Ils racontent la vie de leur mère sur YouTube

Milababychou, alias Roxane : « Se filmer tous les jours, ça parait bête, mais il y a beaucoup de travail derrière. »

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© Milababychou. le YouTube

« Quand je suis tombée enceinte, j'ai dû arrêter de travailler presque du jour au lendemain. Mixer en boite de nuit avec un ventre rond ou avec un nouveau-né à la maison n'était vraiment pas une option ! Alors pour occuper mon temps, j'ai lancé un compte Instagram où je partageais ma vie de maman.

J'ai découvert des vidéos de mères aux États-Unis… et en Grande-Bretagne. Et j'ai décidé de lancer ma chaîne quand Mila avait 6 mois. J'ai toujours aimé les défis. Cependant, je ne sais pas ce qui a fait le succès de la chaîne. Peut-être le grain de folie familiale qui séduit les internautes ? Je montre des recettes, des activités, je trouve toujours quelque chose à raconter. Et je reste fidèle. Même si ma tête est lâche au petit déjeuner. Je n'accorde pas d'importance au regard des autres. Par contre, je n'expose pas ma fille lorsqu'elle est malade ou en larmes… Cette chaîne était vraiment une belle opportunité pour moi. Je devais de toute façon passer à autre chose. Même si le mixage me manque de temps en temps et que ça reste mon boulot. C'est assez idéal aujourd'hui, car j'ai du temps à consacrer à ma fille. De plus, il est présent sur 70% des vidéos. Alex travaille dans son bureau tandis que j'emménage dans la salle à manger à la place.

Pour éditer, j'attends que Mila soit au lit ou je me lève avant elle le matin. J'ai pris une sorte de rythme. Alex me soutient, il m'explique beaucoup de choses sur la technique et me donne parfois un coup de main. Une agence gère pour moi les emails et les demandes de marque. Je déteste être mis dans la catégorie des "influenceurs". Je n'influence personne. Je teste des produits, je donne une impression. Les gens sont libres d'en faire ce qu'ils veulent.

Pour les commentaires, j'essaie de tout lire et de répondre. Malheureusement, ce n'est pas toujours faisable ! Quand on reçoit des messages de remerciement, « on t'aime », c'est un tel plaisir et une telle reconnaissance ! Lors d'une rencontre, je me souviens de la surprise de ma mère lorsqu'elle découvrit la foule qui venait à notre rencontre. Cela semble incroyable et facile à faire. Mais en réalité, il faut être vraiment passionné et motivé car cela demande beaucoup de temps et d'énergie. Un temps plein, en fait ! " l


 

Bonjour Maman, alias Laure : "Je veux montrer le bonheur d'une vie de famille simple."

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© Allomaman. Youtube

« J'étais étudiante en BTS quand je suis tombée enceinte. Autour de moi, les autres filles n'avaient pas les mêmes soucis, je me sentais isolée. Ma petite sœur a adoré les vidéos beauté et j'ai aimé le format aussi. J'ai donc commencé sans communiquer…

Je filme notre quotidien. Chance, les rencontres ont fait que la chaîne s'est agrandie. Au début, c'était moi qui attendais d'être rassuré dans mes choix sur tel ou tel achat de sac à langer. Aujourd'hui, c'est l'inverse, j'apporte mon expérience. C'est ce sentiment de transmission qui me motive. Je suis Madame tout le monde et je suis heureux comme ça, c'est le message que je veux faire passer. Alors je lis un maximum de commentaires, je m'investis, j'essaye d'améliorer la qualité de mes vidéos. C'est devenu ma passion, mon métier. On a beaucoup discuté du risque d'exposer Eden et on a trouvé une sorte de limite pour protéger tout le monde : je filme notre quotidien, mais pas notre intimité. Bref, pas de querelles de couples… Mon accouchement n'a pas été filmé. Les gens m'ont vu entrer dans la salle de naissance puis me rencontrer avec ma fille. "

Rebecca, alias Journal d'une maman : "Je ne joue pas de rôle, je suis le plus honnête possible."

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© Nora Houguebadé. Youtube

«Quand j'ai dû reprendre le travail après la naissance d'Eliora, ma nounou m'a laissé partir. En y repensant, entre les heures de Lois et les miennes, nous n'aurions pas beaucoup bénéficié de notre fille. Bref, j'ai préféré me consacrer à ma vie de mère.

Je me sens utile. Très vite, j'ai senti que je devais trouver un moyen de briser l'isolement. Comme j'étais très active sur les réseaux sociaux et à l'aise pour parler, j'ai lancé ma chaîne. J'ai fait les Beaux-Arts, donc j'avais une sensibilité visuelle. Je fais du vlogging tous les jours (la régularité est importante) et des sujets en face à face. Je ne pensais pas quand j'ai commencé que je gagnerais un petit salaire un jour ! Je crois que les gens apprécient mon côté naturel et proche d'eux. Je ne joue pas un rôle, je suis aussi honnête que possible. Ce sont les commentaires des gens qui ont du sens. Je me sens utile. Et j'avoue, ça a un côté addictif, on veut que ça marche. Sans oublier les rencontres avec d'autres blogueurs, YouTubers, les événements auxquels je suis invité. Il est rare de pouvoir vivre de sa passion tout en s'occupant de son enfant. Le point sensible, c'est la matière ! J'ai commencé avec mon vieil ordinateur portable et un appareil photo offert pour Noël… »

NyCyLa, alias Cécile : « J'adore ces moments en tête-à-tête avec ma fille. »

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© NYCYLA. Youtube

« Au départ, NyCyLa était le blog de ma mère. J'ai toujours aimé écrire et je voulais partager la vie de ma fille avec ma famille, mes proches. Je faisais des vidéos pour illustrer mes articles. Et je me suis vite rendu compte que le format vidéo plaisait bien plus que les textes. En fait, la chaîne a vraiment commencé lorsque nous avons déménagé en Californie en 2014. Nicolas a eu une opportunité et nous avons quitté la Côte d'Azur.

Je partage des moments incroyables. Raconter notre quotidien à ceux qui nous entourent et qui ont vécu à l'autre bout du monde est devenu un besoin. Et pour nous, il représente une mine d'or de souvenirs. Notre installation au milieu de la Silicon Valley, la progression de Lana, ses sorties, ses voyages. Je pense que c'est ma force : permettre aux gens de s'évader, de voyager par procuration. J'ai la chance de vivre des moments incroyables et de pouvoir les partager : hélicoptère dans le Grand canyon, plongée autour d'une épave, balade en bateau avec les dauphins. Je ne partage que des moments de joie.

Très vite, d'une activité « plaisir », la chaîne est devenue mon occupation principale. D'autant plus que je souhaite gérer moi-même les emails, les relations avec les marques. Pour cela, pas de problème, j'ai fait un master en communication marketing. Les autres techniques, je les ai apprises sur le tas. Quant à parler en public, j'ai toujours aimé ça. Plus que de montrer ma tête… Alors les gens m'entendent plus qu'ils ne me voient.

Quant à ma fille, plutôt timide et réservée dans la vie, j'ai l'impression qu'elle adore l'appareil photo. Parfois elle me gronde : « Maman, je voulais faire la vidéo avec toi ! Ça me fait rire quand les gens me disent « elle a l'air parfaite ! ». Elle est capricieuse comme tous les enfants, mais je ne la filme que dans des situations qui la mettent en valeur. Pour l'instant, je m'amuse et Nicolas comprend mon choix. Pour l'avenir, peut-être que ma fille ne voudra plus de ça. On verra, je m'en fous, car en vivant ici, on échappe à la gloire. Je ne suis personne malgré mes milliers d'abonnés. Cela aide à garder la tête froide. "

Angélique, alias Angie Maman 2.0 : « Aujourd'hui, YouTube m'occupe 60 heures par semaine.

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© Angiemaman2.0. Youtube

« Je ne pensais pas que mon projet prendrait de telles proportions. J'étais journaliste, je travaillais dans la communication. Puis je me suis convertie en conseillère conjugale et familiale. J'ai travaillé pendant deux ans dans un service de gynécologie-obstétrique. Je cherchais une activité qui a du sens. Parallèlement, en janvier 2015, j'ai lancé la chaîne, toujours avec cette envie d'aider, d'apporter des choses aux autres, mais aussi d'écrire.

Je travaille avec un assistant. J'étais une jeune maman, c'était drôle et agréable pour moi. Le bouche à oreille a fonctionné très rapidement. C'était un nouveau phénomène sur le web. J'ai amélioré ma technique avec un logiciel de montage plus avancé. Je continue à m'entraîner quand je peux. Quand j'étais plus jeune, je faisais un peu de théâtre. Cela a sûrement joué dans ma carrière. Aujourd'hui, YouTube m'occupe 60 heures par semaine. Je n'ai pas UN métier, mais plusieurs : scénariste, cameraman, monteur, chef de projet, community manager… Il ne faut vraiment pas avoir peur de son image. J'ai une agence qui gère le côté relationnel avec les marques, même si je garde un contact direct, car tous les produits ne me conviennent pas. Depuis septembre 2016, je travaille avec un assistant, Colin, qui participe également à mes vidéos, comme peuvent le faire occasionnellement mes amis et voisins. Le plaisir de lire les commentaires est toujours le même. Évidemment, je fais sourire les gens, c'est une immense satisfaction. Ces vidéos sont des fictions. Mon synopsis est écrit à l'avance. Je ne raconte pas mon quotidien ni celui d'Hugo. Bien sûr, il participe activement. Mais parfois il en a marre alors je m'en passe, je n'insiste jamais. On ne fait pas 15 prises avec un enfant de 5 ans. Et surtout s'il transforme les lignes, je ne change rien. Je veux que ça reste spontané. En tout, cela ne lui prend pas plus de deux heures par semaine. C'est familial, chacun participe quand il veut s'amuser, et c'est tout ! Pour l'avenir, j'ai plein de projets, mais pour l'instant je profite du moment présent. ”

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