Souffrant d'insuffisance ovarienne, je suis allée congeler mes ovocytes

Fertilité : elle a congelé ses ovules en Espagne

« Tout a commencé par une simple consultation chez le gynécologue. J'avais des cycles irréguliers et des règles qui revenaient. Inquiet, mon médecin m'a tout de suite dit que ce trouble pouvait être le signe d'une insuffisance ovarienne de bonne heure. Les tests qu'elle m'a commandés ont confirmé le diagnostic. J'avais de moins en moins d'ovocytes, mes chances de grossesse diminuaient au fil des cycles. Selon elle, j'étais prioritaire pour réaliser la vitrification des ovocytes (congeler mes ovules pour une fécondation in vitro plus tard). Quelques jours plus tard, j'étais reçu à l'hôpital pour faire le point sur le protocole à venir. Et là, twist : mon médecin me dit qu'elle s'est trompée. Je n'aurais pas dû faire le test qui a révélé la baisse de ma fertilité, car de toute façon, lea loi ne me permet pas de congeler mes ovules**. En France, seules les femmes qui vont suivre un traitement (chimiothérapie) pouvant altérer leur fertilité, et depuis peu celles qui donnent des ovocytes, ont le droit de congeler leurs ovules. Concrètement, soit j'ai essayé d'avoir un enfant le plus vite possible, soit j'ai pris le risque de ne jamais être enceinte. Un dilemme impossible.

Une alternative m'a été proposée, aller en Espagne pour congeler mes ovocytes

Là-bas, la vitrification est possible pour toutes les femmes qui le souhaitent à un coût financier élevé. Je ne me suis pas laissé abattre, je suis allé voir des spécialistes pour leur demander leur avis. Ils m'ont confirmé qu'en fait la loi française interdisait la conservation des ovocytes dans mon cas. Ma situation était nouvelle, j'avais découvert quelque chose que je n'aurais pas dû savoir, ou du moins pas à ce moment-là. Habituellement, ce test est effectué sur une femme qui montre des signes d'infertilité et qui essaie de tomber enceinte. Elle peut alors passer directement en FIV si les résultats ne sont pas bons. Ce n'était pas du tout mon cas. J'étais célibataire, je n'avais pas la chance d'avoir un partenaire avec qui nous étions en train d'avoir un enfant… J'aurais pu balayer toutes ces informations de ma tête, me dire « tant pis, on verra plus tard. », Mais non, c'était hors de question, je n'allais pas risquer d'être ménopausée avant d'avoir des enfants. 

S'il faut partir à l'étranger pour espérer devenir mère un jour, j'irai…

Mon spécialiste m'a orienté vers la clinique de Valence, qui est très avancée sur ces questions. Pour faciliter les démarches, il a accepté de commencer le suivi en France en prescrivant des examens. L'idée était de stimuler mon ovulation pour que je puisse ensuite prélever mes ovocytes au bon moment. Echographies, prises de sang, injections… J'ai suivi le protocole en m'organisant au mieux pour ne pas trop m'absenter du travail. J'ai mis de côté l'émotionnel, j'étais déterminé à aller jusqu'au bout. J'ai pris l'avion pour Valence avec ma mère, une semaine avant la fin du traitement de ponction. J'ai été très bien reçu à la clinique, enfin, je me sentais légitime dans ma démarche et ça faisait du bien. On m'a bien expliqué toute la procédure de l'intervention, j'ai été rassuré. J'ai continué les prises de sang et les injections pendant une semaine. Le jour J arrivé, les médecins ont prélevé mes ovocytes sous anesthésie générale. Malheureusement, cette première tentative fut infructueuse, la ponction n'ayant pas collecté suffisamment d'ovocytes.. J'ai dû refaire le protocole deux fois, c'est-à-dire le suivi en France et la crevaison en Espagne. Les médecins ont finalement congelé 22 ovocytes, qui m'attendent désormais tranquillement dans un congélateur en Espagne pour le jour où je serais prêt à fonder une famille. En réalité, la rétention est gratuite pendant 3 à 5 ans, puis elle devient payante. Le processus de congélation a un prix élevé, sans parler des coûts engendrés par tous les voyages vers et depuis l'Espagne.. Au final, le coût total était d'environ 15 € pour trois crevaisons. Sans l'aide de ma famille, je n'aurais jamais pu payer une telle somme ! Aujourd'hui, je me sens soulagé d'avoir pris cette décision. J'ai 000 ans, toujours pas d'homme dans ma vie, mais je suis un peu libérée du stress de l'horloge biologique ! Bien sûr, je préfère tomber enceinte naturellement, d'un garçon que j'aime. Mais si ça ne marche pas, j'ai toujours une solution de repli. "

 * Le prénom a été modifié

** En France, si vous acceptez de donner une partie de vos ovocytes, il est désormais possible de s'auto-conserver, jusqu'à vos 37 ans. La révision de la loi de bioéthique en débat pourrait permettre à toutes les femmes de les conserver.

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