«Promise at Dawn»: la cage dorée de l'amour maternel

« Vous ne pouvez pas aimer autant une personne. Même si c'est ta mère.» En avril, sur les grands écrans de certaines villes, on peut encore voir «La Promesse à l'aube» — une adaptation soignée du livre de Romain Gary sur le grand amour maternel dévorant et destructeur.

La mère aime son fils. Violemment, tendrement, assourdissant. Sacrificiellement, exigeant, s'oubliant. Sa mère rêve de son grand avenir : il deviendra un écrivain célèbre, militaire, ambassadeur de France, conquérant des cœurs. Maman crie ses rêves à toute la rue. La rue sourit et rit en réponse.

Le fils aime sa mère. Maladroitement, frémissant, dévoué. Essayant maladroitement de suivre ses préceptes. Écrit, danse, apprend à tirer, ouvre le compte des victoires amoureuses. Ce n'est pas qu'il vit - il essaie plutôt de justifier les attentes placées en lui. Et même s'il rêve d'abord d'épouser sa mère et respire profondément, « la pensée que la mère va mourir avant que tout ce qu'elle attend ne se réalise » lui est insupportable.

Au final, le fils devient un écrivain célèbre, militaire, ambassadeur de France, conquérant des cœurs. Seul celui qui pouvait l'apprécier n'est plus vivant, et il ne peut pas en profiter lui-même et vivre pour lui-même.

La mère du héros n'accepte pas son fils tel qu'il est — non, elle sculpte, se forge de lui une image idéale

Le fils a réalisé et ne réalisera pas les siens — les rêves de sa mère. Il se fait la promesse de «justifier son sacrifice, devenir digne de son amour». Béni une fois d'un amour écrasant et soudainement privé de celui-ci, il est condamné à aspirer et à vivre intensément son orphelinat. Écrivez des mots qu'elle ne lira jamais. Réalisez des exploits qu'elle ne connaîtra jamais.

Si vous appliquez l'optique psychologique, «Promise at Dawn» ressemble à une histoire d'amour absolument malsaine. La mère du héros Nina Katsev (en réalité — Mina Ovchinskaya, à l'écran — la géniale Charlotte Gainsbourg) n'accepte pas son fils tel qu'il est — non, elle sculpte, se forge de lui une image idéale. Et peu importe ce que cela lui coûte : « La prochaine fois qu'on insulte ta mère, je veux qu'on t'amène sur un brancard.

La mère croit inconditionnellement et fanatiquement au succès de son fils - et, très probablement, grâce à cela, il devient ce que le monde entier connaît de lui : un pilote militaire, un diplomate, l'un des écrivains les plus populaires de France, deux fois lauréat du prix Goncourt. Sans ses efforts, la littérature mondiale aurait beaucoup perdu… mais cela vaut-il la peine de vivre sa vie en essayant de répondre aux attentes des autres ?

Romain Gary s'est suicidé à 66 ans. Dans sa note de suicide, il écrit : « Vous pouvez tout expliquer avec la dépression nerveuse. Mais dans ce cas, il faut garder à l'esprit que cela dure depuis que je suis devenu adulte et que c'est elle qui m'a aidé à m'engager de manière adéquate dans le métier littéraire.

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