disparaissent chez la moitié des sujets vers l'âge de 18 ans. Ces tics sont dits transitoires, tandis que les tics qui persistent à l'âge adulte sont dits « chroniques ».

Quelles sont les causes ?

Des tics peuvent apparaître lors de périodes de changement telles que :

  • retour à l'école,
  • déménagement,
  • période stressante.

L'environnement peut aussi jouer un rôle puisque certains tics sont acquis par mimétisme avec l'entourage proche. Les tics sont aggravés par le stress et le manque de sommeil.

Certains chercheurs émettent l'hypothèse que les tics sont causés par un problème de maturité neuronale. Cette origine pourrait expliquer la disparition de la plupart des tics à l'âge adulte, mais n'est pas encore prouvée scientifiquement.

Tics de différentes sortes

Il existe différentes catégories de tics :

  • moteurs,
  • vocal,
  • simple
  • .

Tiques simples

Les tics simples se manifestent par des mouvements ou des sons brusques, brefs, mais nécessitant généralement la mobilisation d'un seul muscle (clignotement des yeux, raclement de la gorge).

Tics moteurs complexes

Les tics moteurs complexes sont coordonnés. Ils « impliquent plusieurs muscles et ont une temporalité particulière : ils ressemblent à des mouvements complexes normaux mais leur caractère répétitif les rend significatifs » explique le Dr Francine Lussier, neuropsychologue et auteur du livre « Tics ? TOC ? Crises explosives ? ”. Ce sont par exemple des mouvements tels que des hochements de tête répétitifs, des balancements, des sauts, des répétitions des gestes d'autrui (échopraxie), ou la réalisation de gestes obscènes (copropraxie).

Tics vocaux complexes 

« Les tics vocaux complexes se caractérisent par des séquences sonores élaborées mais placées dans un contexte inapproprié : répétition de syllabes, langage atypique, blocage qui suggère le bégaiement, répétition de ses propres mots (palilalia), répétition de mots entendus (écholalie), prononciation de mots obscènes (coprolalia) » selon la Société française de pédiatrie.

Tics et syndrome de Gilles de la Tourette

La fréquence du syndrome de Gilles de la Tourette est très inférieure à celle des tics et touche 0,5 % à 3 % des enfants. C'est une maladie neurologique avec une composante génétique. Elle se manifeste par des tics moteurs et au moins un tic sonore qui se développent durant l'enfance et persistent toute la vie à des degrés divers de perception. Ce syndrome est souvent associé à des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), des troubles de l'attention, des difficultés d'attention, de l'anxiété, des troubles des conduites. 

Cependant, les adultes, comme les enfants, peuvent souffrir de tics chroniques sans être diagnostiqués Gilles de la Tourette. « Les tics simples ne sont pas forcément le signe du syndrome de Gilles de la Tourette, ils sont généralement bénins », rassure le neuropsychologue.

Tics et TOC : quelles différences ?

TOC

Les TOC ou troubles obsessionnels compulsifs sont des comportements répétitifs et irrationnels mais irrépressibles. Selon l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) « les personnes qui souffrent de TOC sont obsédées par la propreté, l'ordre, la symétrie ou sont envahies par des doutes et des peurs irrationnelles. Pour réduire leur anxiété, ils effectuent des rituels de rangement, de lavage ou de contrôle pendant plusieurs heures chaque jour dans les cas graves ». Un TOC est une routine qui ne doit pas changer pour le patient, alors qu'un tic est spontané et aléatoire et évolue dans le temps.

Tics

Contrairement aux TOC, les tics sont des mouvements involontaires mais sans idée obsédante. Ces troubles obsessionnels touchent environ 2% de la population et débutent dans 65% des cas avant l'âge de 25 ans. Ils peuvent être traités par la prise d'un antidépresseur mais nécessitent également l'aide d'un psychothérapeute. Les thérapies visent principalement à réduire les symptômes, à permettre une vie quotidienne normale et à réduire les pertes de temps liées à la pratique répétée des rituels.

Diagnostic des tics

Les tics disparaissent généralement après un an. Au-delà de cette limite, elles peuvent devenir chroniques, donc inoffensives, ou être un signe avant-coureur de pathologie. Il peut être judicieux dans ce cas de consulter un neurologue ou un pédopsychiatre, notamment si les tics s'accompagnent d'autres signes tels que des troubles de l'attention, une hyperactivité ou des TOC. En cas de doute, il est possible de réaliser un électroencéphalogramme (EEG).

Tics : quels sont les traitements possibles ?

Trouver la cause des tics

« Il ne faut pas punir, ou chercher à pénaliser l'enfant souffrant de tics : cela ne fera que le rendre plus nerveux et augmenter ses tics » précise Francine Lussier. L'important est de rassurer l'enfant et de rechercher les éléments qui sont source de tension et de stress. Les mouvements étant involontaires, il est important de sensibiliser la famille et l'entourage du patient.

Offrir un soutien psychologique

Un soutien psychologique peut être proposé ainsi qu'une thérapie comportementale pour les personnes âgées. Attention toutefois : « le traitement pharmacologique doit rester une exception » précise la Société française de pédiatrie. Un traitement est nécessaire lorsque les tics sont invalidants, douloureux ou socialement désavantageux. Il est alors possible de prescrire un traitement à la Clonidine. En cas d'hyperactivité et de troubles de l'attention associés, le méthylphénidate peut être proposé. En cas de troubles des conduites, la rispéridone est utile. Si le patient a des TOC invasifs, la sertraline est suggérée. 

Pratiquez la relaxation

Il est également possible de diminuer l'incidence des tics en faisant de la relaxation, en pratiquant une activité sportive, en jouant d'un instrument. Les tics peuvent éventuellement être contrôlables pendant de très courts instants mais au prix d'une concentration extrême. Ils finissent par refaire surface de toute façon peu de temps après.

Soyez sympa! Laissez un commentaire